Comment et pourquoi Washington a-t-elle financé Bin Laden, mais aussi une foule d’autres terroristes depuis 1945, partout dans le monde ?
«Nous trouverons ceux qui ont aidé et protégé ces terroristes», vient de dire Bush. Très simple: il suffit de commencer par la CIA et le fils Bush lui-même…
En 1979, celui-ci lance sa société pétrolière Arbusto Energy. Parmi ses partenaires, la …Bin Laden Aviation basée à Austin (Texas). Dont le patron, Salem Bin Ladem développe sa fortune notamment avec plusieurs avions rachetés à la CIA.
Son frère Osama est financé par ces mêmes services secrets US pour organiser des attaques terroristes contre les Russes en Afghanistan à partir de 1984. Recevant notamment des missiles Stinger dernier cri. L’Afghanistan fut la plus grosse opération CIA de tous les temps: 5 milliards de dollars. Aujourd’hui encore, le sénateur US Orrin Hatch, qui a participé à cette décision, ne regrette rien : «Cela valait la peine. C’était très important pour faire s’écrouler l’URSS.»
Gulbuddin Hekmatyar, un des barons de la drogue et futur premier ministre pro-US, est alors un des principaux clients de la CIA. Dont les camions apportent des armes et ramènent l’opium afghan aux laboratoires installés à la frontière pakistanaise.
Balkans : le triangle drogue – armes terroristes – CIA
Mais Washington va aussi financer et armer d’autres groupes islamistes pour s’imposer dans plusieurs régions stratégiques: Algérie, Bosnie, Kosovo, Tchétchénie, Macédoine… Dès 92, des terroristes liés à Bin Laden combattent en Bosnie pour contribuer à faire éclater la Yougoslavie.
Idem au Kosovo. Au printemps 98, les dirigeants US qualifient l’UCK séparatiste albanaise de «terroriste» en raison de ses attentats sanglants. Mais, trois mois plus tard, ils la soutiennent à fond avant de devenir sa force aérienne. Rebelote en Macédoine où Washington fournit armes et instructeurs militaires aux groupes terroristes.
Au Kosovo, l’Otan refuse de faire la police et cet Etat sans droit est devenu la plaque tournante du gigantesque trafic de drogue Afghanistan-Turquie-Balkans-Europe. Grâce auquel les terroristes financent leurs achats d’armes. Interpol et de nombreux services policiers européens dénoncent ceci depuis des années, sans guère d’écho dans les médias. Ces terroristes sont les protégés de l’Ouest.
En Tchétchénie, où les milices islamistes se battent en vue d’instaurer un Etat islamiste totalitaire dans tout le Caucase, Washington leur fournit des armes via trois de ses protégés : Arabie Saoudite, Turquie et Koweït. But: affaiblir la Russie et la chasser de cette région pétrolière convoitée par les multinationales US. Lorsqu’un attentat de ces mêmes islamistes a tué 300 habitants de deux immeubles à Moscou, l’Ouest a blâmé… la Russie!
Qui sème le vent…
Mais ce flirt CIA-terrorisme n’est pas neuf (voir tableau). Il a commencé par la protection accordée en 1945 à plusieurs milliers d’ex-nazis (surtout des services secrets) pour «lutter contre le communisme». Continuant par le soutien actif ou carrément la mise sur pied des pires terroristes au monde: maffia cubaine de Miami, escadrons de la mort de Pinochet, contras du Nicaragua, Unita angolaise et tant d’autres.
Parfois, les «amis terroristes» d’hier se retournent contre leurs maîtres si ceux-ci changent de tactique ou n’en ont plus besoin. A méditer quand même : qui sème le vent récolte la tempête… Autrement dit: le coup du boomerang.