La décision du gouvernement des Etats-Unis de libérer des centaines, probablement des milliers de “mareros” qui étaient détenus dans diverses prisons de ce pays et de les envoyer directement au Salvador. Ce n’est pas précisément un geste amical envers le pays dans lequel on remet un si néfaste contingent mais c’est beaucoup plus grave si auparavant on “nettoie” le casier judiciaire de ces délinquants de telle façon qu’il est impossible d’empêcher légalement leur entrée au Salvador.
Dans le journal El Clarin de dimanche dernier, il y a une petite note de Gustavo Sierra intitulée “Les “lièvres” ensanglantent le Salvador” (1). On y parle de la vague de violence qui secoue ce pays d’Amérique Centrale: selon l’auteur, en 3 jours, “125 personnes sont mortes dans les affrontements entre les bandes et la police ou l’armée.” La note abonde en détails: le taux phénoménal d’homicides dans le Salvador actuel: 90 pour 100 000 habitants.
En comparaison, disons que selon les chiffres produits par le Bureau des Nations Unies contre la Drogue et le Délit, pour l’année 2012, le taux pour les Etats-Unis était de 4,8, pour l’Argentine de 5,4, pour le Brésil de 21,8 et pour le Honduras de 66,5. Cette même année, le taux pour le Salvador était de 41,2, toujours pour 100 000 habitants. C’est à dire qu’un taux déjà très élevé a doublé en moins de 3 ans et en particulier, ces derniers mois.
Evidemment, de nombreux facteurs expliquent ce malheureux résultat et ce n’est pas le moment de les examiner ici. En fait, dans la note de Sierra, certains de ceux-ci sont mentionnés mais celui qui, dans la violente irruption de ces jours-ci est sans doute le plus important, est omis: la décision du gouvernement des Etats-Unis de libérer des centaines, probablement des milliers de “mareros” qui étaient détenus dans diverses prisons de ce pays et de les envoyer directement au Salvador.
Ce n’est pas précisément un geste amical envers le pays dans lequel on remet un si néfaste contingent mais c’est beaucoup plus grave si auparavant on “nettoie” le casier judiciaire de ces délinquants de telle façon qu’il est impossible d’empêcher légalement leur entrée au Salvador. Avec leurs antécédents délictueux convenablement purgés, rien ne peut les arrêter et les malfaiteurs deviennent des gens qui rentrent dans leur pays d’origine sans avoir aucun compte en suspens avec la justice. Une canaillerie, ni plus, ni moins.
Comment interpréter cette décision criminelle? Il va de soi que cela n’a pas pu être une idée subite des autorités carcérales nord-américaines qui un jour ont décidé de relâcher tous les “mareros”. Une politique de grande importance est adoptée à un autre niveau: au Département d’Etat, au Conseil National de Sécurité ou à la Maison Blanche elle-même.
Le but: provoquer une vague de violences pour semer le chaos et provoquer le mal-être social qui déstabilise le gouvernement du président Salvador Sanchez Ceren, du Front Farabundo Marti de Libération Nationale, conformément à la priorité états-unienne de”mettre de l’ordre” le plus rapidement possible dans l’arrière-cour latino-américaine récalcitrante en en faisant partir les gouvernements indésirables.
A cause de cela, un geste immoral et délictueux comme celui-ci qui a couté tant de vies au Salvador et qui certainement en coûtera beaucoup plus dans les jours qui viennent. Indifférent aux conséquences de ses actes, Washington continue imperturbablement à donner des leçons de droits de l’homme et de démocratie au reste du monde alors qu’il applique, sans arrêt, les tactiques du “coup d’Etat doux” contre ceux qui ont l’audace de prétendre gouverner avec patriotisme et au bénéfice de la grande majorité du peuple. L’auto-proclamée “destinée manifeste” des Etats-Unis est d’exporter la démocratie et les droits de l’homme aux quatre coins de la planète. Ce qu’ils font, en réalité, c’est d’exporter des criminels.
Note:
1. El Clarin, 23 Agosto 2015, p. 32.
Source: https://lapupilainsomne.wordpress.com/2015/08/24/estados-unidos-exporta-criminales-no-democracia/#more-50885
Traduit de l’espagnol par Cuba Si Provence: http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2015/08/salvador-les-etats-unis-exportent-des-criminels.html