Le 24 novembre, lors du second tour des élections, 2,7 millions de citoyens uruguayens décideront de qui sera leur président pour les cinq prochaines années.
Le contexte
Décrit par quelques analystes (de manière trop simpliste) comme « la Suisse de l’Amérique du Sud », l’Uruguay s’est caractérisé, ces derniers temps, par un climat politique peu conflictuel.
Le Frente Amplio, une coalition de gauche et de centre-gauche, s’est imposé au début du siècle comme la principale force politique du pays, en remportant trois élections présidentielles consécutives. Tabaré Vasquez (deux fois) et José « Pepe » Mujica ont été présidents entre 2004 et 2019. Grâce à ses majorités législatives, le Frente Amplio a réussi à faire avancer son agenda progressiste dans un contexte propice sur le continent.
Cependant, avec une « modération » croissante de ses politiques et une nouvelle avancée de la droite dans la seconde moitié de la dernière décennie, le Frente a perdu la présidence au profit de Luis Lacalle Pou en 2019. Un gouvernement résolument de droite est arrivé, aligné sur les États-Unis en matière de politique étrangère et plus enclin à faire peser le fardeau des difficultés économiques sur la majorité des travailleurs.
À l’approche de ces élections présidentielles, l’insécurité est devenue l’une des principales préoccupations de l’électorat, du fait de la pénétration croissante du trafic de drogue dans ce petit pays. Des questions telles que les tentatives de réforme (et de flexibilisation) de la sécurité sociale sont également en jeu.
Les candidats
Yamandú Orsi, du Frente Amplio, et Alvaro Delgado, du Parti national, également soutenu par l’ensemble de la Coalition républicaine, sont en lice pour ce second tour.
Les deux candidats ont souligné que leurs programmes présentent de nombreux points communs, notamment la priorité donnée aux accords commerciaux avec la Chine et une série d’avantages, tels que des impôts peu élevés, appliqués au secteur des entreprises.
Delgado a défendu bec et ongles l’action du gouvernement précédent, en se concentrant sur la composante « idéologique » de la coalition d’opposition. Il a tenté de semer l’idée d’une « incertitude » et d’une « moindre liberté » en cas de défaite électorale.
Pour sa part, Orsi a souligné les promesses non tenues et la nécessité de renforcer l’État du bien vivre en parlant de « changement sûr ». La majorité obtenue au Sénat par le Frente Amplio offre à son candidat un autre avantage possible pour mettre éventuellement en œuvre son programme.
Les sondages
Yamandu Orsi a remporté le premier tour avec une large avance, en obtenant 43% des voix contre 27% pour Alvaro Delgado. La grande question qui se posait alors était celle du report des voix des autres forces pour le second tour. L’addition des voix de tous les candidats des partis de la coalition républicaine donnerait l’avantage à Delgado.
Cependant, l’exercice n’est pas aussi simple. Les sondages réalisés au début du mois donnent à Orsi une avance de 2 à 3 %. Avec une marge aussi faible, les deux campagnes cibleront l’électorat «indécis» dans les derniers jours de la course.
Traduit par Sylvie Carrasco.
Source : Investig’Action
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