VENEZUELA : démantèlement d’une tentative de coup d’Etat

Des jeunes officiers des Forces armées nationales bolivariennes ont permis qu’avorte, en la dénonçant, une tentative de putsch impliquant de hauts gradés de l’aviation militaire, et des civils liés surtout à l’organisation d’extrême droite « Primero justicia ». Le Venezuela est confronté depuis le coup d’Etat d’avril 2002 à ce que l’on pourrait appeler, pour reprendre la célèbre formule : un « coup d’Etat permanent » ; une « guerre de basse intensité », implacable, menée sous la supervision et la planification nord-américaine, par une opposition haineuse, revancharde, putschiste.
Il s’agit, pour cette coalition qui va de l’ultra-droite aux ex-sociaux-démocrates, de parvenir à battre le chavisme par la conjugaison déstabilisatrice de tous les moyens possibles :

1/ guerre économique
accaparement et stockage illégal à des fins spéculatives d’aliments, de médicaments, de produits sanitaires …
spéculation tous azimuts
hausse des prix, contrebande,
tout cela afin de fatiguer la population par des pénuries organisées, de provoquer la colère, d’inciter aux pillages.

Un embargo financier international se met également peu à peu en place…

2/ guerre idéologique de tous les instants :

désinformation, mensonges, manipulations, faux sondages,
afin de créer un climat défaitiste à l’intérieur et de brouiller l’image internationale du pays, de l’isoler, en créant un effet-repoussoir (les « experts » en intox ont attribué au Venezuela le plus important « risque pays » !! Il faut oser !)

3/ stratégie de la violence :

sabotages, conspirations, infiltrations massives de groupes paramilitaires par la frontière colombienne (ils sont aujourd’hui disséminés partout dans le pays), assassinat de dirigeants chavistes,
ingérences des diplomates nord-américains en poste à Caracas, de la CIA, des « fondations » made in USA ou Aznariennes, pour tenter de diviser le chavisme et l’armée. Et, au final, réussir la deuxième phase de l’opération « Salida (« sortie » du président légitime Nicolas Maduro)» par des « guarimbas » sanglantes, un soulèvement cette fois-ci réussi… Les Etats-Unis y « mettent le paquet » et sont décidés à aller jusqu’au bout afin d’abattre cette révolution populaire qui se prononce pour une « voie socialiste » et qui dispose de deux siècles de réserves pétrolières… au service du progrès social.

Le plan putschiste « Jericho », révélé le 12 février 2015, prévoyait notamment le bombardement de centres stratégiques de la capitale par un avion étranger « Tucano », repeint aux couleurs du Venezuela. Le plan impliquait des conspirateurs qui avaient tenté déjà l’opération en mars 2014 ; trois généraux furent arrêtés à l’époque. Les conjurés ont été arrêtés et emprisonnés le 11 et le 12 février . Les officiers impliqués étaient en contact avec l’ambassade nord-américaine qui leur avait octroyé un visa de sortie, au cas où, et une quantité importante de dollars. Le général de brigade de l’aviation, Oswaldo Hernández Sánchez, et le député Julio Borges, du parti « Primero justicia » apparaissent comme les principaux instigateurs, soutenus par un réseau de militaires qui avaient été mis à l’écart, et des civils de l’opposition, dont le maire (Antonio Ledezma) de la capitale métropolitaine. Sont impliqués également le lieutenant Henry Javier Salazar Moncada, le capitaine Héctor José Noguera Figueroa (en fuite), et le lieutenant écarté Peter Alexander Moreno Guevara, ainsi que le lieutenant Ricardo José Antich Zapata.

Le « golpe » devait avoir lieu, précisément ce 12 février, après publication d’un manifeste appelant à la constitution d’un gouvernement provisoire.

Dans les dernières semaines de 2014, le gouvernement nord-américain avait fait adopter une provocatrice loi d’ingérence, dite « loi de sanctions » contre un groupe de dirigeants et d’officiers chavistes, leur refusant entre autres l’obtention d’un visa s’ils souhaitaient se rendre aux Etats-Unis. Il s’agit, pour les instigateurs, les marionnettes et leurs marionnettistes, de saper le moral des Forces armées et de la population, d’attiser la déstabilisation d’un pays cauchemar de l’ordre (le chaos) néolibéral. Avec tous les fers au feu. Au prix du sang.

Rappelons-nous le Chili d’Allende et de Neruda. Ne laissons pas faire !

Jean Ortiz.

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