Trump est parvenu à imposer un cessez-le-feu à Israël. Et à suspendre l’interdiction de TikTok, pour le plus grand plaisir de millions d’utilisateurs aux États-Unis. Ces deux mesures phares, avant même son investiture, pourraient laisser croire que Trump va mieux gérer le pays. Mais, comme l’explique Caitlin Johnstone, le nouveau président US ne va pas œuvrer pour le bien commun. Et s’il peut paraître meilleur de prime abord, c’est seulement parce que Joe Biden était très mauvais. (I’A)
TikTok est de retour aux États-Unis après une brève interruption. Et visiblement, c’est parce que Trump s’est engagé à suspendre l’interdiction décidée par l’administration Biden.
À côté de ça, un cessez-le-feu à Gaza a finalement vu le jour sous la pression de Donald Trump. Joe Biden l’avait empêché pendant 15 mois. NBC News rapporte en outre que le gouvernement Trump prévoit de faire pression sur les autorités israéliennes tout au long des négociations pour établir une paix permanente au-delà des 42 jours prévus pour la première phase de l’accord.
Rappelez-vous ceci : ce n’est pas Trump qui est bon, c’est juste les démocrates qui sont mauvais. En fait, le soutien inconditionnel de Biden aux pires atrocités israéliennes a plutôt été une exception par rapport aux autres présidents US, comme l’a souligné Trita Parsi dans Foreign Policy en avril dernier.
De ce que nous voyons jusqu’à présent, Trump ne fait que ramener les choses à leurs terribles standards de base.
Trump continuera à faire beaucoup de choses maléfiques en tant que président, tout comme il l’avait fait pendant son premier mandat. Mais rien de tout cela ne changera le fait que Biden vient de passer quatre ans à soutenir un génocide, à aggraver la menace nucléaire et à promouvoir l’autoritarisme.
Le parti démocrate joue un rôle tout aussi crucial que le parti républicain dans la promotion de la tyrannie et des abus de l’empire US. Il serait absurde de considérer l’un ou l’autre comme un moindre mal. C’est l’empire lui-même qui doit disparaitre.
Peut-être que le mandat de Trump constituera un nouveau tournant, comme celui que nous avions connu en passant de la dépravation de Bush à la dépravation d’Obama.
Le Monde selon Trump
15,00 €Après tout, il n’est pas normal que l’empire US se montre aussi dépravé qu’il l’a été à Gaza. Normalement, ses méfaits sont beaucoup mieux dissimulés, car il est dans l’intérêt de l’empire de préserver son image aux yeux de l’opinion occidentale.
Les monstruosités les plus flagrantes apparaissent uniquement lorsqu’une coalition de forces issues du bourbier saisit une rare occasion de les faire passer. On a pu le voir au lendemain du 11 septembre. Puis au lendemain du 7 octobre.
Le reste du temps, l’empire aime être beaucoup plus subtil dans ses abus, comme il l’a été durant l’administration Obama et la première administration Trump.
Provoquer la famine par des sanctions.
Organiser des coups d’État.
Armer secrètement de forces supplétives.
Assassiner par drone.
Mener des opérations secrètes.
Ils préfèrent ces moyens aux invasions terrestres façon Hulk Smash, comme celles que nous avons connues pendant le premier mandat de George W. Bush. Ils préfèrent aussi éviter les atrocités génocidaires manifestes, comme celles que nous avons connues pendant le mandat de Biden.
Profitant de la présence à la Maison-Blanche d’un sénile favorable au colonialisme israélien, les sionistes, les profiteurs de guerre et les gestionnaires de l’empire ont saisi la rare opportunité offerte par le 7 octobre pour faire passer en Palestine, en Syrie et au Liban des programmes qu’ils voulaient mettre en œuvre depuis des années. Mais au passage, ils ont considérablement amoché les intérêts de la propagande de l’empire.
Dans les années à venir, on peut s’attendre à ce que cet empire essaie de mettre sa laideur à l’abri des projecteurs pour tenter de restaurer son masque de protecteur du monde. Ils le feront aussi rapidement que possible, tout en continuant à mener des actions de psychopathes, mais de manière plus sournoise.
Les jeunes Américains peuvent donc tirer de l’interdiction de TikTok les mêmes leçons que celles tirées de Gaza : ils vivent dans une dystopie tyrannique et le parti démocrate n’est pas leur ami.
Soyons clairs : lorsque vous entendez des gens dire que les législateurs US ont voté l’interdiction de TikTok pour stopper les critiques d’Israël parmi les jeunes, ce n’est pas une théorie du complot antisémite ; des législateurs ont eux-mêmes admis ouvertement que c’était le but.
Par exemple, Chris Murphy, Mitt Romney, Mike Gallagher et Mike Lawler ont tous déclaré publiquement qu’ils soutenaient l’interdiction en raison de la prévalence de contenus pro-palestiniens sur la plateforme.
Mais au passage – et c’est l’un des événements politiques les plus intéressants de ces derniers jours – de nombreux Américains ont afflué sur l’application chinoise Red Note en réponse à l’interdiction imminente de TikTok. Et grâce aux nouvelles technologies de traduction, ils se sont mis à interagir avec des Chinois pour la première fois de leur vie.
Si vous m’aviez demandé le mois dernier avec quel pays je souhaiterais que les Américains ordinaires commencent à communiquer à grande échelle, j’aurais répondu la Chine sans hésiter. Si ce phénomène se poursuit, les propagandistes de l’empire auront de sérieux problèmes à régler.
Source originale: Le blog de Caitlin Johnstone
Traduit de l’anglais par GL pour Investig’Action
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