Ci-dessous, le manifeste pour la démocratie, écrit par l’ex-président Lula da Silva et lu publiquement par la présidente du PT, Gleisi Hoffmann, ce mardi 3 juillet. Ce manifeste, dévoile une séquence de manœuvres contre lui, de la part de quelques juges de la Cour suprême, qui ont reproduit la farce du juge Moro et du Tribunal Fédéral – TRF4. Il les défie à prouver qu’il ait commis un quelconque délit, réaffirme sa candidature aux prochaines élections présidentielles d’octobre et demande le respect de la Constitution. Il nomma le même jour, son équipe de campagne aux prochaines élections*.
Chères amies et chers amis,
L’heure est venue à tous les démocrates compromis avec la défense de l’État Démocratique et de Droit, à rejeter les manœuvres dont je suis victime, de façon à que la Constitution l’emporte et pas la fourberie de ceux qui la maltraite par peur des infos qui passent à la télévision.
La seule chose que je veux, c’est que la « force opérationnelle » de l’opération Lava Jato – intégrée par la Police fédérale, le Ministère public, le juge Moro et le TRF4 – montre à la société, une seule pièce à conviction, qui prouve que j’ai commis n’importe quel crime. Les mots d’un délateur ne peuvent pas suffire, ni même les convictions contenues dans une quelconque présentation PowerPoint. Si impartialité et sérieux il y avait pendant mon jugement, le procès n’aurait pas des milliers de pages comme c’est le cas, car une seule page pourrait prouver que je serais le propriétaire du soi-disant appartement au Guarujá.
Le journal « O Globo » a publié un mensonge, qui m’attribue la propriété d’un appartement au Guarajá. La Police fédérale a reproduit ce mensonge et a ouvert une enquête. Le Ministère public, en prenant le même mensonge, m’a mis en accusation et finalement, basé toujours sur ce même mensonge jamais prouvé, le juge Moro m’a condamné. Le TRF4, suivant le même scénario débuté par un mensonge, a confirmé la condamnation.
Tout cela m’amène à penser, qu’il n’y a pas de raison de croire que justice sera faite. Ce que je constate dans l’action publique de certains juges appartenant à la Cour suprême, c’est la pure reproduction de ce qui est arrivé en première et seconde instance.
D’abord, le juge Fachin a retiré au Second groupe de la Cour suprême, en l’envoyant en plénière, le jugement de l’habeas corpus qu’aurait empêché mon emprisonnement. Cette manœuvre a évité que le Second groupe – dont l’opinion majoritaire contre mon emprisonnement avant la fin des procès en appel, était bien connue de tous – m’accorde l’habeas corpus. Cela a été démontré pendant la séance plénière, dans laquelle 4 des 5 juges du Second groupe ont voté pour l’octroi de l’ordre.
Ensuite, quand ma défense a présenté une injonction préliminaire, qui postulait l’effet suspensif d’un recours extraordinaire, le même juge a décidé d’amener le procès directement au Second groupe, programmant le jugement pour le 26 juin. La question posée dans cette injonction préliminaire, n’as jamais été évalué par la plénière ou par le Second groupe. Elle permet en effet, d’examiner si mes arguments, présentés dans mon recours, sont capables de justifier la suspension de la décision du TRF4 et ainsi pouvoir répondre aux accusations en liberté.
Cependant et avant qu’ils éteignent les lumières des bureaux, le vendredi 22 juin, la décision de rejet à la suite de mon recours du TRF4 était déjà publiée – ce qui est arrivé à 19:05 – comme s’ils m’avaient tendu un piège. L’injonction a été refusée et le procès a été éteint par un artifice, une fois de plus et qui a évité que mon cas fût jugé par le corps judiciaire compétent –décision communiqué à 19:40.
Ma défense à fait appel à la décision du TRF4 et à la décision qui a éteint le procès de l’injonction préliminaire. Cependant, étonnamment, une fois de plus, le rapporteur a renvoyé le jugement du recours directement en plénière. Avec cette manœuvre, nous avons encore assisté, à la soustraction des compétences naturelles du corps judiciaire, supposé juger mon cas. Comme cela a été démontré dans la séance du 26 juin – pendant laquelle devrait être jugé mon injonction préliminaire – le Second Groupe de la Cour suprême a le clair entendement sur la possibilité d’attribution d’un effet suspensif, basé sur des appels extraordinaires, similaires au mien. Mais les manœuvres ont bien fonctionné et ma demande de liberté n’a même pas été jugée.
On doit donc se demander : Pourquoi est-ce que dans un premier temps, le rapporteur a référé le jugement d’injonction directement au Second groupe et avoir envoyé juste après, l’appel en plénière à l’encontre des règles de la Cour, alors, que selon la loi, l’appel doit être analysé par le même corps compétant qui juge l’injonction ?
Des décisions tyranniques ont été prises, pour choisir le collège de juges qui convenait le mieux en fonction du cas jugé, comme s’il y avait un quelconque intérêt dans le résultat du jugement. Ceci s’explique, comme étant une stratégie procédurale et pas comme un instrument de Justice. Un tel comportement, au-delà de me priver du Juge naturel, est admissible seulement aux accusateurs et aux défenseurs, mais il est complétement inapproprié aux magistrats, dont la fonction exige impartialité et éloignement de l’arène politique.
Je ne demande pas une faveur, je demande d’être respecté.
Au long de ma vie, et j’ai déjà 72 ans, j’ai cru et j’ai prêché, que plus tôt ou plus tard, la Justice l’emporterait toujours, pour les personnes qui sont victimes d’irresponsabilités ou de fausses accusations. Encore plus dans mon cas, où les fausses accusations sont corroborées seulement par quelques délateurs, qui ont confessé avoir volé, condamnés à plusieurs années de prison et désespéramment à la recherche de marchander l’agrément de leur plaidoyer. Ils obtiennent ainsi, la liberté et conservent une partie de leur argent volé. Ce sont des personnes, qui seraient capables d’accuser leurs propres mères pour se soutirer des bénéfices.
C’est dramatique et cruel, le doute qui me traverse l’esprit, entre continuer à croire que Justice puisse être faite et le refus de participer à une farce.
S’ils ne veulent pas que je sois Président, la forme la plus simple d’y arriver, est d’avoir le courage de pratiquer la démocratie et de me battre dans les urnes.
Je n’ai commis aucun crime. Je répète : Je n’ai commis aucun crime. C’est pour cette raison, jusqu’à ce qu’ils présentent au moins une preuve matérielle qui puisse ternir mon innocence, que je suis candidat à être Président de la République. Je défie mes accusateurs à présenter cette preuve, jusqu’au 15 août de l’année courante, quand ma candidature sera enregistrée à la Cour électorale.
Curitiba, le 3 juillet 2018
Luiz Inácio Lula da Silva
Sources :
https://www.brasil247.com/pt/247/brasil/360530/O-manifesto-de-Lula-em-ingl%C3%AAs-para-seus-amigos-estrangeiros.htm
https://www.brasil247.com/pt/247/poder/360479/Em-manifesto-Lula-aponta-manobras-do-Judici%C3%A1rio-e-reafirma-candidatura.htm
[*] https://www.brasil247.com/pt/247/brasil/360531/Lula-indica-membros-da-coordena%C3%A7%C3%A3o-de-campanha.htm
Traduit du portugais et de l’anglais par Paulo Correia pour Investig’Action