La création d’un Centre d’alerte pour la défense de la souverainté (CADES) qui se consacrera à développer un réseau continental d’enquête sur les projets d’ingérence, de déstabilisation et d’espionnage yankee contre les peuples d’Amérique latine, vient d’être annoncée à Caracas, dans le cadre de la Conférence internationale Révolution et Intervention en Amérique latine.
16 décembre 2008
L’évènement, convoqué par le ministère de l’Information et de la Communication du Venezuela, la chaîne de télévision TELESUR et la revue Patria Grande, a conduit à la rédaction d’une déclaration finale où on annonce la prochaine création d’ «un instrument collectif, multinational, permettant de repérer les actions d’intervention impérialistes, d’évaluer les risques et les différents scénarios qui menacent la stabilité et la continuité des processus de changement en Amérique latine».
On a ainsi décidé la formation d’un «Centre d’alerte pour la défense de la souveraineté» (CADES), qui a comme objectif la création d’un réseau continental d’intellectuels et de chercheurs en alerte contre toutes les formes de complot, de déstabilisation et de soutien de la subversion» contre les processus révolutionnaires latino-américains.
L’initiative surgit alors que, sur tout le continent, a été signalé un nombre record d’activités clandestines de la CIA et de la DEA, avec un financement considérable et visant à fomenter la déstabilisation. La fabrication de prétendus leaders d’opposition, de préférence chez les étudiants universitaires, l’importation de techniques d’ingérence telles que les «révolutions de couleurs», la diffusion de fausses informations et les interventions dans les processus électoraux sont observés dans l’ensemble des pays d’Amérique latine.
ALLIANCE STRATÉGIQUE POUR DÉFENDRE LES PROCESSUS RÉVOLUTIONNAIRES
Décrivant dans un atelier de la conférence de Caracas la dimension des interventions secrètes yankees dans son pays, le ministre de la Présidence de Bolivie, Juan Ramón Quintana, a appuyé la création d’une alliance stratégique entre gouvernements et spécialistes latino-américains pour défendre les processus révolutionnaires.
«Nous sommes tous obligés de contribuer à une initiative qui provoquera des actions politiques destinées à mobiliser les organisations révolutionnaires», a dit le ministre bolivien en souhaitant que «les chercheurs de chaque pays puissent se réunir dans un même espace pour partager leurs connaissances, leur expertise et leur talent», a-t-il précisé.
Cette communauté académique «doit avoir la capacité de prévoir les actions de ceux qui prétendent ébranler ce processus», a souligné Quintana, en expliquant comment son pays vient de sortir d’une opération de déstabilisation «alimentée par l’empire, financée par des fonds qui proviennent de la USAID, de la CIA et de la DEA».
Au Venezuela, un rapport de la chercheuse Eva Golinger signale que le gouvernement des États-Unis finance plus que jamais les campagnes des partis d’opposition.
«Cette fois, les différentes agences étasuniennes ont investi environ 4,7 millions de dollars dans les campagnes des différents candidats de l’opposition aux élections régionales», révèle-t-elle; et elle souligne que la seule USAID, «qui fonctionne au Venezuela par le biais de son Bureau pour les initiatives vers une transition (OTI)», a financé «cette année, avec 3,7 millions de dollars, plus de 68 programmes ou organisations vénézuéliennes».
Dans un nouveau livre intitulé “La Telaraña Imperial: Enciclopedia de Injerencia y Subversión” (La toile d’araignée impériale: encyclopédie de l’ingérence et de la subversion), présenté à la clôture de la conférence, Golinger et son collaborateur Romain Migus dévoilent les activités de la USAID et autres agences et acteurs des États-Unis impliqués dans l’ingérence continentale.
Ce document constitue une véritable encyclopédie de l’ingérence impériale et, selon ses auteurs, se convertira, par ses éditions annuelles constamment mises à jour, en un instrument d’analyse de l’appareil nord-américain de déstabilisation.
Entre autres choses, Golinger et Migus expliquent la connection entre les Bilderberg, les groupes d’entreprises, de politiciens et de dirigeants parmi les plus importants du monde, et les canaux de télévision privés au Venezuela.
Ils montrent la relation entre des étudiants vénézuéliens, les militaires étasuniens, l’OTAN et le multimillionnaire George Soros. Ainsi que le lien entre les mouvements séparatistes de Santa Cruz en Bolivie, de l’Etat de Zulia au Venezuela, de Guayaquil en Equateur et les mouvements de jeunes en Ukraine et en Géorgie.
Et comment les architectes de l’agression contre l’Irak sont membres d’un “think tank” yankee qui a préparé un plan semblable contre le Venezuela.