Nous avons publié récemment un article de Maciej Zaremba intitulé Kosovo ou Unmikistan : le royaume de la corruption, de l’illégalité et du crime. Ce journaliste suédois y exposait les scandales liés à l'administration du Kosovo occupé par les puissances occidentales.
Ces faits sont confirmés par une lettre que nous envoie le porte-parole de l'Union fédérale des Guardias Civiles d'Espagne. Le débat ne porte pas ici sur le rôle général de cette institution, mais sur le témoignage concret de certains de ses membres. Il en ressort clairement que les puissances occidentales ne font pas du tout ce qu'elles disent faire au Kosovo.
Sur cette occupation militaire et les illégalités qui ont été commises dès le début de la guerre en fait, voir notre livre "Monopoly – L'Otan à la conquête du monde", qui est épuisé mais dont peut trouver des pages à la rubrique Livres.
MICHEL COLLON
Cher Monsieur Collon,
Nous vous écrivons au nom de l'Union Fédérale (association syndicale – ndlr) des Guardias Civiles, association professionnelle de l'Institut militaire espagnol, qui assure actuellement la représentation légale des membres expulsés du contingent KUGUCI de Kosovo, dans des circonstances très semblables à celles décrites dans l'article de Maciej Zaremba
( publié sur ce site, voir : http://www.investigaction.net/articles.php?dateaccess=2007-12-04%2009:15:24&log=invites )
et nous écrivons pour mettre à disposition notre relation des événements survenus à la base espagnole d'Istok, Kosovo. (…)
Nous croyons que la vérité doit éclater, non seulement pour nos affiliés, et nous considérons qu'il ne doit pas exister de maffias internationales camouflées sous le couvert des institutions légales internationales. Le délit doit être poursuivi, où qu'il se produise, et il ne doit pas s'abriter derrière ni être couvert par la participation des Etats démocratiques ou des organes militaires. (…)
Nous, les Gardes Civils, sommes une police de nature militaire, mais nous ne sommes pas intégrés dans les Forces Armées de notre pays, à la différence de la gendarmerie.
La loi organique de 1986 établit clairement la différence, en nous intégrant dans les Forces et Corps de Sécurité de notre pays, nous faisant dépendre organiquement du ministère de l'intérieur, mais nous conférant une double dépendance vis à vis de l'intérieur et de la défense.
Le présent cas concerne six camarades qui ont intégré le contingent du Kosovo jusqu'au 2 août 2007 et qui ont été rapatriés d'Istok sans la moindre explication, à la suite d’une série d'irrégularités qu'ils ont mises à jour. La base (espagnole) est alors restée sans police militaire, donc sans organisme qui contrôle la corruption – que nous n'osons qualifier de généralisée dans l'Armée de Terre Espagnole.
Lesdits camarades étaient en train de cumuler des preuves qui démontraient que le personnel embauché par les entreprises de l'UTE (Union Temporelle d'Entreprises) était sous le contrôle des mafias et n'avait ni sécurité sociale ni de contrat de travail comme l'exige le ministère de Défense Espagnol.
Ils ont aussi mis le doigt sur un possible trafic d'anabolisants, sur une contrebande de tabac et d'alcool qui se vendait sans contrôle fiscal ni precinta (certificat du ministère de finances). Ils ont pu déterminer que les approvisionnements qui étaient envoyés depuis l'Espagne via la Grèce arrivaient à un entrepôt qui n'était pas contrôlé par l'Armée, où les fournitures entraient en possession des sociétés de l'UTE et pouvaient donc être vendues par celles-ci à l'extérieur de la base ou devenir objet de contrebande.
Je vous donne une piste concrète: un chargement de viande en provenance du Paraguay qui ne remplissait pas les conditions sanitaires requises a été décelé à la frontière; nous suspections qu’il était destiné à la vente en Espagne via la base espagnole.
Nous sommes au courant de vos soupçons en ce qui concerne les violations des droits de l'homme dans ce pays, mais nous n'avons pas de preuves, à part les témoignages de la population du Kosovo.
Bref, le fait est que la Base España volait même le gasoil du réservoir, puisque la responsable de celui-ci entretient une relation amoureuse avec l'employé du catering de la base. Nous avons des photos dudit gasoil dans l'entrepôt où était dévié et stocké le matériel que le Gouvernement Espagnol envoyait comme équipement à nos soldats.
Nous avons des preuves de la contrebande qui a lieu dans la Base España et nous avons connaissance du rapport qu'a fait la Garde Civile à propos de trafic d'anabolisants, en plus de certaines questions relatives aux accidents de la route impliquant des véhicules espagnols, où jamais un seul test d'alcoolémie n'est pratiqué.
Si vous avez un correspondant en Espagne, nous vous remercierions de vous mettre en contact avec nous (téléphone 67…), puisque nous nous trouvons dans une situation difficile: nous sommes en pré-campagne électorale et les faits sur lesquels nous enquêtons auraient pu commencer à partir de 2000. Ils pourraient donc impliquer autant le Parti Populaire que le Parti Socialiste.
A cause de cela, nous nous retrouvons face à un mur médiatique qui nous empêche de publier les faits que l'on connaît et qui ont déjà été soumis à un juge militaire en Septembre 2007, lequel a classé le dossier.
Si vous le désirez, je vous enverrai un récit chronologique de faits qui sont arrivés à nos camarades, expulsés du pays sans raison valable.
Salutations.
D. Pedro Javier Sanchez Zarca, Secretaire de Presse de l'Union Fédérale des Gardes Civiles.