Pour se justifier, le terrorisme d’Etat fabrique des terroristes: il sème la haine et récolte des alibis. Tout indique que cette boucherie de Gaza, qui a pour but, selon ses auteurs, d’en finir avec les terroristes, va réussir à les multiplier.
Source: http://www.brecha.com.uy/alter/index.php?option=com_content&task=view&id=585&Itemid=70
http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2009/01/18/index.html
Depuis 1948, les palestiniens vivent condamnés à l’humiliation perpétuelle. Ils ne peuvent même pas respirer sans autorisation. Ils ont perdu leur patrie, leurs terres, leur eau, leur liberté, leur tout. Ils n’ont même pas le droit d’élire leurs dirigeants. Quand ils élisent ceux qu’ils ne doivent pas élire, ils sont punis. Gaza est punie. Elle est devenue une souricière sans issue, où le Hamas avait gagné démocratiquement les élections de 2006. Quelque chose de similaire s’est passé en 1932, quand le Parti communiste a gagné les élections au Salvador. Baignés dans le sang, les salvadoriens ont dû expier de leur mauvaise conduite et depuis lors ils ont vécu soumis à des dictatures militaires. La démocratie est un luxe que tout le monde ne mérite pas.
Ces sont les fruits de l’impuissance ces missiles faits-maison que les militants du Hamas, coincés à Gaza, tirent à l’aveuglette sur ces terres qui étaient palestiniennes et qui sont usurpées par l’occupation israélienne. Et le désespoir, à la limite de la folie suicidaire, est la mère des bravades qui nient le droit à l’existence d’Israël, des cris sans efficacité aucune, tandis que la guerre d’extermination la plus efficace nie, depuis des années, le droit à l’existence de la Palestine.
De la Palestine, il reste peu déjà. Israël l’a rayée de la carte, pas à pas. Les colons envahissent, et derrières eux, les soldats corrigent les frontières. Les balles sacralisent le dépouillement, en légitime défense.
Il n’existe pas de guerre offensive qui ne se dise défensive. Hitler a envahi la Pologne pour éviter que la Pologne envahisse l’Allemagne. Bush a envahi l’Irak pour éviter que l’Irak envahisse le monde. Lors de chacune de ses guerres défensives, Israël a avalé un autre morceau de la Palestine, et les festins continuent. La dévoration est justifiée par les titres de propriété que la Bible a attribué, par les deux mil ans de persécution que le peuple juif a souffert, et par la panique provoquée par les palestiniens aux aguets.
Israël est le pays qui n’exécute jamais les résolutions des Nations-unies, celui qui ne respecte jamais les sentences des tribunaux internationaux, et c’est le seul pays qui a légalisé la torture de prisonniers.
Qui lui a donné le droit de nier tous les droits ¿ D’où vient l’impunité avec laquelle Israël exécute le massacre de Gaza ? Le gouvernement espagnol ne pourrait pas bombarder impunément le Pays basque pour en finir avec l’ETA, et le gouvernement britannique n’aurait pas pu raser l’Irlande pour en finir avec l’IRA. Est-ce que la tragédie de l’Holocauste qui fournit une assurance d’impunité éternelle ? Ou ce feu vert provient-il de la toute puissance dominante dont Israël est le plus inconditionnel vassal ?
L’armée d’Israël, la plus moderne et sophistiquée du monde, sait qui elle tue. Elle ne tue pas par erreur. Elle tue par horreur. Les victimes civiles s’appellent dommages collatéraux, selon le dictionnaire d’autres guerres impériales. A Gaza, de trois dommages collatéraux, deux sont des enfants. Et il faut ajouter les milliers de mutilés, les victimes des technologies d’écartèlement humain, que l’industrie militaire essaie, avec réussite, au cours de cette opération de nettoyage ethnique.
Et comme toujours, toujours a même chose: A Gaza, à 100 contre un. Pour chaque cent palestiniens mort, un israélien.
Des gens dangereux, nous avertit l’autre bombardement, celui dont se chargent les moyens de manipulation de masse, qui nous invitent à croire que la vie d’un israélien vaut autant que celle de cent palestiniens. Et les médias nous invitent aussi à croire qu’elles sont humanitaires, les deux cent bombes atomique d’Israël, et qu’une puissance nucléaire appelée Iran est celle qui a rasé Hiroshima et Nagasaki.
Celle que l’on appelle la communauté internationale, existe-t-elle ?
Est-ce autre chose qu’un club de marchands, de banquiers et de guerriers ? Est-ce un peu plus que le nom artistique qu’utilisent les Etats-unis lorsqu’il font du théâtre
Face à la tragédie de Gaza, l’hypocrisie mondiale se distingue à nouveau. Comme toujours, l’indifférence, les discours creux, les déclarations vides, les déclamations résonantes, les prises de position ambigües, rendent leur tribut à l’impunité sacrée.
Face à la tragédie de Gaza, les pays arabes se lavent les mains. Comme toujours. Et comme toujours les pays européens se frottent les mains.
La vieille Europe, capable de tant de beautés et tant de perversités, verse l’une et l’autre larme tandis qu’elle célèbre secrètement ce coup de maître. Parce que la chasse aux juifs a toujours été une habitude européenne, mais depuis un demi siècle c’est aux palestiniens qu’on en passe la note, eux qui sont aussi sémites et qui n’ont jamais été, et ne sont pas, antisémites. Ils paient, en sang comptant et trébuchant, une facture qui n’est pas la leur.
(Cet article est dédié à mes amis juifs, assassinés par les dictatures latino-américaines qu’Israël a conseillées)
Traduction : Paul-Emile Dupret