53 pays font partie de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU et sont élus pour trois ans. Cette commission se réunit une fois l'an à Genève et approuve généralement une centaine de résolutions. Dont une contre Cuba. Qui prévoit l'envoi d'un représentant sur place.
Malgré la mainmise des USA sur l'ONU, chaque année, cete résolution a de plus en plus de mal à passer. A présent, ils ne trouvent même plus de pays pour la présenter à leur place!
Le 16 mars dernier, Pérez Roque, ministre cubain des Affaires étrangères, a pris la parole à Genève…
«Aux USA, un pauvre ne peut pas
être élu sénateur»
Felipe Pérez Roque, ministre cubain des Affaires étrangères :
«Etre assuré de jouir des droits de l'homme de nos jours dépend de la sorte de pays développé ou pas développé où l'on vit, ainsi que de la classe sociale à laquelle on appartient. Voilà pourquoi il n'y aura pas de vraie jouissance des droits de l'homme pour tous tant que nous ne conquerrons pas la justice sociale dans les rapports entre les pays et au sein des pays mêmes.
Un petit groupe de nations représentées ici les Etats-Unis et d'autres alliés développés ont déjà conquis le droit à la paix. Elles seront toujours les agresseurs, jamais les agressées. Leur paix repose sur leur pouvoir militaire. Elles ont aussi conquis le développement économique, fondé sur l'exploitation des richesses des autres pays pauvres, jadis colonies, qui souffrent et se saignent à blanc pour qu'elles puissent gaspiller. N'empêche que dans ces pays développés et cela paraît incroyable les chômeurs, les émigrés, les pauvres ne jouissent pas des mêmes droits que les riches.
Un pauvre peut-il être élu sénateur aux Etats-Unis? Absolument pas. Une campagne électorale coûte au bas mot huit millions de dollars. Les enfants de riches vont-ils à la guerre injuste et illégale d'Iraq? Pas du tout. Aucun des mille cinq cents jeunes Nord-américains tombés dans cette guerre n'était fils de millionnaire ou de ministre. Ce sont les pauvres qui meurent là-bas, défendant les intérêts privilégiés d'une minorité.
Si vous vivez dans un pays sous-développé, alors votre situation est pire : l'immense majorité de la population, parce que pauvre et démunie, ne peut y exercer ses droits. Et le pays n'a pas non plus droit à la paix. Il peut être attaqué sous l'accusation d'être «terroriste», ou d'être «un avant-poste de la tyrannie», ou au prétexte qu'on va le «libérer». On le bombardera et on l'envahira pour le «libérer». Le tiers monde, soit plus de cent trente pays, n'a pas non plus droit au développement. Il aurait beau faire les plus grands efforts, le système économique imposé au monde l'en empêche.
L'exemple dangereux de Cuba
Cuba est un exemple dangereux : nous sommes un symbole du fait que seule une société juste et solidaire autrement dit socialiste peut assurer l'exercice de tous les droits à tous les citoyens. Voilà pourquoi le gouvernement des Etats-Unis tente de nous condamner ici à la Commission des droits de l'homme. Il craint notre exemple.
Tout le monde sait dans cette salle qu'il n'y a pas la moindre raison de présenter une résolution contre Cuba à cette Commission. Cuba n'a jamais connu en quarante-six ans de Révolution une seule exécution extrajudiciaire, une seule disparition forcée. Pas une seule! Que quelqu'un cite le nom d'une seule mère cubaine cherchant encore les restes de son enfant assassiné! Que quelqu'un cite ici le nom d'un seul journaliste assassiné à Cuba! Que quelqu'un cite le nom d'une personne torturée! Que quelqu'un cite le nom d'un prisonnier torturé par ses gardiens, d'un prisonnier à genoux et terrorisé devant un chien entraîné à tuer!»
Pour terminer en force Pérez Roque renvoie la balle aux Etats-Unis: «Nous ne coopérerons pas avec la représentante personnelle du Haut-commissaire dont le mandat découle d'une résolution nulle et non avenue. Pourquoi ne nomme-t-on pas une juriste si prestigieuse Représentante spéciale du Haut-commissaire pour la base navale de Guantánamo? Pourquoi ne lui demande-t-on pas d'enquêter sur les violations flagrantes des droits des cinq Cubains, courageux et désintéressés, incarcérés aux Etats-Unis et de leurs familles ? (Cinq Cubains sont dans les prisons US parce qu'ils ont voulus défendre leur pays des attaques terroristes venant de Miami, ndlr.) Tout simplement parce que c'est impossible. Parce qu'il s'agit de violations des droits de l'homme commises par les Etats-Unis et que ces messieurs sont intouchables!»
Pétition
Déjà plus de 2100 intellectuels, artistes, écrivains et universitaires ont signé un appel contre la condamnation de Cuba à la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU, à Genève. Parmi les premiers signataires, Adolfo Pérez Esquivel et Rigoberta Menchú, tous deux prix Nobel de la Paix, José Saramago et Nadine Gordimer, tous deux prix Nobel de Littérature, le célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer et les écrivains Eduardo Galeano, Ernesto Cardenal. Ils disent que les Etats-Unis n'ont ni l'autorité morale ni la compétence requise pour évaluer Cuba sur le plan du respect des droits de l'homme. La pétition demande aux gouvernements des pays qui siègent au sein de la commission à ne pas prêter leur voix à «l'agression du gouvernement Bush contre Cuba».
Vous pouvez également signer cette pétition sur
www.cubadh.net et/ou contacter ics@cubanismo.net