Le militant et chef du parti souverainiste polonais Zmiana Mateusz Piskorski a été libéré le 16 mai dernier sous caution après 3 ans de détention arbitraire. C’est un grand soulagement et une certaine victoire pour sa famille et ses soutiens, membres de son parti ou simplement citoyens polonais préoccupés par la radicalisation de la répression menée par le gouvernement polonais contre tous les Polonais opposés à la soumission des élites polonaises actuelles face aux États-Unis et à l’OTAN.
En effet, depuis 5 ans les communistes polonais sont poursuivis en justice et menacés de prison pour délit d’opinion communiste dans le cadre de la politique révisionniste de mise à égalité du communisme avec le nazisme sous l’appellation de « totalitarisme ». Mateusz Piskorski et son parti avaient organisé deux manifestations contre les bases militaires américaines en Pologne et contre soutien de la Pologne à la politique ukrainienne agressive contre les populations du Donbass et d’Odessa.
Le simple fait d’exprimer son opinion sur la politique étrangère polonaise a valu à Piskorski une arrestation musclée et trois ans de mise à l’ombre illégale et arbitraire sans jugement ni acte d’accusation. Au bout de 2 ans de lutte des soutiens internationaux solidaires, la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU contre les détentions arbitraires a qualifié sa détention comme arbitraire et a sommé la Pologne de le relâcher ou de le juger et de lui payer des dédommagements pour le préjudice subi.
La justice polonaise a, au bout de deux longues années, rédigé un acte d’accusation ubuesque et inquiétant dans lequel Piskorski est accusé d’espionnage au profit de la Russie et de la Chine pour avoir voulu « influencer l’opinion publique polonaise » et pour avoir « attisé l’inimitié entre le peuple polonais et ukrainien » en critiquant la politique du gouvernement de Kiev. La nouvelle définition de l’espionnage du régime capitaliste autoritaire polonais est posée – c’est la liberté de critiquer les politiques répressives, impérialistes et liberticides des oligarques corrompus au pouvoir dans nos pays avec la bénédiction de l’Union européenne, fameuse gardienne des « valeurs de paix et liberté »…
La libération d’un homme injustement accusé est toujours une victoire, mais Mateusz Piskorski n’est pas sorti d’affaire. Le procès aura lieu et le régime polonais fera tout pour que sa nouvelle définition liberticide de l’espionnage fasse jurisprudence, tout comme participer à une manifestation en France est considéré maintenant comme une « sédition » donnant droit à la police à exercer les pires violences sur la population désarmée.
Nous devons grouper et réunir nos forces pour renverser le système de plus en plus autoritaire. Construisons une nouvelle solidarité internationale sur des bases d’une camaraderie et d’un soutien mutuel solide et gagnons la bataille!
Monika Karbowska, pour le comité de soutien de Mateusz Piskorski en France