Ce poème a été rédigé d’un trait à la lecture d’une tragique nouvelle. Deux jeunes Algériens, Romaissa, dix-huit ans, et Liyes, vingt ans, se sont jetés du haut de la terrasse d’une habitation, mercredi dernier à six heures du matin, dans le quartier d’Ayouf, à la nouvelle ville de Jijel, car ils s’aimaient… Et refusaient la séparation par le mariage forcé. Les parents de la jeune fille se moquaient de cet amour pour la donner à un autre prétendant. Par désespoir, les jeunes amants ont choisi la mort. En cette douloureuse circonstance, je tiens à présenter, à travers ce poème, mes condoléances à tous ceux et celles de sa famille et en dehors qui ont reçu et vécu douloureusement la nouvelle du décès d’un amour qui ne désirait que vivre , que d’être rêve face à tous ceux qui ne laissent aucun espace à cette jeunesse pour s’aimer et s’épanouir.
ROMAISSA ET LIYES
Demain Brisé
Partis ainsi sans retour
La main dans la main
Brisant demain
J’aurais aimé vous connaître
O ! Débris d’amour
Barré chemin
Tragique fin
En vous renaître
Pour crier à mon tour
Face au destin
Et à vos assassins
Qu’ils sont des traîtres
Qu’ils sont désamour
Dresseurs de murs
Face aux murmures
D’un désir d’être
J’aurais aimé être filet
Et au bas du saut vous accueillir
Vous enlacer, vous embrasser
Vous faire fuir
Et disparaître
Vous parler
Bras vous ouvrir
Vous lover dans cœur
Et vous couvrir
Dans pupilles vous mettre
J’aurais aimé être jardin
Vous planter sourire
Bouture de jasmin
Dans poème à venir
En belles lettres
Vous vous êtes noués
d'amour à ne trahir
Pour conscience secouer
Quitte à en mourir
Que de se démettre
Jijel, ma chérie !
Où as-tu convolé
Tes enfants se meurent
On leur a tout volé
Veux- tu réapparaître
Venir les consoler
Ils n’ont plus peur
Et ne peuvent pleurer
Que se défenestrer
Et par feu s’immoler
Fateh Agrane
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Novembre 2013
JIJEL : ville côtière de la méditerranée située à 350 km à l’est D’Alger Algérie
Source :Investig'Action