Project Coast et bioterrorisme. Lorsque les USA fournissaient le virus Ebola et Marburg à l’Afrique du Sud

Le tristement célèbre Project Coast a été révélé lors de la Commission Vérité et Réconciliation d’Afrique du Sud en 1998. Lors de cette commission, l’ampleur des crimes du régime de l’appartheid fut révélé. Le Project Coast a consisté à expérimenter des armes bactériologiques, virales et chimiques sur les populations noires d’Afrique du Sud et plus particulièrement sur les militants de l’ANC. Anthrax, Ebola, Marburg, Sida, Choléra, stérilisation de masse, poisons chimiques ethniquement sélectifs, figurent parmi les armes envisagées par les autorités de l’Apartheid contre la population noire.

“Le laboratoire RRL, d’abord dirigé par Daan Goosen, fut principalement responsable de la recherche, du développement et de la production d’une gamme d’agents pathogènes biologiques et chimiques qui devaient être utilisée à des fins défensives et offensives. Certains des agents fabriqués et testés au RRL dans les années 1980 incluaient l’anthrax, la toxine botulique, le choléra, la peste, la ricine, E. coli, le virus Ebola et le virus de Marburg. Burgess et Purkitt ont fait état ??que la recherche sur le génie génétique fut aussi une composante du Projet Coast et a conduit à la recherche d’agents bactériens mortelles qui affecterait seulement les personnes non-blanches”. (1)

Ce bioterrorisme d’état fut soutenu financièrement par les puissances occidentales (USA, Royaume-Uni, France, Suisse, Allemagne, Israël) et leurs supplétifs de l’époque (Libye, Irak ). La Commission Vérité et Réconciliation a montré qu’il était probable que plusieurs milliers de Noirs aient disparu dans les expériences ou les assassinats politiques pilotés par les laboratoires du régime colonial d’Afrique du Sud. Ces expériences à grande échelle ont-elles contribué à renforcer le savoir faire sur les armes biologiques ethniquement sélective des pays atlantistes ? On est en droit de se poser la question lorsque l’on constate que tous les protagonistes de cette sinistre politique coloniale à la Mengele n’ont jamais été inquiété.

Selon Tristan Mendès-France, ancien assistant parlementaire français, les Etats-Unis ont fourni des souches virales d’Ebola et de Marburg à l’Afrique du sud alors que celle-ci organisait un projet bioterroriste sur des Africains et que Washington en était pleinement informé.

“Dès le début des années 80, le docteur la Mort et les scientifiques du Project Coast intensifièrent notablement leurs relations internationales. Particulièrement lors de la tenue de conférences internationales sur les armes bio-chimiques. Des délégations sud-africaines effectuèrent ainsi des visites aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, à Taïwan en Israël et en Allemagne. Wouter Basson assista notamment à une conférence sur les armes biologiques à San-Antonio en 1981, où il fut remarqué par les services de renseignements américains. De 1981 à 1986, l’administration Reagan poursuivit ce qu’elle appelait une politique “d’engagement constructif”. Les officiels de l’administration Reagan envoyèrent alors des signaux très forts au régime raciste de Botha en Afrique du Sud montrant que les Etats-Unis étaient prêts à fermer les yeux sur les scientifiques américains qui fricoteraient avec les industriels de la défense sud-africaine. Faisant fi de l’embargo international dont faisait l’objet le régime d’Apartheid, le sous-secrétaire d’Etat William Clark alla même plus loin en accueillant à bras ouverts des officiels et des experts sud-africains à Washington même et en facilitant leur interaction avec leurs collègues américains. L’attitude de Clark et d’autres permirent à l’Afrique du Sud d’accéder très tôt à des données extrêmement sensibles provenant de laboratoires américains. En 1984, le centre américain de contrôle épidémique (US Center for Disease Control) envoya huit échantillons d’ebola, de marburg et de virus Rift Valley en Afrique du Sud dotant le Project Coast d’un arsenal de mort effrayant…” (2)

Ces informations proviennent du rapport rédigé par les docteurs Stephen Burgess, enseignant à l’US Air War College et Helen Purkitt, enseignant à l’US Naval Academy, en avril 2001 intitulé : “The Rollback of South Africa’s Chemical and Biological Warfare Program”. Il fut diffusé auprès de l’USAF Counterproliferation Center, l’Air University, la Maxwell Air Force Base.

Celui-ci consigne en page VIII à la date de 1984 :

“A new wave of uprisings begins and lasts until 1986. CDC, Atlanta, sends samples of Ebola, Marburg and Rift Valley viruses to South Africa”

“Une nouvelle vague de soulèvements commence et dure jusqu’en 1986.
CDC, Atlanta, envoie des échantillons du virus Ebola, Marburg et Rift
Virus Valley à l’Afrique du Sud”

Aux pages 29-30 du rapport, il est écrit :

“In 1984, the U.S. Centers for Disease Control (CDC) sent eight shipments of the Ebola, Marburg, and Rift Valley viruses to South Africa. The CDC was concerned with outbreaks of Ebola and other viruses and sought South Africaís assistance in preventing their spread. While CDC motives were benign, suddenly, South Africa possessed viruses that could be used with devastating effect in surrounding countries. Details of the extent and importance of South African cooperation with Israel in CBW research have not been disclosed.”

“En 1984, les US Centers for Disease Control (CDC) ont envoyé huit échantillons des virus Ebola, Marburg, et de la vallée du Rift en Afrique du Sud. La CDC a été préoccupée par les épidémies d’Ebola et d’autres virus et a demandé l’aide de l’Afrique du Sud dans la prévention de leur propagation. Bien que les motifs de la CDC était bénin, l’Afrique du Sud se trouvait soudainement en possession de virus qui pouvaient être employés avec des effets dévastateurs dans les pays voisins. Quant aux détails concernant la coopération de l’Afrique du Sud avec Israel dans la recherche biochimique militaire, ils ne seront pas révélés. ”

A la page 20, tout l’arsenal collecté dans le cadre du Porject Coast est passé en revue :

“Anthrax, choléra, toxine botulique, et une variété d’agents pathogènes ont été recueillis et / ou développés au RRL (laboratoire d’Afrique du sud) et ailleurs pour des tests. Apparemment, l’objectif principal était de recueillir et tester une gamme d’agents biologiques dans le but de développer la protection contre une attaque soviétique BW. En 1984, le Dr Schalk van Rensburg a rejoint RRL et a lancé un programme de recherche de choléra. À la fin de 1984, le Project Coast et RRL avaient testé une gamme de toxines BW et avait mis au point des antidotes à la ricine et au botulinum. Ils auraient aussi acquis dans leur stock : l’anthrax, la peste, le choléra, E. coli, le staphylocoque, la fasciite nécrosante, la ricine, botulinum, la gangrène gazeuse, les bactéries anti-matière, et le virus Ebola, de Marburg, et le Virus de la Rift Valley.

“Cependant, on peut se demander si RRL avait les installations nécessaires pour stocker le virus de Marburg, de la Vallée du Rift, et le virus d’Ebola.Finalement, selon un certain nombre de sources aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, le Project Coast aurait développé des agents pathogènes qui n’ont jamais été vus auparavant. Le Project Coast a réussi à obtenir les bactéries soviétiques mangeuses de chair, une fasciite nécrosante, ainsi que l’antidote. En 1994, les Sud-Africains ont surpris les Etats-Uniens en révélant qu’ils avaient les bactéries et les ont ensuite donnés aux États-Unis”.

Les plus hautes autorités aux Etats-Unis et leurs homologues européens étaient pourtant parfaitement au courant de ce projet. Stephen Burgess et Helen Purkitt affirmeront que les informations détenues par la CIA et le MI6 sur l’affaire Basson étaient largement diffusées aux seins des administrations Bush et Tatcher / Major. De même selon leur rapport, les services secrets français, allemand, suisse et israélien étaient tout aussi au courant.

Burgess et Purkitt établiront une série de questions à la fin de leur rapport (2001) dont deux ont avoir avec la manière dont le régime d’apartheid d’Afrique du sud a pu se fournir un stock si important d’armes biologiques (3) et une concernant l’étrange silence du gouvernement sud Africain post-apartheid.

{{“Question 4 -}}

Un gouvernement peut-il aujourd’hui acheter légalement des produits chimiques et des poisons (civils ou militaires pour des usages clandestins ou non) aux États-Unis, au Canada, en Europe ou ailleurs dans le monde ?”

{{“Question 5 -}}

Quelle coordination / coopération spécifique existait-il entre les anciens programmes militaires biochimiques de la SADF (South African Defence Force) durant les années 60, 70, 80, 90 et les gouvernements étrangers; notamment avec ceux des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et d’Israel ?”

{{“Question 13 -}}

Pourquoi le gouvernement sud-africain ne répond pas à la demande du procureur général contre Basson d’avoir accès aux informations de CD-ROM liées au Project Coast ?”

Enfin dernière question qui n’est pas des moindres :

{{“Question 8 -}}

Est-ce que le gouvernement sud africain de l’époque a testé ces armes biologiques et chimiques ? Si oui, lesquelles, où, quand et pourquoi ?”


Armes Biologiques : afrique du sud – Projet… par Dailygratuit


Projet coast wouter basson (partie 2) par Narmmer

Notes:

1. Apartheid: Biological and Chemical Warfare Program
2. Sur le financement par l’Occident, lire le livre de Tistan Mendès France : Dr La Mort. Enquête sur un bioterrorisme d’Etat en Afrique du Sud. UNE COLLUSION INTERNATIONALE (EXTRAIT, p 53-54)
3. Appendix A: Key Questions for Further Research on the South African CBW Program

Source: http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/

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