Dans sa guerre génocidaire contre Gaza, l’armée israélienne n’hésite pas à cibler les infrastructures de santé. Dimanche dernier, des soldats des forces d’occupation ont ainsi fait irruption dans l’hôpital Al Awda et ont embarqué de force plusieurs membres du personnel. Nous sommes toujours sans nouvelles du directeur de l’hôpital, le docteur Ahmed Muhanna. Bel REDH interpelle les autorités belges pour exiger sa libération. (I’A)
A la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib
A la ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez
Le dimanche 17 décembre 2023, des soldats israéliens ont fait irruption dans l’hôpital Al Awda à Jabalia, dans le nord de Gaza, et ont arrêté 21 travailleurs de la santé, dont le directeur de l’hôpital, le Dr Ahmed Muhanna. Les travailleurs de la santé arrêtés ont été déshabillés et emmenés les yeux bandés. Après trois heures d’interrogatoire, ils ont tous été relâchés, à l’exception du Dr Muhanna. Nous ne savons pas où il est détenu. Le lundi 18 décembre, l’armée a de nouveau fait irruption dans l’hôpital. Cette fois, les patients et les civils présents ont également été arrêtés, déshabillés et interrogés pendant cinq heures dans le froid.
Dès le 13 octobre, le Dr Muhanna a reçu l’ordre de quitter l’hôpital. Mais le personnel a décidé de rester auprès de ses patients et de continuer à leur assurer des soins. L’hôpital Al Awda est encerclé par les IDF depuis le 5 décembre. Des snipers ont tué une infirmière et une dame qui escortait une femme enceinte à l’intérieur de l’hôpital. Ils ont également blessé un chirurgien.
L’ONG belge Viva Salud, qui soutient l’hôpital Al Awda, a déclaré dans un communiqué de presse que le Dr Ahmed Muhanna avait dénoncé les attaques israéliennes contre le système de santé à Gaza. À plusieurs reprises, il a décrit en détail la situation horrible qui règne à l’hôpital d’Al Awda depuis quelques semaines. Dans son dernier message audio, un jour avant son arrestation, il a déclaré : “Personne ne peut se déplacer dans l’hôpital à cause des snipers [israéliens]. La situation à l’hôpital est terrible. Nous avons 38 patients, dont certains ne peuvent pas recevoir leurs médicaments. Nous n’avons pas d’oxygène et très peu de carburant pour un petit générateur. Nous avons de la nourriture pour 2 ou 3 jours au maximum. La situation est critique.”
L’attaque délibérée d’Israël contre le système de santé de Gaza est un crime de guerre flagrant.
Du 7 octobre au 28 novembre, l’OMS a enregistré un nombre sans précédent d’attaques contre le secteur de la santé: 203 attaques contre des hôpitaux, des ambulances, des fournitures médicales et la détention d’agents de santé. Dans une note du 15 décembre, le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que plus de 300 travailleurs de la santé de Gaza avaient été tués et que 102 ambulances avaient été détruites à la suite de l’agression israélienne depuis le 7 octobre. Le même rapport indique que seulement huit des 36 hôpitaux sont partiellement opérationnels, avec des taux d’occupation de 206 % dans les services ordinaires et de 250 % dans les unités de soins intensifs.
Les travailleurs de la santé ne sont pas des cibles militaires. Le chef de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, exige que “les attaques contre les hôpitaux, le personnel de santé et les patients cessent. Cessez le feu MAINTENANT“.
Nous demandons au gouvernement belge d’agir plus fermement pour mettre fin à ces crimes. Nous voulons la libération immédiate du Dr Ahmed Muhanna et la protection de tous les travailleurs de la santé à Gaza. Nous demandons respectueusement et de toute urgence à la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib et à la ministre de la Coopération au développement Caroline Gennez d’intervenir directement à ce sujet auprès des autorités israéliennes.
Katrien Demuynck, coordinatrice
Chapitre belge du Réseau des Intellectuels et Artistes pour la Défense de l’Humanité (REDH)
