Nous étions tous américains et souhaitions ardemment le redevenir. D'où la consternation non feinte du pauvre Jean-Marie Colombani (cf. « Un monde à part », Le Monde du 5 novembre) qui a pourtant dû y croire jusqu'au bout de la nuit si on en juge par le temps considérable (plus de 24 heures) mis par Le Monde pour se rendre à l'évidence : la mobilisation électorale tant espérée avait bien eu lieu mais n'avait pas profité au démocrates !
Les grands éditorialistes du Monde ont semblé prendre après coup la mesure du divorce entre les classes populaires américaines et l'establishment qui dirige le parti de l'âne (qui n'a jamais ausi bien porté son nom), et paraissent découvrir avec stupéfaction la religiosité des masses (cf. « Pourquoi ? », éditorial du Monde du 5 novembre).
Ces hommes-là conservent quant à eux une foi inébranlable dans les vertus de la démocratie. Les mêmes qui nous expliquaient il y a encore quelques mois que, si les dirigeants américains avaient bien employé ces derniers temps des méthodes de voyous pour parvenir à leurs fins, il fallait faire confiance à la grande, saine, et vigoureuse démocratie américaine pour mettre un terme à ces dérives, en sont à présent réduits à espérer en la déesse Europe (de Solana et Barroso) pour sauver le monde d'un désastre annoncé. Tout en prenant bien soin de conseiller aux infortunés démocrates américains de ne point céder aux sirènes du populisme.
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