Photo d'illustration de Netanyahu et Biden.Netanyahu et Biden en septembre 2023. (AFP)

Les États-Unis annoncent une opération navale visant le Yémen et l’Iran

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a annoncé lundi le lancement d’« Operation Prosperity Guardian », une opération navale en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, visant les rebelles houthis au Yémen et menaçant l'Iran. Austin a fait cette annonce en Israël, soulignant ainsi le rôle que les forces israéliennes, actuellement engagées dans des massacres à Gaza, joueront dans toute guerre future avec l'Iran.

« La récente escalade des attaques irresponsables des Houthis venant du Yémen menace la libre circulation du commerce, met en danger des marins innocents et viole le droit international », a déclaré Austin lundi dans un communiqué. « Il s’agit d’un défi international qui exige une action collective ».

Lors d’une conférence de presse en Israël, Austin a clairement indiqué que la cible principale de l’opération était l’Iran: « L’Iran fait monter la tension en continuant à soutenir des groupes terroristes et des attaques malveillantes menées par ces mandataires iraniens, qui menacent la région et risquent d’entraîner un conflit plus large ». Dans une menace détournée, Austin a déclaré: « Bien entendu, les États-Unis ne cherchent pas la guerre. Et nous demandons instamment à l’Iran de prendre des mesures de désescalade ».

Les États-Unis ont envoyé une armada de près de 20 navires de guerre au Moyen-Orient, dirigée par deux groupes porte-avions de combat. Cette nouvelle opération navale inclura la plupart des grandes puissances impérialistes, dont le Royaume-Uni, la France, l’Italie et l’Espagne.

Samedi, le destroyer américain à missiles guidés de classe Arleigh Burke, l’USS Carney, a intercepté plus d’une douzaine de drones lancés depuis le Yémen. Austin a déclaré que cette initiative avait été lancée « pour relever le défi posé par cet acteur non étatique qui lance des missiles balistiques et des véhicules aériens sans équipage contre les navires marchands de nombreux pays transitant légalement dans les eaux internationales ».

Lors d’une conférence de presse avec le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, Austin a déclaré: « Nous prenons des mesures pour mettre en place une coalition internationale afin de faire face à cette menace ».

Après son départ d’Israël, Austin devait visiter le porte-avions USS Gerald R. Ford, actuellement en Méditerranée orientale. La visite d’Austin était l’une de toute une suite de visites de hauts responsables américains en Israël. Le général C. Q. Brown, le chef d’état-major interarmées américain, était également en Israël lundi. La semaine dernière, c’était le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan qui était en Israël ; le chef de la CIA Bill Burns a lui aussi rencontré des responsables qataris et israéliens à Varsovie, en Pologne.

Au début du mois, Sullivan avait menacé de prendre des mesures militaires contre les rebelles houthis, déclarant que les États-Unis « prendraient les mesures appropriées … au moment et à l’endroit de leur choix ».

USNI News, le service d’information de la marine américaine, donné une idée du déploiement massif en cours :

« La marine américaine dispose d’au moins trois destroyers à proximité du détroit de Bab el Mandeb, entre la mer Rouge et le golfe d’Aden: l’USS Carney (DDG-64), l’USS Mason (DDG-87) et l’USS Thomas Hudner (DDG-116) opèrent tous dans la région. Le destroyer à missiles guidés HMS Diamond (D34) de la Royal Navy britannique et la frégate à missiles guidés FS Languedoc (653) de la marine française opèrent également en mer Rouge.

« Au cours du week-end, les États-Unis ont déplacé le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69) et ses escortes dans le golfe d’Aden, entre la Somalie et le Yémen, selon USNI News Fleet et Marine Tracker. Les observateurs maritimes ont également vu le destroyer lance-missiles USS Laboon (DDG-58) entrer dans la mer Rouge par le canal de Suez lundi ».

Lors de sa visite en Israël, Austin a réaffirmé le soutien illimité des États-Unis au génocide israélien à Gaza. « Je suis ici avec un message clair », a déclaré Austin. « Le soutien de l’Amérique à la sécurité d’Israël est inébranlable ». Il a ajouté: « Le Hamas a commis des atrocités lors de son attaque contre Israël. C’est la poursuite de ses objectifs déclarés: le meurtre de juifs et l’élimination de l’État juif. Aucun pays ne devrait tolérer un tel danger ».

Il a conclu: « Israël a tout à fait le droit de se défendre contre un groupe terroriste fanatique dont l’objectif déclaré est d’assassiner des Juifs et d’éradiquer l’État juif. Ne vous y trompez pas, le Hamas ne devrait plus jamais être en mesure de semer la terreur dans l’État souverain d’Israël à partir de Gaza ».

En dépit des affirmations des médias américains que la Maison-Blanche poussait Israël à réduire l’ampleur de son assaut contre Gaza, Austin a clairement indiqué que les États-Unis ne posaient aucune condition quant au nombre de civils qu’Israël était autorisé à massacrer grâce aux fonds et aux armes américains. Il a conclu: « Il s’agit de l’opération d’Israël, et je ne suis pas là pour dicter un calendrier ou des conditions. Notre soutien au droit d’Israël à se défendre est à toute épreuve, comme vous m’avez entendu le dire à plusieurs reprises, et cela ne changera pas. Il est essentiel, comme je l’ai déjà dit, que le Hamas ne puisse plus menacer Israël depuis Gaza, ni même menacer Gaza’.

Avec un tel chèque en blanc pour commettre des meurtres en masse, les responsables israéliens utilisent de plus en plus une rhétorique ouvertement génocidaire. Lors d’une interview à la radio, David Azoulai, chef du conseil régional israélien Metula, a appelé à déplacer la population vers le Liban et a déclaré que Gaza devrait ressembler à « Auschwitz ». « Dites à tous les habitants de Gaza d’aller sur les plages. Les navires de la marine devraient charger les terroristes sur les côtes libanaises. Toute la bande de Gaza devrait être vidée et rasée, comme à Auschwitz ».

Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué lundi que le bilan officiel s’élevait à 19 453 morts, la grande majorité des victimes étant des femmes et des enfants. Si l’on ajoute les plus de 7 000 personnes portées disparues, le véritable bilan est probablement déjà bien supérieur à 20.000 morts.

Lundi, Human Rights Watch a publié un rapport détaillé qui accuse Israël d’utiliser la famine comme arme de guerre contre la population civile de Gaza. « Depuis plus de deux mois, Israël prive la population de Gaza de nourriture et d’eau, une politique encouragée ou approuvée par de hauts responsables israéliens et qui reflète l’intention d’affamer les civils comme méthode de guerre », a déclaré Omar Shakir, directeur de HRW dans les territoires palestiniens occupés.

Dans un communiqué de presse publié lundi, HRW a déclaré: « Les forces israéliennes bloquent délibérément l’acheminement de l’eau, de la nourriture et du carburant, tout en faisant délibérément obstacle à l’aide humanitaire, en rasant apparemment des zones agricoles et en privant la population civile d’objets indispensables à sa survie ».

La faim augmente dans toute la bande de Gaza. Les Nations unies ont rapporté que, selon une enquête du Programme alimentaire mondial, la part de la population connaissant des « degrés de faim très sévères » s’élevait à 44 %, contre 24 % lors d’une évaluation précédente, deux semaines plus tôt.


Source: WSWS

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