Suite à l’assassinat de Michael Brown, des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour exiger que les policiers assassins soient arrêtés et que justice soit faite. La question nationale noire, amérindienne et hispanique présentée comme dépassée avec l’élection du « noir/métis » Obama est de retour.
Alors que Léonard Pelletier, militant des droits des peuples amérindiens est en prison depuis 38 ans, et que Mumia Abu Jamal est maintenu en prison après avoir été longtemps dans le « couloir de la mort », voilà que depuis juillet 2014 Eric Garner, John Crawford III, Michael Brown, Ezell Ford sont tués par la police Yankee.
Darren Wilson, un policier blanc, a tiré sur Brown une première fois, les deux jeunes gens sont partis en courant, mais, à peine quelques mètres plus loin, le policier, qui était sorti du véhicule, tirait une balle dans le dos de Brown. Ce dernier s’était alors retourné, les mains en l’air, mais le policier avait continué à tirer jusqu’à ce que Brown s’écroule face contre terre. Son corps a été laissé pendant des heures sur le trottoir à l’endroit-même où il est tombé.
L’autopsie a révélé qu’il avait été atteint par six balles. Il n’était pas armé. Mike Brown, qui venait d’obtenir son diplôme de fin d’études secondaires, devait entrer à l’IUT le lundi qui a suivi le drame. Les autorités policières et politiques des USA, y compris Obama, se sont lancées dans une justification scandaleuse des crimes policiers.
Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour exiger que les policiers assassins soient arrêtés et que justice soit faite. La question nationale noire, amérindienne et hispanique présentée comme dépassée avec l’élection du « noir/métis » Obama est de retour.
L’ ELECTION D’OBAMA OU L’ ILLUSION DE LA FIN DU RACISME AUX USA
Expliquant l’élection d’Obama, le « noir/métis », nous écrivions en novembre 2008:
« Pour le moment, la crise financière et la dépression économique indomptables, malgré les annonces d’emprunts hypothécaires de milliers de milliards de dollars et d’euros par les Etats impérialistes eux-mêmes, insufflent la peur et anesthésient le monde du travail abasourdi par la découverte brutale de l’ampleur du cataclysme systémique qui frappe la société capitaliste de consommation basée sur le crédit et la spéculation boursière. Les peuples se mettent à espérer naïvement une solution indolore.
50 millions d’Etats-uniens n’ont pas accès aux soins de santé, la mortalité infantile atteint dans certains quartiers populaires des niveaux que l’on retrouve en Afrique, le chômage de masse a été remplacé par la précarité des petits boulots insuffisants pour vivre, 12 millions de familles américaines ne peuvent payer leur nourriture régulièrement, 3,8 millions de familles
connaissent vraiment la faim, la « classe moyenne » est paupérisée, etc.
Surfant sur un rejet massif par les masses
populaires, conséquence du désastre social du libéralisme incarné par Bush, Obama a promis dans sa campagne que
seront à l’ordre du jour le « changement » de la politique guerrière de son prédécesseur et la prise en compte des «
petites gens ». Cette espérance a fait se mobiliser les Noirs à 95%, dont beaucoup ne votaient plus, les Hispaniques à
67%, les Asiatiques à 62%, la quasi-totalité des Amérindiens, les Blancs pauvres à près de 50%, une proportion importante
des couches moyennes laminées par la crise et même des électeurs qui ne cachaient pas leur racisme. Obama a aussi
reçu le soutien financier massif d’une bourgeoisie US de plus en plus aux abois et intéressée à empêcher la mutation de
la crise économique actuelle en crise politique immédiate. Tels sont les facteurs essentiels qui ont rendu possible l’élection
d’un Noir aux USA. » (1)
La propagande des médias impérialistes à travers le monde en avait profité pour présenter l’élection d’Obama comme la preuve que « l’American way of life » est le modèle démocratique absolu.
Le système esclavagiste à la base de la naissance des USA et le système Jim Crow, cet apartheid US, étaient renvoyés aux oubliettes de l’histoire multiséculaire du capitalisme US. L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, incarné par l’hégémonie US avec son diktat libéral sur le monde à la suite du colonialisme européen, avait montré, voyez-vous, sa capacité à surmonter ses propres tares racistes en élisant à la tête du modèle capitaliste par excellence un noir à l’aide du slogan illusoire « yes we can ».
La social-démocratie, y compris sa version anarcho-trotskiste, l’écologie politique et les libéraux sablaient le champagne en propageant l’illusion que le capitalisme était démocratiquement «réformable » parce que soi-disant les « droits de l’homme », la « citoyenneté » et le « bipartisme électif républicain ou monarchiste parlementaires » sont «naturellement» l’Alpha et l’Omega de la société « démocratique » fondée sur la propriété privée des moyens de production et d’échange.
Or le capitalisme US, chef de fil du capitalisme occidental, empêtré dans une crise généralisée profonde qui démultiplie ses contradictions fondamentales ne cherchait à la manière des illusionnistes, par l’élection d’Obama, qu’à se parer d’une apparence charmante pour duper encore une fois les peuples. Mais le simple fait d’être obligé d’en arriver là signifie une certaine accélération de la décadence parasitaire de l’impérialisme.
Et pour expliquer cette élection d’Obama, nous citions dans notre texte de novembre 2008 que pour comprendre ce bouleversement qui est survenu dans le pays capitaliste le plus puissant, puissance qui a pris la tête de la croisade impérialiste qui a vaincu le premier Etat socialiste au monde, l’URSS, événement que chaque bourgeoisie au monde
1 “ Un noir élu président des USA: Une nouvelle étape dans la lutte pour l’égalité des droits! “