M. Castaner, ministre de l’Intérieur est venu, le 15 mars, en Dordogne à St. Astier, célébrer le 50ème anniversaire du Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie. Face à sa gestion extrêmement violente des manifestations, les Gilets Jaunes de Dordogne, lui ont écrit une lettre ouverte, remise à la Presse et distribuée jeudi matin sur le marché de Saint Astier pour lui rappeler la réalité intolérable vécue par les manifestant.e.s dans un pays qui est encore celui des Droits de l’Homme.
Monsieur Castaner, Ministre de l’intérieur,
Nous sommes des citoyens français. Nous manifestons maintenant depuis 18 semaines pour que la devise de notre République « Liberté, Egalité, Fraternité » soit respectée par ceux qui nous gouvernent.
Nous ne sommes pas des terroristes, des voyous du grand banditisme. Et pourtant vous nous traitez comme tels.
Vous avez un terrible bilan M. le Ministre de l’intérieur :
1 vieille dame morte à Marseille,
2000 blessé.e.s, dont certain.e.s gravement,
18 éborgné.e.s,
5 mains arrachées.
Tou.te.s ces français.e.s en garderont des traces à vie.
8000 gardes-à-vue sans objet 1796 personnes condamnées à la chaîne
et encore mille quatre cent comparutions en attente.
Jamais une telle violence policière, avec des armes aussi redoutables ne s’est exercée contre des manifestant.e.s.
Jamais un tel acharnement à piéger les manifestant.e.s d’une manière aussi violente n’a été mis en place.
Comme s’il fallait répandre la terreur en frappant de tous côtés, même en dehors des manifestations, très fort, et en visant au hasard, mais de préférence à hauteur de visage. Vous avez eu justement l’indécence d’en faire une sorte de cours dans une école, schéma à l’appui.
Et ne répondez pas qu’il s’agit de maintien de l’ordre !
Jacques Toubon, le défenseur des droits, a demandé l’interdiction pure et simple des lanceurs de balles de défense.
Le Parlement européen a adopté une résolution condamnant « le recours à des interventions violentes et disproportionnées par les autorités publiques lors de protestations et de manifestations pacifiques ».
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme a publié un communiqué dans lequel il dénonce des « restrictions graves aux droits des manifestants « gilets jaunes » ». Il y déplore notamment « des blessures graves causées par un usage disproportionné d’armes dites « non-létales » telles que les grenades et les lanceurs de balles de défense ou « flashballs » ».
Qui trompez-vous ?
Vous laissez des policiers répandre leur haine « Bien fait pour sa gueule !» sans trouver à redire. De même, un ancien ministre déclarait qu’il fallait faire usage des armes à feu contre les gilets jaunes.
Où est la violence dans ces cas-là ?
Que cherchez-vous à faire ?
Quel climat social voulez-vous instaurer ?
Vous nous direz certainement que votre président a mis en place le grand débat où l’on peut dire nos revendications et qu’il n’y a pas besoin de manifester pour cela.
Nous vous répondrons, que « en même temps », M. le président et son gouvernement, dont vous faites partie, avancent à marche forcée dans ses réformes sur l’assurance chômage, la destruction des services publics, la hausse des prix, la casse des régimes de retraites. Et toujours plus de cadeaux aux riches !
De qui vous moquez-vous Monsieur Castaner? Vous et votre parti LREM garderont longtemps les traces de ce que vous infligez aux gilets jaunes et également au reste des français.e.s.
Source : Les Gilets Jaunes de Dordogne