Algerie-Focus.com a récemment publié un article sur la décision du Pentagone d’introduire officiellement l’Algérie comme un partenaire privilégié pour la lutte contre Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), dans le Maghreb et la région du Sahel.
Depuis, les choses s’accélèrent : en novembre 2009, le Commandant du commandement militaire des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), le Général William Ward, accompagné par Ronald Ladnier, le Commandant des forces aériennes d’Africom, arrivent à l’aéroport d’Alger dans le cadre d’une visite officielle en Algérie. Ils sont accueillis par le Général Major Abdelhamid Ghriss, chef du département organisation et logistique à l’état major de l’Armée Nationale Populaire (ANP, régulière) et le Général Mekri Noureddine, directeur des relations extérieures et de la coopération au Ministère de la Défense, ainsi que par l’ambassadeur des Etats-Unis à Alger et l’attaché de défense auprès de l’ambassade américaine.
A l’ordre du jour de cette visite: la volonté de Washington de voir l’Algérie souscrire à son programme de l’Africom. En Vain. Le Ministre algérien des affaires étrangères Mourad Medelci réitérait le refus de l’Algérie sur l’implantation de bases militaires étrangères sur son sol.
Le 3 février, c’était autour de Gina Abercrombie-Winstanley, responsable du bureau de coordination antiterroriste du département d’Etat américain, de faire le déplacement à Alger pour rencontrer Ali Tounsi, le patron de la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN).
Selon nos informations, même si les américains n’arrivent toujours pas à persuader l’Algérie d’intégrer de manière définitive l’Africom, il ne demeure pas moins qu’ils lorgnent, cette fois, sur la nouvelle base aérienne militaire de Tamanrasset, qui sera inaugurée prochainement.
Washington, comme d’autres pays occidentaux, veut en effet obtenir – sans succès pour l’instant – l’aval des autorités algériennes pour survoler et utiliser la base de Tamanrasset, position stratégique pour mener des opérations au Sahel contre AQMI.
La versalité dont fait preuve Waghington dans le traitement du dossier algérien suscite de sérieuses interrogations quant à sa manière de procéder pour arriver à ses fins. Les américains qui s’arrogent le droit depuis le 11 septembre de distribuer les bonnes et les mauvaises notes aux pays où ils ont décidé de mener leur « guerre contre le terrorisme », ne se gênent guère pour utiliser cette nouvelle « arme » comme moyen de pression sur les gouvernements récalcitrant à leur projet.
Dans le cas algérien, la contradiction américaine est flagrante. Hier auréolée par un satisfecit américain pour son engagement dans la lutte contre le terrorisme, l’Algérie se retrouve aujourd’hui sur la liste des 14 pays à risque et dont les gouvernements « encouragent le terrorisme ».
Washington est-elle entrain de punir le pouvoir algérien pour avoir osé lui répliquer par la voix de Medelci que « la souveraineté de l’Algérie est non négociable et il n’est pas question aujourd’hui d’ouvrir la voie à la création de bases militaires étrangères en Algérie » ?
C’est fort possible. Mais le plus inquiétant, c’est la profonde crise politique qui couve au sommet de l’Etat à un moment où la souveraineté de l’Algérie est plus que jamais menacée par une Amérique décidée à se déployer en Afrique pour en déloger la Chine. » Celui qui n’est pas avec nous et contre nous « , menaçait Bush Junior en son temps. Le gouvernement d’Obama n’en pense pas moins.