Non encore mentionné ici, mais d’une extrême pertinence, le fait que Cheney était aussi l’un des auteurs et l’une des chevilles ouvrières du fameux rapport « Projet pour un nouveau siècle américain » (PNSA), annonciateur de la présidence de Bush II et document – élaboré par un réservoir à cerveaux bi-partisans – qui expliquait en détail les plans que Cheney et le reste de ses actuels copains dans le crime du régime Bush suivent aujourd’hui au pied de la lettre et qui préconise, entre autres choses : 1) la prise de contrôle par les États-Unis des ressources pétrolières du monde entier, 2) la conquête par les États-Unis de l’ensemble du Moyen-Orient, à commencer par la guerre contre l’Afghanistan et l’occupation de ce dernier par les États-Unis, suivies par la guerre contre l’Irak et l’occupation de ce dernier par les États-Unis, suivies ensuite par la guerre contre l’Iran et l’occupation de ce dernier également par les États-Unis et 3) la conquête et le contrôle par les États-Unis de la totalité du territoire de l’ancienne Union soviétique. En outre, le rapport PNSA insistait particulièrement sur la « nécessité » d’un attentat terroriste majeur, à la 11 septembre, contre les États-Unis, afin d’enclencher le programme prévu dans ce même PNSA !
http://www.opednews.com/articles/opedne_tom_turn_051118_dick_cheney_3a_war_pro.htm
Il reste des questions concernant le rôle du vice-président Cheney dans l’enquête en cours actuellement et le scandale qui éclabousse la Maison-Blanche. Le chef de cabinet et homme de confiance de Cheney, Lewis « Scooter » Libby, a été accusé de parjuré et d’obstruction à la justice. Examinons quelques-unes des stimulations qui ont poussé Cheney à vendre la guerre à notre pays.
Cheney a poursuivi une carrière politique et dans le privé dans l’intention d’acquérir fortune et puissance. Il est l’incarnation même du profiteur de guerre qui, à deux reprises, au cours d’une carrière qui a servi sa quête infatigable du pouvoir et de l’argent, s’est faufilé par la porte tournante reliant les secteurs publics et privés de l’establishment de la défense.
En tant que secrétaire à la Défense, M. Cheney a commandé à Brown & Root Services (aujourd’hui, Kellogg, Brown & Root), une filiale à part entière de Halliburton, une étude destinée au département américain de la Défense. L’étude recommandait que des firmes privées comme Halliburton reprennent les programmes de soutien logistique des opérations militaires américaines dans le monde. Cheney était secrétaire à la Défense depuis deux ans exactement qu’il franchissait la porte tournante reliant le département de la Défense aux entrepreneurs en armements et il devenait du coup PDG de Halliburton. Cette société fut la principale bénéficiaire des efforts de Cheney en vue de privatiser le soutien logistique de notre armée et Cheney toucha 44 millions de dollars pour avoir travaillé cinq ans avec Halliburton, après quoi il repassa par la porte tournante des profits de guerre pour devenir vice-président des États-Unis. Quand on lui demanda combien il avait reçu de Halliburton, Cheney répondit : « Je vous dirai que le gouvernement n’avait absolument rien à voir là-dedans. »
L’administration Bush avait distribué en Irak des contrats de reconstruction lucratifs à des sociétés choisies dont les sièges se trouvaient aux États-Unis, y compris Halliburton, et elle avait refusé des contrats à de nombreuses sociétés irakiennes ou étrangères. Pour les conquérants, le signal de la curée fut donné le 11 décembre 2003, lorsque Bush dit : « Les contribuables comprennent pourquoi il est logique que ce sont les pays qui risquent leur vie qui bénéficieront des contrats en Irak. C’est très simple. Nos gens risquent leur vie, les gens de la coalition amie risquent leur vie et, par conséquent, les contrats vont partir de là. »
La déclaration de Bush est un aveu étonnant du nombre de firmes corrompues qui contrôlent notre politique étrangère. Sous la direction de Cheney, Halliburton surpassa Enron en utilisant des filiales à l’étranger comme filières d’évasion fiscale afin de dissimuler ses bénéfices et de flouer ainsi les contribuables américains. Halliburton se servit également de filiales à l’étranger pour décrocher des contrats sur des services et vendre des équipements interdits à des États voyous comme l’Iran, l’Irak et la Libye. La chose serait illégale si elle était faite directement par Halliburton.
Au dernier recensement, Halliburton avait 58 filiales étrangères dans les paradis fiscaux des Caraïbes. Avec Cheney à sa tête, les paiements d’impôts de Halliburton aux États-Unis sont passés de 302 millions de dollars en 1998 à zéro dollar en 1999, année où la société reçut également un remboursement de 85 millions de dollars de la part du Service interne des revenus.
Durant le temps où Cheney occupa les fonctions de PDG, c’est-à-dire entre 1995 et 2000, Halliburton Products and Services installa une succursale en Iran, laquelle assure environ pour 40 millions de dollars de services dans le pétrole, pour le compte du gouvernement iranien. La correspondante de l’émission 60 Minutes, Lesley Stahl, s’est rendue à la filiale des îles Caïmans et a découvert qu’elle n’avait ni bureaux ni employés. L’adresse Internet était une banque locale avec laquelle la succursale en question est enregistrée. Sur place, Stahl a rencontré le directeur de la banque qui l’a informée que tout courrier adressé à la filiale est forwardé vers le quartier général de Halliburton à Houston, Texas. Halliburton avait créé cette succursale afin de pouvoir faire des affaires illégales avec un État voyou et d’échapper aux impôts et taxes frappant ces activités.
Alors que l’Iran souhaite la destruction d’Israël et est accusé par l’administration Bush d’héberger et d’aider les agents d’al-Qaïda, la compagnie de Cheney fait des affaires avec ce même pays via une filiale et contourne ses obligations d’impôts envers les États-Unis.
Halliburton a été plus étroitement associé à l’invasion de l’Irak que toute autre société. Avant le début de la guerre contre l’Irak, la firme occupait le 19e rang dans la liste des firmes sous contrat avec l’armée américaine. En 2003, elle faisait un bond vers la 1ère place et décrochait 4,2 milliards de dollars de contrats de la part du gouvernement américain. Cheney déclara : « J’ai rompu tous mes liens avec cette société et je me suis débarrassé de tous mes intérêts financiers. »
Le sénateur démocrate du New Jersey, Frank Lautenberg, a affirmé récemment que le stock d’options de Cheney, qui valait 241.498 dollars voici un an, était aujourd’hui estimé à plus de 8 millions de dollars – soit une hausse de 3.281 % ! Cheney a promis de verser tous les bénéfices à des associations caritatives. Toutefois, il continue à recevoir un salaire différé de la société. Il a touché 205.298 dollars en 2001, 162.392 dollars en 2002, 178.437 dollars en 2003 et 194.852 dollars en 2004.
Le Service d’étude du Congrès a conclu que détenir un stock d’options tout en occupant une fonction élue constituait un « intérêt financier », que le détenteur de ces options fasse don ou pas de ses bénéfices à des organisations caritatives, et que les compensations différées constituaient, elles aussi, un intérêt financier.
Tout en exigeant de Cheney qu’il rompe ses liens financiers avec Halliburton, Lautenberg fait remarquer que la société a déjà palpé pour plus de 10 milliards de dollars de contrat de reconstruction en Irak et qu’elle a également décroché quelques-uns des premiers contrats relatifs à Katrina. La compagnie a été critiquée par les vérificateurs des comptes pour ses opérations au cours de contacts hors-offres en Irak, et il y a eu de nombreuses suspicions de surfacturation pour des services. Les vérificateurs ont découvert que la compagnie avait gonflé les prix des repas destinés aux troupes et qu’elle avait fait de même avec les prix du gaz dans une transaction avec un fournisseur koweïtien. C’est également Halliburton qui a construit la prison américaine de la baie de Guantanamo. Lautenberg a déclaré : « Il n’est pas normal que le vice-président continue à des bénéfices de cette société dans le même temps que l’administration transfère des milliards de dollars vers cette dernière. »
Les profits de guerre de Cheney requièrent donc réparation et justice.
Tom Turnipseed est avocat, écrivain et militant politique à Columbia, en Caroline du Sud.
www.turnipseed.net