Les amis d’un peuple sont ceux qui voient d’un bon œil ses progrès matériels et culturels et qui applaudissent à l’amélioration de ses conditions de vie. Les amis d’un peuple sont ceux qui sympathisent avec ses efforts visant à se forger un avenir meilleur et qui soutiennent son combat pour assurer une vie en paix et en sécurité à ses enfants.
Les ennemis d’un peuple, en revanche, sont ceux qui attisent les conflits en son sein pour semer la discorde, la haine, le désordre, le terrorisme. Les ennemis d’un peuple sont ceux qui lui envient ses succès et ses progrès, qui voudraient qu’il reste enchaîné aux structures sociales archaïques et aux préjugés. Ce sont ceux qui, prétendument pour son propre bien, lui infligent des sanctions afin de l’appauvrir, de l’affamer, de le priver de soins médicaux. Ce sont ceux qui veulent lui imposer leur volonté et leur propre système de « valeurs ».
Amitiés funestes et sollicitudes suspectes
Après les « Amis du Tibet » qui n’ont de l’amitié que pour le clan de l’ancien dieu-roi à la solde des États-Unis et dénigrent le Tibet moderne, après les « Amis de la Syrie » qui ont aidé les terroristes takfiris à mettre ce pays à feu et à sang et qui continuent de paupériser et d’affamer les Syriens par une guerre économique appelée « sanctions », voici maintenant qu’apparaissent des « amis des Ouïghours » du même acabit.
Des « amis » qui crient au « génocide », à l’ « ethnocide » et au « travail forcé » pour justifier l’appel au boycott de tout ce que produit la région autonome ouïghoure du Xinjiang. On fait semblant de vouloir « aider » un peuple alors qu’en réalité, on cherche à le priver de ses moyens d’existence. Le but, c’est d’affaiblir la Chine en s’attaquant au Xinjiang, cette région d’une importance cruciale dans le cadre de son gigantesque projet des « nouvelles routes de la soie ».
Selon une annonce faite par la région autonome le 14 novembre 2020, « les 3,09 millions de résidents pauvres du Xinjiang ont été sortis de la pauvreté. De plus, 3 666 villages et 32 comtés ont été retirés de la liste des pauvres. » De 2014 à 2019, la région autonome « a réalisé 1,69 millions de projets de logements abordables dans les zones rurales et 1,56 millions dans les zones urbaines, accueillant plus de 10 millions de résidents. » Tandis que les médias chinois déclarent que « le gouvernement chinois a mis en place des politiques spéciales » au Xinjiang « pour y développer des industries, considérant le développement industriel et l’emploi comme une partie essentielle des efforts de réduction de la pauvreté », qu’ils annoncent fièrement que la région autonome « a créé 450 000 nouveaux emplois par an en moyenne » et que « la relocalisation annuelle moyenne de la main-d’œuvre rurale excédentaire a concerné plus de 2,7 millions de personnes » 1), les médias occidentaux s’attellent à « prouver » que « des Ouighours sont forcés de travailler à des centaines de kilomètres de chez eux sous couvert de lutte contre la pauvreté. »
Je la trouve un peu suspecte, cette sollicitude plutôt inhabituelle pour les ouvriers migrants. Surtout quand on semble oublier qu’en « France, on estime que dans le secteur agricole, 80 % de la main-d’œuvre est étrangère. Pour la période 2018-2019, cela représente 270 000 saisonniers. » 2)
Est-ce que, par hasard, ces Ouïghours subiraient un sort comparable à celui des hommes et des femmes forcés à travailler comme des esclaves modernes, en Europe et aux États-Unis ou dans les monarchies du Golfe ? Car, contrairement aux allégations concernant les Ouïghours, les conditions de travail et de vie inhumaines de ceux-ci sont une réalité bien établie. 3)
Est-ce que la région d’origine de ces Ouïghours, le Xinjiang, profiterait aussi peu de leur dur labeur que, par exemple, le Honduras ou le Guatemala n’ont profité du travail des « employés » de la United Fruit Company ? Ce serait grave, mais toutes les statistiques et toutes les images vidéo venant de touristes ou de YouTubers prouvent le contraire. Est-ce que, en réaction aux rapports sur la situation des travailleurs migrants en Occident, on a vu nos responsables politiques, nos parlementaires européens et nos grands médias appeler au boycott des tomates italiennes, des fraises espagnoles, des agrumes californiennes, du porc allemand, du vin français ou des investissements saoudiens et qataris ? Poser la question, c’est y répondre.
Tiens, on dirait une campagne de propagande bien orchestrée !
Voici une liste non exhaustive de gros titres d’articles (et d’émissions), publiés souvent à la une et remplissant parfois plusieurs pages.
‒ Le Point (05/12/2018) « Comment ma mère a été internée dans un “camp de rééducation” en Chine » ‒ Asialyst (03/01/2019) « Ouïghours : quand la Chine réprime jusqu’en France » (avec la photo d’une « Manifestation de Ouïghours à Paris, le 5 juillet 2009, le jour des « émeutes interethniques [sic !] d’Urumqi, qui ont fait 197 morts » 4) ‒ L’Express (06/02/2019) « Répression des Ouïgours en Chine: “Rendez-moi ma mère!” » ‒ France info (11/01/2021) « VIDEO. “Sans avoir commis de crime, je suis devenue criminelle” : le témoignage d’une Ouïghoure internée trois ans dans un camp de rééducation chinois » ‒ 7 sur 7 (13/01/2021) « “Ils ont poussé mon esprit au bord de la folie”: une Ouïghoure raconte son calvaire dans un camp de concentration » ‒ TV 5 monde (15/01/2021) « “Rescapée du goulag chinois”, Gulbahar Haitiwaji témoigne du calvaire des Ouïghoures dans les camps de rééducation » ‒ Paris Match (17/01/2021) « “Moi, Gulbahar, Ouïghoure emprisonnée dans les camps de rééducation chinois” » ‒ Le Monde (19/01/2021) « “J’étais morte de l’intérieur” : une Ouïgoure rescapée des camps de rééducation en Chine témoigne » ‒ Le Figaro (20/01/2021) « L’effroyable témoignage de Gulbahar, Ouïgoure rescapée du goulag chinois » ‒ France 24 (21/01/2021) « Survivante ouïghoure Gulbahar Haitiwaji : “Pékin compte nous faire disparaître” » ‒ Le Soir (21/01/2021) « Chine: le témoignage glaçant d’une survivante ouïghoure » ‒ La Libre Belgique (30/01/2021) « Gulbahar Haitiwaji, de retour de l’enfer des camps de rééducation chinois : “J’ai été emportée dans le tourbillon fou de la Chine” »…
Tout ce tapage médiatique, tous ces articles (et nous ne relevons que ceux de la presse francophone) tournent autour d’une seule et unique « victime des camps de rééducation » chinois. Des « camps » qu’on se met vite à appeler, surenchère et anticommunisme obligent, le « goulag chinois » ou, plus infâme encore, des « camps de concentration. »
Les articles se suivent et se ressemblent comme des gouttes d’eau. On dirait que le métier du journaliste consiste à reproduire fidèlement ce qu’ont écrit les collègues, tout au plus en l’agrémentant de quelques hyperboles ou autres figures de style plus ou moins originales.
Très rares sont les journalistes qui, au lieu de se faire propagandistes et d’agiter le public avec l’intention de soulever un tollé, fournissent (timidement) quelques informations comme celles-ci :
« La Chine a engagé dans sa région du Xinjiang (nord-ouest) une politique de surveillance maximale des Ouïghours après de nombreux attentats meurtriers commis contre des civils. 5) Pékin accuse la mouvance séparatiste et islamiste ouïghoure. » Ou encore, à propos de la terre d’asile préférée des Ouïghours qui ont quitté la Chine : « La Turquie a des liens linguistiques et culturels avec les Ouïghours, des musulmans parlant une langue turcique. Ankara a ainsi longtemps été l’un des principaux défenseurs de leur cause sur la scène internationale, avant d’être plus discret. 6) Souvenons-nous que la Turquie d’Erdogan a été aussi (et reste d’ailleurs) « l’un des principaux défenseurs » des djihadistes étrangers qu’elle a laissé s’infiltrer en Syrie.
On a affaire à un journalisme qui s’intéresse très peu aux faits et qui ne remet jamais en question la « vérité » officielle. Ce qui vaut pour les réseaux sociaux (et ce qu’on leur reproche) ‒ c’est-à-dire qu’ils ciblent les émotions des utilisateurs sans se soucier de répandre des bobards ‒ vaut aussi, et depuis longtemps, pour la télé et la presse écrite. Le scoop, le scandale, le sensationnel, les émotions fortes, la confirmation des idées reçues et des préjugés de leurs consommateurs font vendre, augmentent le tirage et attirent la pub. Voilà pour le côté business. D’autre part, il y a la dimension de la propagande d’État, d’organismes supranationaux comme l’OTAN et de groupes d’intérêt (lobbies de l’armement, par exemple). 7)
La propagande dans tous ses états
Dans le cas du Xinjiang comme dans celui du Tibet, on peut étudier toutes les formes classiques de la propagande :
Premièrement, la désinformation consistant à taire et à occulter tout ce qui ne colle pas avec la version des faits que l’on veut accréditer. Dans le cas du Xinjiang et du Tibet on évite, par exemple, d’évoquer la menace terroriste, l’usage tout à fait officielle et normale des langues locales, les pratiques religieuses et le nombre d’imams ou de moines, de temples ou de mosquées, les manifestations culturelles et folkloriques, l’évolution démographique positive et le nombre élevé d’enfants par famille, le degré de scolarisation et d’alphabétisation, l’amélioration du niveau de vie et de l’infrastructure, la discrimination positive dans des domaines comme les examens nationaux, la popularité, sur le plan national, d’artistes issus de l’ethnie minoritaire ‒ choses difficilement compatibles avec la fiction d’un système concentrationnaire, raciste et génocidaire.
Deuxièmement, la propagande « blanche » qui consiste à exagérer à outrance et à tisser une toile de mensonges à partir de faits réels et vérifiables, à généraliser des faits isolés, à faire apparaitre une situation donnée, a priori positive, sous un jour négatif, d’interpréter des faits de façon arbitraire et abusive, d’imposer une « novlangue » pour les désigner arbitrairement par des mots à connotation positive ou bien négative (les « casseurs » coupables d’ « émeutes » et de « violences » en France ou aux États-Unis vs. les « activistes pour la démocratie » à Hong Kong ; les « terroristes » du Bataclan vs. les « rebelles » syriens).
Troisièmement, la propagande « noire » qui invente de toutes pièces des faits ou des situations qu’il est difficile de vérifier, en faisant intervenir des faux « témoins » et des « victimes » qui sont supposées susciter des émotions fortes telles que la pitié, l’indignation, la peur, la haine. Souvenons-nous, par exemple, des couveuses du Koweït, des armes de destruction massive de l’Iraq et du « danger imminent » qu’ils constituaient prétendument pour la Grande-Bretagne et les USA, de la complicité de Saddam avec Al Qaeda, ou encore, plus récemment, de la tête des soldats américains en Afghanistan « mise à prix par Poutine ».
Gulbahar Haitiwaji, une réfugiée pas comme les autres
Mais revenons à Gulbahar Haitiwaji, cette Ouïghoure qui fait tant parler d’elle dans tous les médias occidentaux. D’abord pour constater qu’elle a eu droit à un traitement tout à fait spécial qui contraste fortement avec celui qu’on réserve, en France et en Europe, au réfugié lambda. (On pourrait aussi parler de la situation aux États-Unis 8) ou en Australie 9), les principaux détracteurs de la Chine, mais concentrons-nous pour l’occasion sur l’Europe.)
Traitement très spécial, ai-je dit, d’abord de la part des médias, évidemment. Quel réfugié ou migrant « illégal » d’Afghanistan, d’Iraq, de Syrie ou d’Afrique, échoué dans l’un des milliers de camps d’internement ou de rétention administrative (de concentration ?) de par le monde 10), que ce soit en Grèce 11), dans les Balkans 12), en Italie 13), ou en France 14), pour nous limiter à ceux-là, a jamais eu droit à une telle attention, à une telle compassion, à autant de sollicitude de la part de « nos » journalistes ? Quel(le) journaliste s’est jamais donné la peine de s’intéresser à l’un(e) de ces réfugié(e)s « ordinaires » au point de rédiger avec elle ou avec lui un livre racontant son histoire, comme vient de le faire la journaliste Rozenn Morgat avec Gulbahar Haitiwaji ?
Ce traitement de faveur de la part des médias fait écho à l’accueil non moins spécial que les autorités françaises ont réservé à toute la famille Haitiwaji. Au lieu d’être matraqués, évacués de force d’un campement de fortune, parqués dans un centre de rétention et refoulés, sa famille et elle-même ont été accueillis à bras ouverts par les sommités de l’État. « Son histoire, elle l’avait déjà racontée au Quai d’Orsay », déballe Sabine Verhest dans un article récent de La Libre Belgique 15), et le sulfureux média antichinois Bitter Winter qui a présenté la famille au public en février 2019 déjà, a dévoilé encore un peu plus. On y apprend que le mari « est arrivé en France en tant que réfugié il y a 15 ans » (parions que ce n’est pas en franchissant la Méditerranée sur un rafiot surchargé, ni à pied à travers les Balkans…), et que « Gulbahar et les filles l’ont suivi en 2006. » L’ainée « a fait des études universitaires en marketing et vend maintenant des bijoux haut de gamme, et sa sœur cadette est une étudiante de premier cycle en économie à Paris. »
Le parcours typique d’une famille de réfugiés, quoi. Mais ce n’est pas tout, puisque l’article dans ce magazine fondé par l’Italien Introvigne, un intégriste chrétien au passé néofasciste, explique que la « famille a été bien prise en charge par le gouvernement français et vit dans un grand appartement de deux chambres à coucher subventionné par l’État, avec un parking souterrain. » 16)
C’est probablement pour cette raison que certains journalistes hésitent à parler de Gulbahar Haitiwaji comme d’une réfugiée et préfèrent l’appeler une « Ouïghoure basée en France » ou une « Ouïghoure installée en France » 17)
Les musulmans du Xinjiang réduits au silence et les victimes ignorées… dans nos médias !
Le nom de Nijat Muhtar vous est-il familier ? Non ? Mais peut-être avez-vous entendu parler de Mamatreyim Narsirdin ? Non plus ? Alors, qu’en est-il d’Elijan Anayat, de Zulhayat Ismayil ou de Muhtram Sherip ? Encore des noms qui ne vous disent strictement rien ?
Ils auraient pourtant très bien pu (ou dû ?) apparaître dans nos médias, et les personnes qui portent ces noms auraient pu (ou dû ?) y avoir droit à la parole. Car dans une conférence de presse à laquelle ont assisté, le 11 janvier 2021 à Pékin, bon nombre de médias internationaux 18), ces personnes ont fourni des informations détaillées sur la situation au Xinjiang, leur terre natale, ou raconté leurs expériences personnelles.
Mais jamais, en aucun cas, nos médias ne songeraient à leur donner la parole. Bien qu’il ne se passe pratiquement pas un jour sans que ces médias parlent de la situation au Xinjiang telle que l’opinion publique occidentale est censée la voir.
« Pendant ce temps, les plateformes de médias sociaux comme Twitter et Facebook ont suspendu les comptes d’éminents Ouïghours et d’autres musulmans chinois qui offraient une perspective alternative sur le conflit. Dans les médias occidentaux, un seul point de vue est autorisé : celui qui sert les intérêts de Washington et de sa nouvelle guerre froide », constate le journaliste américain indépendant Ben Norton (The Intercept, The Grayzone). Dans un article bien recherché et bien documenté 20) il vient de critiquer le New York Times pour avoir ouvert ses colonnes à une « collègue » qui provient de l’Epoch Times, le périodique de la secte d’extrême droite Falun Gong, et qui accuse la Chine de « génocide » au Xinjiang. Ben Norton écrit : « Il est remarquable que le Times ait été si disposé à accueillir la hargne accusatrice d’une experte américaine ayant un huitième de sang ouïgour [c’est en cela que consiste sa seule « expertise », vu qu’elle n’a jamais mis les pieds en Chine !], alors qu’il ignore délibérément et fait taire les nombreux Ouïgours nés et élevés dans la province chinoise du Xinjiang, qui soutiennent le Parti communiste chinois et les politiques de développement du gouvernement. Cette attitude est de facto similaire à sa confiance disproportionnée dans les déclarations des exilés libéraux et islamistes de Syrie, alors qu’il refuse de publier les déclarations des membres de la majorité loyaliste du pays vivant en Syrie. »
Et ainsi, les noms et les visages d’autres personnes se sont gravés dans nos esprits, à force de leurs apparitions récurrentes, en photo dans nos journaux et magazines ou en chair et en os sur nos plateaux de télé : Tursunay Ziyawudun, Sayragul Sautbay, Mihrigul Tursun 21), Gulbahar et Gulhumar Haitiwaji …
Mais revenons d’abord à ces « musulmans du Xinjiang » qu’on n’a pas envie de nous présenter et qu’on veut absolument réduire au silence. Qui sont ceux que j’ai nommés pour avoir participé à la deuxième conférence de presse sur le Xinjiang le 11 janvier ?
Nijat Muhtar, d’ethnie ouïghoure, et Mamatreyim Narsirdin, d’ethnie kirghize, ont témoigné devant les médias internationaux pour raconter leurs expériences personnelles, l’un en tant que stagiaire diplômé du Centre d’éducation et de formation professionnelle du comté de Yopurgha, préfecture de Kashgar, et l’autre en tant qu’ouvrier dans une entreprise qui produit des appareils électriques à Cixi, dans la province du Zhejiang. Leur vécu dément ou du moins relativise fortement les histoires d’internement et de travail forcé qui circulent en Occident.
Elijan Anayat et Zulhayat Ismayil, eux, sont des porte-paroles du Gouvernement de la Région Autonome ouïghoure du Xinjiang. Quant à Muhtram Sherip, il est l’imam de la mosquée Yang Hang à Urumqi.
La simple existence de ces personnes rend caduc le discours anticommuniste qui voudrait assimiler les Centres d’enseignement et de formation professionnelle du Xinjiang aux camps de concentration nazis et le Gouvernement de la République populaire de Chine au « Troisième Reich » allemand. Les nazis auraient-ils invité à des conférences de presse pour donner la parole à des « sous-hommes » juifs, « tsiganes » ou slaves ? Est-ce que des personnalités appartenant à ces groupes ont dirigé l’un ou l’autre Gau (province) du Reich ? Est-ce que des individus catégorisés comme des « sous-hommes » ont fait partie des cercles dirigeants du parti nazi ?
Un Ouïghour comme Shohrat Zakir pourrait-il être président de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang et membre du Comité central du Parti communiste chinois 22) si la Chine était en train de discriminer systématiquement, d’opprimer, de massacrer et d’éliminer ses Ouïghours, que dis-je : toutes ses « minorités musulmanes » sur la base de leur seule appartenance ethnique ?
À la conférence de presse du 11 janvier 23), Xu Guixiang, directeur adjoint du département de la communication du PCC du Xinjiang, a montré sur la base des données statistiques que le « génocide » ouïghour est une pure invention, étant donné que « le taux de croissance de la population ouïghoure est beaucoup plus élevé que la moyenne du Xinjiang et de la population han au cours de la même période ». Il a cependant confirmé une baisse récente des naissances, due au « contrôle légal des naissances non programmées basé sur la politique de planning familial », mais due aussi à « la réduction de la pauvreté », à l’essor économique et à l’amélioration des « conditions de vie dans la région pauvre du sud du Xinjiang ». Suite à « l’accélération marquée du processus d’urbanisation » et « à l’amélioration considérable du niveau d’éducation et de la qualité culturelle des personnes de tous les groupes ethniques », il y a un « changement de mentalité » : les gens « choisissent de leur propre chef de se marier tardivement et de donner naissance tardivement afin d’avoir des naissances moins nombreuses. » C’est d’ailleurs une évolution qu’on a pu observer dans d’autres régions du monde, sauf qu’en Chine, les progrès se font souvent plus vite qu’ailleurs…
Lin Fangfei, professeure associée de politique et d’administration publique à l’Université du Xinjiang, a ajouté que pendant la période de 2010 à 2018, le nombre total de résidents du Xinjiang est passé de 21,815 millions à 24,867 millions, soit une augmentation de 3,051 millions et un taux de croissance de 13,99 %. Parmi eux, la population des minorités ethniques est passée de 12,985 millions à 15,860 millions, soit une augmentation de 2,874 millions et un taux d’accroissement de 22,24 %, tandis que la population des Ouïgours est passée de 10,171 millions à 12,718 millions, soit une augmentation de 2,546 millions et un taux de croissance de 25,04 %.
En réponse à une question de CNN, le porte-parole du gouvernement de la région autonome du Xinjiang, Elijan Anayat, a précisé qu’il n’y a pas eu de soi-disant « camps de concentration » au Xinjiang et que les mesures de déradicalisation pratiquées dans les centres d’enseignement et de formation professionnels du Xinjiang étaient en fait comparables au Desistance and Disengagement Programme (DDP) du Royaume-Uni et aux centres de déradicalisation en France. 24) Il a aussi insisté sur le fait que « tous les stagiaires ont obtenu leur diplôme en octobre 2019 et ont obtenu un emploi stable avec l’aide du gouvernement ».
Il a réfuté concrètement des prétendus « témoignages » de « victimes » des « camps » du Xinjiang. Parmi les exemples évoqués, le cas de Sayragul Sawuytbaya est particulièrement intéressant. Le secrétaire d’État américain Pompeo a salué la façon dont cette femme a « courageusement témoigné sur les camps d’internement du Xinjiang » et lui a remis « le Prix international du courage féminin 2020 ». En fait, selon Elijan Anayat, Sayragul Sawuytbaya est recherchée en Chine pour fraude à l’emprunt et pour passage illégal de la frontière. Elle est accusée d’avoir fait, en juin 2015 et en décembre 2016, une demande de prêt de 470 000 yuans auprès d’une coopérative de crédit rurale de la ville de Chahanwusu, sur la base d’un contrat d’achat de maison préfabriquée, en produisant des faux documents de garantie avec la fausse signature d’un garant. Selon le porte parole du gouvernement régional, elle « doit toujours à présent 398 000 yuans. »
Muhtram Sherip qui est le Secrétaire général adjoint de l’Association islamique de la région autonome, a abordé la question de la pratique religieuse quotidienne des musulmans au Xinjiang en prenant l’exemple de la mosquée Yanghang d’Urumqi, érigée en 1897, où il a été imam pendant neuf ans. Elle dispose d’une salle de prière assez grande pour accueillir 2000 fidèles en même temps. « Chaque jour, les musulmans ouïgours, kazakhs et huis vivant à proximité viennent à la mosquée de Yanghang pour leurs cinq prières quotidiennes ». Selon les informations qu’il a données, la région autonome compte dix établissements d’enseignement supérieur de l’Islam. Le Xinjiang Islamic College et ses huit branches comptent actuellement 3 000 étudiants. En 2019, plus de 600 étudiants y ont obtenu un diplôme, et 1 000 nouveaux étudiants ont été inscrits. En 2020, 1 280 étudiants ont obtenu leur diplôme et il y a eu 1 102 nouveaux inscrits.
Peut-on se fier aux témoignages ?
Wikipédia consacre un article aux « récits d’enlèvement par des extraterrestres (également appelés abduction dans les milieux ufologiques) », indiquant que « des milliers de personnes, principalement aux États-Unis, ont prétendu avoir été enlevées par des extraterrestres » et que certains de ces témoignages sont remarquables par leur apparente « sincérité ». 25)
Est-ce qu’il faut les croire pour autant ?
En outre, 18 % des Américains disent avoir déjà rencontré un fantôme. 26) Ça fait un sacré nombre de « témoins », bien plus de 50 millions rien qu’aux USA, prêts à « prouver » l’apparition de revenants, de spectres, de Poltergeist ou l’existence d’ectoplasmes qui, elle aussi est « relatée par de nombreux témoins dignes de foi ». Jamais démontrés scientifiquement (et pour cause), ces « apparitions de fantômes » qui ne sont connues que « par les récits du ou des témoins » sont pourtant « souvent repris d’ouvrage en ouvrage sans vérification. » 27)
Il ne viendrait à l’idée de personne (ou presque) de voir en de tels « ouvrages » les fruits d’une vraie recherche scientifique et dans les articles de la presse à scandale racontant les apparitions de fantômes ou de soucoupes volantes les modèles d’un journalisme sérieux. Mais de toute évidence, ce qui vaut pour les fantômes et les extraterrestres ne vaut pas pour les fantasmagoriques « camps de concentration » au Xinjiang, pour la « destruction de la culture ouïghoure », pour les « travailleurs esclaves », pour les « stérilisations forcées » (par des stérilets !?), pour l’ « éradication d’un peuple », pour les « prélèvements forcés d’organes halal » ou pour les « viols de masse » au Xinjiang chinois.
Au contraire, quand il s’agit de calomnier un « rival systémique », on est tout à fait enclin à faire confiance à quelques douzaines de témoins douteux, à un menteur notoire comme Mike Pompeo (« J’ai été directeur de la CIA et nous avons menti, triché, volé ») ou, dans toutes les publications aussi bien journalistiques que « scientifiques » (!), à un illuminé comme Adrian Zenz, auteur d’un livre de science (fiction) chrétienne à l’américaine qui traite de « La Bataille finale et [de] l’Entrée dans le Royaume Millénaire » et répond à la question pressante de savoir comment nous pourrons « Régner avec le Christ : Ce que cela signifie et comment nous pouvons nous y préparer. » 28)
Faux témoignages, articles mal recherchés, « infos » copiés-collés, manipulations, interviews complices…
« L’intéressée est ouïghoure, de confession musulmane, et sa communauté est persécutée en Chine » 12) a-t-on pu lire au sujet de Gulbahar Haitiwaji et de sa « communauté » dans nos médias, mais aussi : « L’ironie de tout cela, c’est que ma femme n’est même pas musulmane, dit Kerim. Elle s’est convertie au christianisme il y a plusieurs années déjà. » 30)
Oups ! Au moins un de ces journalistes n’a pas bien fait son travail. Ces deux citations nous montrent déjà à quel sérieux, à quelle éthique, à quelle quête de la vérité on a affaire de la part d’un journalisme mainstream qui mérite de plus en plus l’attribut « dépravé ».
L’interview de Gulbahar Haitiwaji par la journaliste vedette Léa Salamé en est un autre exemple parfait. Voilà une journaliste complaisante et servile à souhait qui, au lieu de poser ne fût-ce qu’une seule question critique, raconte elle-même la version de son interlocutrice et lui envoie des mots-clés fixés d’avance, puis se contente d’acquiescer ou de répéter ses allégations. 31) Entre cette prestation et un journalisme respectable, c’est-à-dire critique, objectif et véridique, il y a des années-lumière.
Mais évidemment il faut éviter de creuser trop pour ne pas mettre ces faux témoins dans l’embarras. Car déjà sans un interrogatoire serré, ils ou elles s’enlisent dans leurs contradictions. C’est le cas, par exemple, de Sayragul Sautbaya dont le récit n’a pas cessé d’évoluer au fil des interviews successifs. Au début, elle a affirmé avoir été une instructrice travaillant dans un camp de rééducation. Plus tard, elle affirme avoir été détenue. Maintenant, elle prétend avoir été témoin de tortures, de violences et de viols de masse. Lors d’entretiens antérieurs, elle avait pourtant insisté sur le fait qu’elle n’avait observé aucune violence.
La même évolution peut être constatée dans le témoignage de Tursunay Ziawudun. Elle déclare maintenant que les prisonnières auraient été retirées des cellules «chaque nuit» pour être violées par un ou plusieurs Chinois masqués et qu’elle-même aurait été torturée puis violée par deux ou trois hommes à trois reprises. Dans sa première interview au bureau de l’organisation kazakhe Atajurt 32) à Almaty, au Kazakhstan, le 15 octobre 2019, il n’a pas été question de viol, de violences ou de mauvais traitements. Un résumé en anglais de l’interview est disponible ici.
Le site américain Moon of Alabama 33) souligne : « Comme dans le cas de Sayragul Sautbay, ce n’est que quelques mois après avoir reçu l’encadrement approprié que Tursunay Ziawudun fait les déclarations scandaleuses de viol. La BBC sait que ces affirmations sont probablement fausses comme elle le note soigneusement :
“Il est impossible de vérifier complètement le récit de Ziawudun en raison des sévères restrictions que la Chine impose aux journalistes dans le pays, mais les documents de voyage et les dossiers d’immigration qu’elle a fournis à la BBC corroborent la chronologie de son histoire.”
Les faits corroborent en effet le calendrier, mais ils ne corroborent aucune des autres affirmations de Ziawudun.
Il y a beaucoup plus de détails dans l’histoire de la BBC de Tursunay Ziawudun qui diffèrent de ses déclarations précédentes. Ses “boucles d’oreilles ont été arrachées” là où auparavant “la police a dit aux femmes d’enlever leurs colliers et boucles d’oreilles”. Dans l’interview de BuzzFeed, elle a déclaré : “Je n’ai pas été battue, ni maltraitée.” Dans son récit ultérieur à la BBC, elle est « lourdement battue ». Mais encore : « Certaines parties de ce qu’elle dit à la BBC semblent provenir d’un mauvais script porno : “Non seulement ils te violent, mais ils mordent aussi sur tout ton corps, tu ne sais pas s’ils sont des humains ou des animaux”, dit-elle, pressant un mouchoir sur ses yeux pour arrêter ses larmes et s’interrompant pendant un long moment pour se ressaisir. “Ils n’ont épargné aucune partie du corps, ils ont mordu partout laissant des marques horribles. C’était dégoûtant à regarder.” » 34)
Les « chiens de garde » 35) se soucient peu des contradictions dans le récit d’un témoin et ne font preuve d’aucun souci de vérification, y compris là où ils ne peuvent pas rendre les « restrictions » chinoises responsables de leur étonnant manque de curiosité. Gulbahar Haitiwaji est-elle « musulmane » ou bien « chrétienne », une victime complètement innocente, apolitique et au-dessus de tout soupçon en ce qui concerne des activités illégales, ou bien la complice et épouse d’un meneur séparatiste exilé (« … à l’époque, mon mari était le vice-président de l’Association des Ouïghours de France ») et d’une fille impliquée dans un mouvement extrémiste (sur une photo, la fille « brandit un drapeau du Turkestan oriental [ancienne république autoproclamée basée sur le territoire de l’actuel Xinjiang] ». 36) En tout cas, « depuis qu’elle a retrouvé la liberté, elle mène une lutte sans relâche pour défendre la communauté ouïghoure » 37) et elle multiplie les prises de position politiques qui la situent à l’extrême droite de l’échiquier politique.
On connaît la chanson
Quand Gulbahar Haitiwaji, la « victime » du « goulag chinois » se plaint : « on n’a pas le droit de parler notre langue et de pratiquer nos traditions » 38), on pourrait d’abord être enclin à partager ses griefs, puisque beaucoup de minorités dans le monde se voient privées de ces droits, et elles méritent toute notre sympathie. Seulement voilà, les complaintes des exilé(e)s ouïghour(e)s concernant leur langue et leur culture n’ont aucun fondement objectif. Ce sont de purs mensonges. Pour preuve, on n’a qu’à regarder les nombreuses vidéos sur Internet qui montrent que la langue ouïghoure n’est pas interdite, mais pratiquée normalement, à côté du mandarin, même par des reporters de la télé chinoise qui n’ont aucun problème à interviewer des interlocuteurs dans la langue ouïghoure. La « sinisation » de cette minorité ethnique est un mythe, aussi bien en ce qui concerne sa langue que par rapport à sa culture spécifique. 39)
Tout comme « l’éradication de leur langue et de leur culture », l’ « élimination physique » des minorités, les « stérilisations (ou avortements) forcées » et les prélèvements d’organes de prisonniers sont des accusations récurrentes dans la propagande anticommuniste et antichinoise depuis les années 1950. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne les rend pas plus crédibles.
Avant le Xinjiang, il y avait le Tibet. Déjà en 1954, alors que le dalaï-lama effectuait un voyage de plusieurs mois à travers la Chine (après avoir rencontré Mao à Pékin et s’être fait élire Vice-président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale), les éléments les plus réactionnaires de la haute aristocratie tibétaine qui venaient juste de nouer des contacts avec la CIA reprochaient à la Chine de mettre en œuvre un « génocide » des Tibétains.
Deux ans avant le début de la révolte sanglante des Khampas et cinq ans avant le soulèvement de Lhassa et les répressions qui s’en suivirent, alors que les relations entre le dalaï-lama et le gouvernement de Pékin étaient au beau fixe, le programme d’une « Association pour le bien-être du Tibet » fondée en Inde par Gyalo, un frère aîné du dalaï-lama, et l’aristocrate Shakabpa invente donc ce mensonge éhonté. Le texte programmatique qui, en outre, réclame le maintien d’un système théocratique au Tibet et l’interdiction de « toutes les activités communistes et athées », accuse la Chine d’« atrocités » pour affirmer ensuite que « … beaucoup de Chinois, hommes et femmes ont été amenés au Tibet. C’était pour satisfaire à leur désir de perpétrer un génocide au Tibet à cause de sa faible population. » 40)
Dès le début des années 1960, le dalaï-lama, cité et relayé par le « Comité d’enquête juridique » de la « Commission Internationale de Juristes » (ICJ) 41), accusa les communistes chinois à son tour d’avoir procédé à des stérilisations forcées à grande échelle au Tibet. Une allégation qui n’a jamais été prouvée, comme le souligne A. Tom Grunfeld, professeur d’histoire à l’université d’État de New York : « Les promesses du dalaï-lama de fournir des preuves pour étayer ces accusations n’ont jamais été remplies. Cela n’a pas empêché une vaste campagne de propagande, comme si ces allégations avaient été documentées de manière irréfutable. » 42)
L’ancien médecin personnel du dalaï-lama, Tendzin Tcheudrak quant à lui rapporte avoir « entendu parler avant 1959 » d’« avortements forcés » dans les régions de peuplement tibétain du Sichuan ou du Qinghai. Mais ce lama-médecin peut surtout revendiquer l’honneur d’avoir été le premier à alerter le monde au sujet de prélèvements forcés d’organes en Chine : il raconte l’histoire d’un prisonnier tibétain mort en 1962 dont « la famille crut que les Chinois avaient tout fait pour le soigner. En réalité, ils avaient tout simplement prélevé les organes de cet homme pour les vendre. » Pour ce proche du dalaï-lama, il est clair que cela se faisait systématiquement puisqu’« On racontait [!] à l’époque que des médecins venaient spécialement de Chine pour opérer des Tibétains, lesquels avaient tendance à tomber brusquement malades et à mourir aussitôt. » 43) Tcheudrak ne donne malheureusement aucune explication concernant l’usage ultérieur et l’utilité d’organes prélevés à un endroit aussi reculé que le Tibet et à une époque où l’on ne pratiquait pas encore de greffes d’organes même dans les pays les plus avancés… 44)
Les idées politiques des réfugiées ouïghoures
Ce qu’on a fait dire aux Ouïghoures « rescapées des camps » chinois – ce ne sont pratiquement que des femmes, ce qui ne peut guère s’expliquer par un nombre disproportionné de femmes internées, mais s’explique aisément par les besoins de la propagande – n’est pas seulement révélateur, par ses nombreuses incohérences, de leur manque de crédibilité.
Leurs paroles reflètent l’idéologie du mouvement séparatiste au profit duquel elles font leurs déclarations ; elles dénotent l’idéologie d’extrême droite qui se cache (à peine) derrière les accusations portées contre la Chine. Par exemple, quand Gulbahar Haitiwaji affirme sur « France Inter » que les autorités chinoises promeuvent les mariages interethniques entre « un Chinois » et « une Ouïghoure » (et non pas vice-versa ?) en offrant 150 000 yuans au couple, ce qui serait un « moyen de nous faire disparaître petit à petit ».
Déjà Isa Alptekin, le leader ouighour ultra-nationaliste affilié au Guomindang qui fut à la tête du Xinjiang pendant les dernières années du régime de Tchang Kaï-chek, fut un « fervent opposant au métissage » et œuvrait « pour empêcher les mariages mixtes entre Chinois han et musulmans ouïghours. Pendant son mandat au gouvernement, des fondamentalistes religieux “attaquent les maisons des Chinois han qui sont mariés à des femmes musulmanes […] La foule enlève les femmes musulmanes et, dans certains cas, les malheureuses sont forcées d’épouser de vieux musulmans”. Bien que la violence ait tué de nombreux Chinois han, elle se déroule sans aucune réponse du gouvernement pendant le mandat d’Alptekin. » 45)
La peur de mariages « mixtes » et d’un mélange des races est un élément typique et récurant du discours de l’extrême droite, depuis le Ku Klux Klan et les nazis jusqu’aux hindouistes de Modi : « “Lorsqu’un homme hindou épouse une femme musulmane, les organisations hindoues le dépeignent toujours comme une histoire d’amour, alors que l’inverse est représenté comme de la coercition”, explique Charu Gupta, historien à l’université de Delhi, qui a fait des recherches sur le “mythe du jihad amoureux”. » 46) Une attitude raciste partagée par les adeptes du la secte Falun Gong, puisque « le leader du Falun Gong affirme que le mélange des races chez les humains fait partie d’un complot extraterrestre visant à éloigner l’humanité des dieux » et que « lorsqu’un enfant naît d’un mariage interracial, cet enfant n’a pas de royaume céleste où aller. » 47)
Rappelons enfin que le dalaï-lama non seulement exhorte les femmes tibétaines en exil à épouser « des Tibétains afin que leurs enfants soient tibétains aussi », mais qu’il ressent la présence de « Chinois » au « Grand Tibet » comme étant « la plus grande menace pour la continuité des Tibétains en tant que race distincte. » 48)
Un autre élément typique d’une vision du monde raciste est la peur obsessionnelle – et complètement infondée dans le cas des Ouïghours et des Tibétains, comme le montrent les statistiques – d’une chute de la natalité. Gulbahar Haitiwaji la partage (« avec les stérilisations, ils veulent faire disparaitre les Ouïghours »), tout comme le souci corollaire d’une forte natalité afin de préserver la « race ». Ce fantasme est d’ailleurs souvent lié à la haine de l’homosexuel accusé du refus de se procréer. Il s’agit encore une fois d’un thème cher à l’extrême droite depuis les temps peu glorieux du Führer, du Lebensborn dédié à la promotion des naissances aryennes 49) et de la Mutterkreuz, la croix d’honneur décernée aux femmes allemandes qui élevaient plus de quatre enfants de « pure race ». 50)
N’est-il pas étonnant que des médias et des personnalités politiques européennes qui se prétendent « de gauche », non seulement ne trouvent rien à redire face à ce genre de propos, mais les propagent de leur propre chef ? N’est-elle pas ridicule, cette « solidarité » à l’égard des séparatistes ouïghours qu’affichent des politiciens qui se targuent de leur courage politique tout en aboyant avec la meute ? Avides de publicité bon marché, ils s’empressent de sauter sur le train de la propagande US, même s’ils doivent voyager en compagnie de fascistes, d’assassins et de terroristes de la pire espèce.
Les indépendantistes ouïghours inféodés à l’impérialisme US, au fascisme panturc et à Al Qaeda
Le « Parti islamique du Turkestan (PIT), aussi appelé le Mouvement islamique du Turkestan oriental (Doğu Türkistan İslâm Hareketi, MITO, anglais : East Turkestan Islamic Movement, ETIM) », a revendiqué des centaines d’attentats meurtriers au Xinjiang, dans d’autres provinces chinoises et hors de Chine, et il n’y a pas le moindre doute qu’il s’agit d’une dangereuse « organisation militaire et terroriste, d’idéologie salafiste djihadiste ». Elle a perpétré des attentats meurtriers et tué des civils innocents en Chine, au Pakistan, en Syrie et dans d’autres pays d’Asie. En Afghanistan, ses adhérents faisaient partie des djihadistes étrangers qui, aux côtés de Ben Laden, combattaient les troupes soviétiques. Les Nations unies aussi bien que l’Union européenne font figurer officiellement l’ETIM sur la liste des organisations terroristes internationales. En revanche, l’administration Trump l’a retirée en novembre 2020 de sa liste des organisations terroristes. 51)
À la différence de ces séparatistes qui s’affichent ouvertement terroristes, le « Congrès mondial ouighour » (World Uyghur Congress, WUC) préfère montrer patte blanche. Les porte-paroles de cette organisation aux nombreuses ramifications (la Uyghur American Association, la Uyghur Human Rights Project, la Campaign for Uyghurs etc., qui sont cités dans presque tous les reportages occidentaux) la présentent comme un large « mouvement d’opposition contre l’occupation chinoise du Turkestan Oriental [sic] ». Afin de gagner la sympathie de l’opinion publique occidentale, ils jouent les défenseurs « modérés » et pacifiques d’un peuple opprimé.
En réalité, le WUC et l’ETIM sont les deux faces de la même médaille. Ils partagent la même idéologie islamiste et ethno-raciste, et ils luttent pour atteindre un même objectif aussi chimérique que criminel : un « Turkestan oriental indépendant ».
Dans son excellent article « Au cœur du World Uyghur Congress » que nous avons repris sur ce site 52), le journaliste d’investigation canadien Ajit Singh retrace l’histoire peu glorieuse des séparatistes ouïghours et expose leurs sponsors. Il montre que le WUC est depuis ses débuts un outil consentant de la politique étrangère américaine et que les séparatistes ouïghours ont noué très tôt des liens étroits avec les terroristes turcs appelés les « Loups Gris ».
Depuis sa création, le WUC bénéficie d’un important soutien financier de la part du gouvernement US par le biais du National Endowment for Democracy (NED). Lorsque le WUC est fondé en 2004, Louisa Coan Greve, alors responsable du programme Asie du NED, salue cette décision comme une « grande réussite », et la Voice of America cite la phrase de l’anthropologue Dru Gladney, professeur à l’Université de Hawaii, à propos du fondateur de cette nouvelle organisation séparatiste : « Erkin Alptekin est largement considéré comme le prochain ou le seul espoir possible d’un dalaï-lama ouïghour. Et il est certainement le meilleur candidat pour un tel poste. » 53)
Les publications de ce professeur ne laissent guère de doute sur le but de son « travail scientifique » ; des titres comme Disloquer la Chine : les musulmans, les minorités et les autres sujets subalternes sont tout un programme.
Le NED a fourni au WUC et à ses organisations affiliées des millions de dollars de financement. De nombreux membres éminents du WUC ont occupé des postes de direction auprès de Radio Free Asia (RFA) et Radio Free Europe / Radio Liberty (RFE / RL), ces médias gérés par le gouvernement états-unien et créés par la CIA pendant la Guerre froide pour diffuser de la propagande en Chine et en Union Soviétique.
L’Allemagne a accueilli le WUC et une partie assez importante de la diaspora ouïghoure, continuant ainsi une politique traditionnelle d’alliance avec les musulmans conservateurs 54) et plus spécialement avec la Turquie. 55) Mais le pays traditionnellement le plus engagé dans la cause du « Turkestan oriental » et qui a servi de refuge aux séparatistes ouïghours avant d’être supplanté par les USA a été la Turquie. Une idéologie chauvine, pan-turque en même temps qu’islamiste y est toujours très virulente.
Isa Yusuf Alptekin, appelé « notre défunt leader » par le WUC et par son président actuel, Dolkun Isa, s’est réfugié en Turquie en 1949, lors de la création de la République populaire de Chine. Il y établit des liens étroits avec les « Loups Gris » et leur fondateur, Alparslan Türkeş (à gauche).
Erkin Aliptekin, le fondateur du « Congrès mondial ouighour » et aspirant au rôle d’un « dalaï-lama ouighour » à la solde de l’impérialisme américain, est son fils en même temps que son successeur.
Mais qui sont les « Loups gris » turcs ?
La Wikipédia française que j’aime citer parce qu’on ne peut guère la considérer comme spécialement antiaméricaine, anti-OTAN ou cryptocommuniste, nous renseigne sur ce mouvement en constatant qu’il est d’orientation « néo-fasciste, anti-communiste, anti-grec, anti-kurdes, anti-arméniens, homophobe, antisémite et antichrétien », que son fondateur Türkeş fut « l’un des auteurs du coup d’État militaire de 1960 », que « dans les années 1970 et 1980, les Loups gris » ont agi « en étroite relation avec la CIA et les réseaux clandestins anticommunistes Stay Behind mis en place par l’OTAN », qu’ils sont aujourd’hui « proches de l’AKP et des islamistes » d’Erdogan, qu’ils « exécutent les basses besognes » de l’État turc, qu’ils ont assassiné « plusieurs milliers » de « militants de gauche, intellectuels et journalistes, syndicalistes, militants kurdes » au cours des années 1970, qu’ils « ont des liens étroits avec la mafia turque » ainsi qu’avec « la guérilla séparatiste tchétchène » et qu’en Syrie, ils « prennent part aux combats au côté de l’ “Armée syrienne libre” contre les forces armées syriennes et le PYD » kurde. 56) Rappelons que plusieurs milliers de combattants ouïghours ont aussi rejoint les rangs des djihadistes en Syrie.
À quoi ressemblerait et à qui profiterait un « Turkestan oriental » séparé de la Chine ?
Tout récemment, le 13 février 2021, le journal pakistanais Daily Times a publié ce témoignage d’un dénommé S. M. Hali qui écrit : « Depuis 1974, je visite la Chine, en particulier le Xinjiang, qui partage une frontière commune avec le Pakistan. D’abord comme officier de l’armée de l’air, puis comme analyste, universitaire et auteur de six livres sur la Chine, à la recherche de matériel. En tant que témoin oculaire de la croissance économique de la Région autonome ouïghoure du Xinjiang et de la croissance démographique de la communauté ouïghoure, je peux sans risque démystifier les calomnies à motivation politique que certains éléments de l’Occident se sont mis à lancer. »
Il continue en expliquant : « Au cours des 47 dernières années, j’ai personnellement vu le Xinjiang passer d’une région arriérée et sous-développée à une province moderne et en plein progrès, dotée d’équipements et de services que même l’Occident ne fournit pas à ses habitants dans les régions reculées. Il est vrai que les provinces occidentales de la Chine sont à la traîne par rapport aux régions orientales plus opulentes – une faiblesse exploitée par les détracteurs de la Chine pour inciter les Ouïghours à promouvoir la violence, le séparatisme et l’extrémisme. Il est à noter que le gouvernement chinois a adopté des mesures opportunes pour assurer le développement économique du Xinjiang et la réduction de la pauvreté, tout en prenant des mesures concrètes pour lutter efficacement contre le terrorisme et pour la déradicalisation. J’ai parcouru chaque centimètre carré du Xinjiang et j’ai pu constater personnellement comment la communauté autrefois défavorisée bénéficie aujourd’hui des avantages d’une meilleure qualité de vie assurée par les mégaprojets de développement du président Xi Jinping, comme l’initiative “Belt and Road” dont le Xinjiang en général et les Ouïgours en particulier sont les premiers bénéficiaires. » 57)
Si le Xinjiang a pu se développer de manière aussi spectaculaire, c’est surtout grâce à l’aide apportée par l’État central ainsi que par les régions et les villes chinoises plus avancées et plus riches. La situation est en somme très comparable à celle du Tibet. Ces deux territoires situés à la périphérie de la Chine sont en partie inhabitables et désertiques, et ils ont été particulièrement sous-développés par le passé.
À propos du Tibet, l’ouvrage Clichés tibétains concocté par la très antichinoise Françoise Robin concède que l’économie tibétaine « connaît une croissance à deux chiffres grâce au soutien artificiel [sic !] de l’État chinois – on peut parler d’une économie sous perfusion, alimentée en grande partie par les subsides du gouvernement pour “développer” le Tibet, sans lesquels l’économie tibétaine retomberait à un niveau extrêmement bas. » 58) Passons sur le ton polémique du passage et retenons l’essentiel pour poser la question de savoir si un tel « niveau extrêmement bas » serait dans l’intérêt de la grande majorité du peuple tibétain. Je me permets de penser le contraire.
Un Xinjiang coupé de la Chine connaîtrait indubitablement le même sort, son « économie retomberait à un niveau extrêmement bas ». Mais la catastrophe qui découlerait de la seule tentative de créer un « Turkestan oriental » sous domination des ethno-nationalistes ouïghours ne serait pas en premier lieu économique. Cette tentative mènerait droit à une terrible catastrophe politique et humanitaire.
Les Ouighours constituent 45.84% de la population du Xinjiang, ils ne sont donc qu’une minorité. Les Han y comptent 40.84%, les Kazakh 6.5% et les Hui 4.51%. Les 2.67% restants se partagent entre Kirghizes, Mongols, Dongxiang, Tadjiks, Xibe, Mandchous, Ouzbeks, Russes, Daur et Tatars. 59)
L’idée selon laquelle une majorité des Ouïghours, en dépit de l’amélioration rapide et constante de leurs conditions de vie, serait favorable à la création d’un « Turkestan oriental » est plus que hasardeuse. Supposer de surcroît qu’une majorité parmi les autres ethnies du Xinjiang partage le désir des séparatistes et préfèrerait vivre dans un « Turkestan oriental » ouïghour, appauvri, détaché de la Chine où règnerait la sharia est complètement démentiel.
Ce que les prétendus « amis des Ouïghours » et « défenseurs des droits de l’homme » au Xinjiang ne méditent ou ne disent jamais, c’est que leur « Turkestan oriental » ne rime pas seulement avec « terrorisme », mais avec « guerre civile », avec « destruction totale », avec massacre et épuration ethnique. Quel habitant sensé du Xinjiang chinois pourrait vouloir que la région prenne exemple sur l’Afghanistan voisin, la Syrie, la Libye ou le Kurdistan turc ?
Le combat des séparatistes ouïghours et la campagne antichinoise qui l’accompagne n’ont donc rien à voir avec les « droits de l’homme ». Car la guerre et à plus forte raison la guerre civile signifie la plus grande atteinte aux droits humains. Et une terrible guerre civile accompagnée d’épurations ethniques à grande échelle serait la conséquence inéluctable de la mise en œuvre du projet séparatiste.
Le combat des ethno-nationalistes ouïghours et la campagne antichinoise qui l’accompagne n’ont rien à voir non plus avec le droit à l’autodétermination des peuples. Isa Yusuf Alptekin a combattu farouchement aussi bien l’éphémère « République islamique du Turkestan oriental » qui existait dans la région de Kachgar entre novembre 1933 et février 1934, que la non moins éphémère seconde « République du Turkestan oriental » de 1944. Il les voyait sous influence soviétique, et son anticommunisme l’emportait manifestement, et de loin, sur son ethno-nationalisme.
Est-ce que ceux qui courent à la rescousse des séparatistes ouïghours sont au moins de vrais « amis des musulmans » ? Ils ne s’intéressent pourtant pas le moins du monde au sort des musulmans indiens et en particulier à celui des musulmans du Cachemire voisin spoliés de leur statut autonome. De concert avec Israël, ils foulent au pied les droits du peuple palestinien depuis plus de 70 ans. Ils sont insensibles aux souffrances du peuple yéménite. Ils ne montrent aucune solidarité envers le peuple sahraoui ou le peuple kurde en Turquie, etc.
L’anticommunisme, et non pas une quelconque « solidarité avec des musulmans opprimés », est le puissant moteur qui fait tourner l’actuelle campagne contre la Chine. Et son carburant est le racisme antichinois séculaire.
SOURCE: Tibet Doc
NOTES:
1) http://en.people.cn/n3/2021/0117/c90000-9810292.html
3) Lire à ce propos, par exemple,
https://www.reussir.fr/fruits-legumes/des-esclaves-polonais-pour-la-cueillette-des-fruits-et-legumes-25-arrestations ;
https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/08/31/97001-20110831FILWWW00461-vendanges-il-employait-200-polonais.php ;
https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2006/09/22/un-millier-de-polonais-pieges-et-reduits-a-l-esclavage-dans-le-sud-de-l-italie_815726_3208.html ;
https://npa67strasbourg.wordpress.com/2018/08/10/en-italie-lesclavage-moderne-des-migrants-ramasseurs-de-tomates/ ;
https://observers.france24.com/fr/20180216-italie-sud-esclavage-moderne-migrants-travailleurs-tomates-mafia-caporali ;
https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Peter-Kossen-pretre-defendre-salaries-etrangers-secteur-viande-2020-06-28-1201102204 ;
https://www.theguardian.com/world/2009/aug/31/grapes-of-wrath-migrants ;
https://www.nytimes.com/2020/04/02/us/coronavirus-undocumented-immigrant-farmworkers-agriculture.html ;
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Les-migrations-Les-travailleurs-immigres-dans-le-Golfe.html ;
4) Encore en 2017, avant la campagne de dénigrement de la Chine lancée par Washington, l’agence AP (Associated Press) a rapporté ces prétendues “émeutes interethniques” d’une façon moins biaisée, en écrivant qu’alors, en juillet 2009, « des centaines de Ouighours s’étaient soulevés à Urumqi, la capitale du Xinjiang, et avaient attaqué les Han, le groupe ethnique principal en Chine. » https://apnews.com/article/79d6a427b26f4eeab226571956dd256e
5) On peut se rendre compte à quel point ce constat est juste en regardant la vidéo https://www.youtube.com/watch?v=rhx5bn4r-e4&list=PLwlh9F3hy8o4NoKR8qfQ0LyZFBlJugXcQ&index=48&bpctr=1612364838
7) À ceux qui doutent des liens entre le journalisme établi et le pouvoir en place (l’élite politique et économique française, le cas échéant), je recommande vivement de regarder le reportage Les nouveaux chiens de garde réalisé par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat avec la collaboration de Serge Halimi, Renaud Lambert et Pierre Rimbert. (On peut en voir une brève présentation sur https://www.youtube.com/watch?v=hL52vf1ynFg et la version intégrale sur https://www.canalplus.com/cinema/les-nouveaux-chiens-de-garde/h/1411793_40099 )
8) Voir, par exemple : https://www.huffingtonpost.fr/2018/06/18/des-enfants-migrants-separes-de-leurs-parents-et-places-dans-des-cages-par-ladministration-trump_a_23461772/
9) https://www.la-croix.com/Monde/Asie-et-Oceanie/iles-prisons-migrants-lAustralie-pointees-doigt-2019-07-19-1201036431 et https://fr.euronews.com/2019/02/13/le-camp-de-migrants-le-plus-inhumain-d-australie-va-rouvrir-ses-portes
11) Voir, par exemple :
https://www.infomigrants.net/fr/post/27269/reportage-une-semaine-apres-l-incendie-de-moria-les-migrants-vivent-toujours-dans-l-enfer-de-la-rue ;
https://www.courrierinternational.com/article/migrants-grece-les-conditions-de-vie-epouvantables-de-kara-tepe-nouveau-camp-de-lesbos ;
https://www.infomigrants.net/fr/post/25977/grece-les-effets-devastateurs-des-camps-de-migrants-sur-les-enfants
12) Voir, par exemple : « Bosnie-Herzégovine : des milliers de migrants sans abri après l’incendie d’un camp »
https://news.un.org/fr/story/2020/12/1085322 ;
https://www.infomigrants.net/fr/post/29530/bosnie-sous-la-neige-des-centaines-de-migrants-attendent-l-ouverture-d-un-nouveau-camp ;
https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/persecutions-des-refugies-en-croatie-une-europe-complice
13) Voir, par exemple : https://www.rtbf.be/info/monde/detail_lampedusa-la-video-des-migrants-denudes-et-desinfectes-choque-l-europe?id=8160320
14) Voir, par exemple :
https://www.infomigrants.net/fr/post/28701/un-cap-de-violence-a-ete-franchi-a-paris-un-nouveau-camp-de-migrants-brutalement-evacue ;
https://www.lenouvelliste.ch/articles/monde/france-evacuation-de-refugies-d-une-rare-violence-a-paris-1009585 ;
https://www.streetpress.com/sujet/1454327004-Violences-Jungle-Calais-Migrants
15) Sabine Verhest, « Gulbahar Haitiwaji, de retour de l’enfer des camps de rééducation chinois : ” J’ai été emportée dans le tourbillon fou de la Chine” », La Libre Belgique, 30/01/2021
16) https://bitterwinter.org/uyghur-woman-plea-for-her-mothers-release/
17) https://asialyst.com/fr/2019/01/03/ouighours-quand-chine-reprime-jusque-france/
et
https://information.tv5monde.com/terriennes/rescapee-du-goulag-chinois-gulbahar-haitiwaji-temoigne-du-calvaire-des-ouighoures-dans
18) La chaîne américaine CNN, US Bloomberg news, Sky news, la chaîne publique japonaise NHK, l’australienne SBS, la chaîne brésilienne Globo, les agences de presse EFE (espagnole), MENA (égyptienne), AP (pakistanaise), ANTANA (indonésienne)
20) https://thegrayzone.com/2021/01/28/ny-times-uighur-china-genocide-falun-gong/
21) Voir mon article sur http://tibetdoc.org/index.php/politique/chine-en-general/532-la-chine-dans-le-collimateur-du-soft-power-americain-4e-partie-mensonges-et-faux-temoignage
22) https://fr.wikipedia.org/wiki/Shohrat_Zakir
23) https://www.fmprc.gov.cn/mfa_eng/wjbxw/t1846454.shtml
24) Voir, par exemple, https://homeofficemedia.blog.gov.uk/2019/11/05/fact-sheet-desistance-and-disengagement-programme/ et https://www.vie-publique.fr/rapport/36770-deradicalisation-et-reinsertion-des-djihadistes
25) https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9cits_d%27enl%C3%A8vement_par_les_extraterrestres – Notre mise en évidence
26) https://fr.wikipedia.org/wiki/Fant%C3%B4me#Croyance_aux_fant%C3%B4mes
27) https://fr.wikipedia.org/wiki/Fant%C3%B4me#Croyance_aux_fant%C3%B4mes
28) Notre traduction des titres des chapitres 13 et 14 de son livre Worthy To Escape
30) “The irony of all this is that my wife isn’t even a Muslim,” says Kerim. “She converted to Christianity several years ago…“ https://bitterwinter.org/uyghur-woman-plea-for-her-mothers-release/
31) https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-11-janvier-2021
32) Depuis, le Kazakhstan a mis fin aux activités de cette ONG au financements obscurs, et son fondateur Serikzhan Bilash s’est enfui en Turquie. – Pour ce qui est du rôle des ONG de « défense des droits de l’homme » en général, je recommande vivement Ouïghours, Amnesty ou la Chine : qui ment ?, l’entretien de Michel Collon (Michel Midi) avec Emmanuel Wathelet https://www.youtube.com/watch?v=VBo9GR3Jk0Y
33) Le nom du site se réfère à une chanson de L’Opéra de quat’sous de Bert Brecht/Kurt Weill.
35) Voir : https://www.youtube.com/watch?v=lszB9lFNcHI
38) https://www.youtube.com/watch?v=6HeiQQ92UPY
39) Voir par exemple : https://twitter.com/ZhaLiyou/status/1360862978933878791?s=20 ,
https://www.youtube.com/watch?v=6HeiQQ92UPY ;
https://www.youtube.com/watch?v=NHKb6R5Ml0k&t=1089s
https://twitter.com/CaoYi_MFA/status/1359936052459364355?s=20
40) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, volume 2, 1951-1955, The Calm Before the Storm, p. 561-564 (cité en français dans mon livre Batailles tibétaines, p. 205)
41) Une organisation fondée en 1949, créée et financée par les services secrets américains dans un contexte de guerre froide anticommuniste.
42) Voir A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet, New York et Londres, 1996, p. 148-149
48) Tendzin Tcheudrak, Le palais des arcs-en-ciel, Paris, 1998, p. 255
49) La première greffe d’un rein a eu lieu aux États-Unis en 1962 justement ; celles du cœur et du foie seulement en 1967, en Afrique du Sud respectivement aux États-Unis.
45) Ajit Singh, citant l’historienne Linda Benson, dans “Inside the World Uyghur Congress: The US-backed right-wing regime change network seeking the ‘fall of China’ “, article paru dans The Grayzone du 5 juillet 2020, traduction française par https://blogs.mediapart.fr/capucinesauvage
46) https://www.bbc.com/news/world-asia-india-55158684
48) Dalai Lama, Freedom in Exile, The Autobiography of the Dalai Lama of Tibet, London, Time Warner Books, 1998, p. 276 (Voir aussi : Sa Sainteté le quatorzième dalaï-lama, Au loin la liberté, Traduit de l’anglais par Éric Diacon, 1990, p. 349)
49) Organisme créé en 1935 par Himmler dans le cadre de la politique de promotion des naissances aryennes des nazis. https://en.wikipedia.org/wiki/Lebensborn
50) https://en.wikipedia.org/wiki/Cross_of_Honour_of_the_German_Mother
51) Selon https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_islamique_du_Turkestan
53) https://www.voanews.com/archive/new-uighur-leader-calls-non-violent-opposition-china-2004-06-30
54) Les nazis ont formé en Bosnie des bataillons musulmans de la Waffen-SS (voir : https://www.lepoint.fr/video/la-division-ss-handschar-hante-toujours-la-memoire-des-balkans-03-09-2020-2390217_738.php) et courtisé le moufti de Jérusalem.
55) L’empire ottoman a pris part à la Première guerre mondiale aux côtés de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. Lors de la Deuxième guerre mondiale, Hitler voulait voir la Turquie rejoindre l’Axe ; la Turquie signa un Traité d’amitié avec l’Allemagne en juin 1941, mais réussit à se tenir à l’écart de la guerre. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pacte_d%27amiti%C3%A9_turco-allemand
56) https://fr.wikipedia.org/wiki/Loups_gris
57) https://dailytimes.com.pk/723317/exposing-the-occidents-baseless-lies-about-xinjiang/ (Notre traduction à l’aide de DeepL.pro)
58) Françoise Robin, Clichés tibétains, idées reçues sur le toit du monde, p. 65
59) https://knoema.com/atlas/China/Xinjiang et https://fr.wikipedia.org/wiki/Xinjiang#D%C3%A9mographie