L’administration Biden savait depuis l’année dernière que des gardes-frontières saoudiens massacraient des migrants africains à la frontière de l’Arabie saoudite avec le Yémen, mais elle n’a rien dit à ce sujet, a rapporté le New York Times.
Des sources ont indiqué au Times que les diplomates américains avaient été mis au courant de ces informations à l’automne dernier, à peu près au moment où les États-Unis condamnaient publiquement Riyad pour avoir accepté les réductions de la production de pétrole de l’OPEP. L’administration n’a fait aucun commentaire public sur les meurtres signalés.
L’administration a reçu plus de détails sur les atrocités en décembre 2022 lorsque l’ONU a présenté des informations sur les forces saoudiennes tirant, bombardant et maltraitant les migrants éthiopiens à la frontière, mais les États-Unis sont restés silencieux.
Après la publication, la semaine dernière, d’un rapport de Human Rights Watch affirmant que les gardes-frontières saoudiens avaient tué des centaines de migrants éthiopiens entre mars 2022 et juin 2023, l’administration Biden a insisté sur le fait qu’elle avait “fait part de ses préoccupations” à Riyad au sujet de ce rapport. De son côté, Riyad a nié ces allégations.
Le mois dernier, le Mixed Migration Center (MMC) a publié un rapport similaire indiquant que les forces frontalières saoudiennes avaient tué au moins 800 migrants éthiopiens et en avaient blessé plus de 1 700. Les gardes saoudiens ont utilisé des obus de mortier et des armes légères pour attaquer les Éthiopiens. Des viols et des tortures ont également été signalés.
Selon le Washington Post, les gardes-frontières saoudiens sont formés par les États-Unis dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays. Le massacre de civils par les forces saoudiennes soutenues par les États-Unis n’est pas nouveau, Riyad ayant fréquemment pris pour cible des civils dans sa guerre au Yémen en utilisant des bombes et des avions fabriqués aux États-Unis. En janvier 2022, des frappes aériennes saoudiennes ont touché un centre de détention de migrants à Sadaa, au Yémen, tuant au moins 91 civils et en blessant 236 autres.
Depuis l’automne dernier, lorsque le président Biden a promis des “conséquences” pour Riyad en ce qui concerne les coupes de pétrole, son administration a reculé dans ses critiques à l’égard du royaume alors qu’elle cherche à conclure un accord de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël. L’Arabie saoudite exige de nouvelles garanties de sécurité de la part des États-Unis comme condition à la normalisation, qui pourraient aller jusqu’à l’article 5 de l’OTAN, ce qui signifierait que Washington traiterait les attaques contre le royaume comme des attaques contre les États-Unis.`
Source : antiwar