(…) L'ancien procureur américain, John Loftus, avait fourni des preuves convaincantes des liens entre Prescott Bush (le grand-père Bush) et le principal bailleur de fonds du NSDAP, Fritz Thyssen (1).
Cette banque avait été fondée en 1918 par le baron de l'acier August Thyssen, afin de fuir la révolution de novembre en Allemagne et elle avait été utilisée par son fils Fritz afin de fonder la Vereinte Stahlwerke avec des capitaux américains. La filiale américaine de la banque, l'UBC, était dirigée par Prescott Bush, grand-père de l'actuel président. On estime que les hommes d'affaires de Wall Street ont investi 50 millions de dollars en Allemagne nazie par l'intermédiaire de la banque UBC du vieux Bush. Plus précisément dans l'industrie de guerre et de l'armement (acier, charbon, minerais, industrie militaire). Une fois la guerre commencée et les usines en pleine production, les bénéfices ont reflué en partie vers les Etats-Unis.
Après la guerre, Prescott Bush recevait 1,5 million de dollars, pour cette opération. Avec cet argent, il lançait son fils, George H.W. Bush (père de l'actuel président) dans le secteur pétrolier.
(…)
Ce n'est pas un hasard si les Américains ne s'épargnent ni peine ni argent pour tenir cette histoire à l'écart du public. L'histoire brise le mythe de la folie de Hitler ou du fait qu'il ait été un individu isolé. Elle va au cur même de ce système et raconte comment le capital a mis au pouvoir le fascisme (le NSDAP) en tant que contre-révolution contre la montée du communisme. Elle dément en outre le mythe de la «libération américaine». Via la banque du grand-père Bush, ITT, Ford, Standard Oil et d'autres multinationales ont placé de l'argent sur le duo Fritz Thyssen et Adolf Hitler. Et, grâce à la guerre de Hitler, des millions de bénéfice sont reflués à nouveau de l'autre côté de l'Atlantique.
Enfin, cette histoire établit le lien avec aujourd'hui : la guerre comme source de profit pour les fabricants d'armes. Il y a six décennies, le grand capital tant allemand qu'américain a tiré des bénéfices de la conflagration mondiale. Aujourd'hui, les mêmes mécanismes jouent dans les plans de guerre de la Maison-Blanche et c'est l'industrie moderne de l'armement qui a aidé à installer le petit-fils Bush sur le siège du pouvoir.
Version intégrale : http://www.ptb.be/solidaire.htm – Voir Hebdo, 11 mai 2005 p 7
SOURCES : Ben Aris, Duncan Campbell, How Bush's grandfather helped Hitler's rise to power. The Guardian, 25 septembre 2004.
(1) Voir http://www.john-loftus.com