Votre Sainteté,
Permettez-nous de nous présenter : nous sommes Project C, un mouvement de Camerounais engagés à favoriser une transition pacifique et démocratique au Cameroun.
Le 12 octobre 2025, des millions de Camerounais se sont rendus aux urnes et ont choisi le changement. Ils ont voté pour Issa Tchiroma Bakary par un raz-de-marée.
L’Église catholique l’a documenté. Les observateurs indépendants l’ont confirmé. Le peuple l’a célébré. Puis le régime de Paul Biya l’a volé—annonçant des résultats frauduleux qui ont inversé le résultat.
Lorsque les citoyens sont descendus dans la rue pour exiger le respect de leurs votes, ils ont été accueillis par des balles, des gaz lacrymogènes et des arrestations massives.
Pendant que nous écrivons, le régime Biya s’est lancé dans une campagne brutale de répression : tuant des manifestants pacifiques, détenant des leaders de l’opposition, limitant par intermittence l’accès à Internet, et déployant des forces militaires pour faire taire des millions de Camerounais dont le seul crime est d’exiger que leurs votes documentés soient honorés.
Le régime qui a volé leurs bulletins vole maintenant leurs vies, leur liberté et leur avenir. C’est dans ce contexte que vous êtes invité au Cameroun—non pas pour servir la vérité du Christ, mais pour valider un mensonge écrit dans le sang de ceux qui ont osé croire que leurs votes compteraient.
La vérité documentée
Le 12 octobre 2025, des observateurs catholiques déployés à travers le Cameroun ont documenté l’élection présidentielle. Le Père Ludovic Lado, SJ, a publié ce qu’ils ont constaté :
Résultats réels (observateurs catholiques) :
– Issa Tchiroma Bakary : 62,22%
– Paul Biya : 26,70%
Résultats falsifiés (ELECAM/Conseil constitutionnel) :
– Paul Biya : 53,66%
– Issa Tchiroma Bakary : 35,19%
L’Église a compté. L’Église sait. Pourtant les évêques ont choisi le silence. L’antique maxime tient : Vox populi, vox Dei – La voix du peuple est la voix de Dieu. Le 12 octobre, Dieu a parlé à travers 28 millions de Camerounais. Le régime a choisi de ne pas écouter. L’Église fera-t-elle le même choix ?
Le piège qui se prépare
Votre invitation au Cameroun est une manipulation calculée : utiliser votre autorité morale pour légitimer une élection volée, sanctifier la fraude et réinitialiser une crise qui n’existe que parce qu’un dictateur de 93 ans refuse d’accepter la volonté de 28 millions de personnes. Si vous venez sans exiger la vérité d’abord : Votre présence consacrera l’injustice. Votre bénédiction sanctifiera le vol. Votre visite achèvera l’effondrement moral de l’Église au Cameroun.
Le schéma de la trahison
Ce n’est pas la première épreuve de l’Église au Cameroun :
1970 : Monseigneur Albert Ndongmo a dit la vérité à la tyrannie. Il a été arrêté et condamné à mort. Ses frères évêques sont restés silencieux.
2017 : Monseigneur Jean-Marie Benoît Balla a dénoncé la corruption. Il a été assassiné. L’Église n’a jamais exigé une reddition de comptes complète.
2025 : Le Père Lado publie la fraude électorale documentée. Les évêques choisissent à nouveau le silence.
Le schéma est clair : Les clercs courageux qui disent la vérité font face à la destruction. Les évêques silencieux qui s’accommodent du pouvoir survivent. L’Église institutionnelle choisit le confort plutôt que le courage, à chaque fois.
Votre Nonce apostolique est devenu le premier dignitaire à visiter Paul Biya après l’élection volée—validant le régime avant de défendre la vérité. Ce n’était pas de la diplomatie. C’était une capitulation.

La visite papale, préparée en toute discrétion, soulève dès lors une question centrale : s’agit-il d’un geste purement pastoral ou d’une implication diplomatique du Vatican visant à pacifier le climat dans ce pays à forte communauté catholique ?
Les fidèles ont déjà parlé
Le décalage entre la position diplomatique de Rome et la réalité du peuple a été capturé dans une vidéo virale de Bamenda. Lorsque votre Nonce apostolique a désigné Paul Biya comme « Président du Cameroun » lors d’un office religieux, l’assemblée a répondu par des huées et des rires moqueurs. Ce n’était pas un manque de respect envers l’Église—c’était des catholiques fidèles rejetant un mensonge proclamé depuis leur propre chaire. Même dans un espace sacré, le peuple ne pouvait tolérer d’entendre le titre de « Président » attribué à un homme qui a volé leurs votes. La vidéo s’est répandue sur les réseaux sociaux parce qu’elle cristallisait une vérité que votre Nonce semble incapable de saisir : les fidèles savent ce qui s’est passé le 12 octobre. Ils ne feront pas semblant du contraire, même lorsque les représentants de leur Église l’exigent.
Quand le peuple se moque des mensonges proclamés depuis la chaire, peut-être est-il temps que la chaire écoute le peuple. Vox populi, vox Dei.
Ce que l’écriture exige
« Malheur à vous… Vous êtes semblables à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, mais au dedans sont pleins d’ossements de morts. » (Matthieu 23:27)
L’Église au Cameroun : de belles cathédrales, des liturgies impressionnantes—mais à l’intérieur, le cadavre de la vérité, enseveli par le silence.
« Qu’est-ce que le Seigneur exige de toi ? Agir avec justice, aimer la miséricorde et marcher humblement avec ton Dieu. » (Michée 6:8)
Où est la justice quand l’Église compte honnêtement mais accepte silencieusement la fraude ? Où est la miséricorde quand les évêques abandonnent leur peuple au mensonge ?
« Si quelqu’un sait faire le bien et ne le fait pas, il commet un péché. » (Jacques 4:17)
L’Église sait. Le Père Lado sait. Les observateurs savent. Pourtant ils n’agissent pas. Ce n’est pas de la neutralité—c’est le péché par omission.
« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? » (Matthieu 5:13)
Quand l’Église ne peut distinguer entre vérité et mensonges, entre justice et vol—à quoi sert-elle ?
Les mots du Pape François nous condamnent
« Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. » (Evangelii Gaudium)
L’Église au Cameroun a choisi la sécurité plutôt que les rues, le confort plutôt que le courage, l’approbation du pouvoir plutôt que l’acclamation du ciel.
Le choix binaire
Témoignage prophétique : L’Église pourrait déclarer ce que ses observateurs ont documenté : « Issa Tchiroma a gagné. Les résultats déclarés sont faux. » Cela coûterait le confort institutionnel mais préserverait l’autorité morale.
Complicité institutionnelle : L’Église pourrait maintenir le silence, assister aux fonctions d’État, accepter la fraude. Cela préserve les relations mais détruit la crédibilité.
L’Église ne peut choisir les deux. Elle ne peut servir la vérité tout en acceptant les mensonges.
Ce que votre visite enseignerait
Si vous venez sans exiger la vérité d’abord :
Aux électeurs : Votre choix documenté peut être effacé. L’Église ne vous défendra pas.
Aux prêtres courageux : Votre courage a été gaspillé. La vérité est jetable.
Aux jeunes Camerounais : Les enseignements de l’Église sur la vérité et la justice sont théoriques.
Aux dictateurs partout : Les institutions religieuses peuvent être gérées. Il suffit d’inviter le Pape.
Votre moment PIE XII
Vous et vos prédécesseurs avez reconnu les échecs passés de l’Église : le silence pendant l’Holocauste, la complicité avec l’esclavage, la collaboration au génocide des peuples autochtones.
Votre Sainteté, vous faites face à un tel moment maintenant. Les fidèles et l’histoire dans les années à venir demanderont quand l’Église catholique a documenté la fraude électorale mais que les évêques ont choisi le silence—qu’a fait le Pape Léon XIV ?
A-t-il exigé la vérité ? Ou accepté les mensonges ? S’est-il tenu aux côtés des 62% ? Ou a-t-il validé ceux qui ont volé leurs votes ?
C’est votre choix entre prophétie et complicité et notre prière est que votre décision renforcera notre foi dans la mission du Christ.
Conditions avant toute visite
Nous vous implorons de considérer et de prioriser les actions suivantes :
Exiger toutes les preuves – « Si vos résultats sont légitimes, prouvez-le. Publiez la documentation du Père Lado. »
Rencontrer le Père Lado d’abord – Avant tout officiel gouvernemental, voyez ce que les observateurs de l’Église ont documenté.
Convoquer les évêques – Forcez-les à choisir : la documentation de leurs observateurs ou les fabrications gouvernementales ?
Interroger votre Nonce – Pourquoi a-t-il validé Biya avant de défendre la vérité ? Pourquoi continue-t-il à proclamer un président frauduleux depuis les chaires catholiques pendant que les fidèles se moquent en signe de protestation ?
Établir des termes clairs – « Je visiterai quand la vérité sera reconnue, pas avant. »
La voie prophétique
Nous croyons que l’Église a un devoir envers la vérité qui transcende la convenance diplomatique. Nous vous appelons à émettre une déclaration demandant au gouvernement camerounais de fournir des preuves des résultats déclarés et de permettre une vérification indépendante.
L’Église catholique se tient aux côtés de la vérité, même quand la vérité coûte cher. Surtout quand la vérité coûte cher. » (Pape Jean-Paul II) Cela vous coûterait diplomatiquement. Mais 28 millions de Camerounais seraient témoins d’un Pape qui pensait ce qu’il disait sur la justice.
Ce qui est en jeu
Il ne s’agit pas de politique. Il s’agit d’âmes :
Les jeunes Camerounais qui observent pour voir si les enseignements de l’Église sont réels ou rhétoriques.
Les prêtres courageux qui ont besoin de la défense de leur Pape.
Les évêques complices qui doivent être rappelés à leurs vocations.
Les catholiques ordinaires qui apprennent si leur Église sert la vérité ou la gère.
Et Paul Biya lui-même – à 93 ans, il a besoin de quelqu’un qui l’aime assez pour lui dire la vérité : s’accrocher au pouvoir par la fraude détruit son âme.
Notre appel
Nous ne vous demandons pas de choisir des candidats ou de prendre parti.
Nous vous demandons d’être Pape.
D’exiger la vérité quand les mensonges sont commodes. De défendre la justice quand l’injustice est profitable. De vous tenir aux côtés des opprimés quand le pouvoir serait plus facile. De parler clairement quand l’ambiguïté protège les institutions.
C’est ce que Jean-Paul II a fait en Pologne. C’est ce que vous avez fait ailleurs. C’est l’appel du Christ à Pierre.
Le choix
Votre Sainteté, vous avez bâti votre papauté sur des principes clairs : servir les pauvres, défendre la vérité, défier les puissants, proclamer le Christ plutôt que César.
Chaque principe est testé au Cameroun en ce moment.
Ces principes s’appliquent-ils seulement quand c’est commode ? Ou définissent-ils l’Église même quand c’est coûteux ?
Il ne s’agit pas de candidats. Il s’agit de vérité et de mensonges. De prophétie et de complicité.
De l’Évangile que vous prêchez et du confort institutionnel qui tente tous les leaders religieux de compromettre.
Les catholiques du Cameroun et du monde entier regardent. Les jeunes d’Afrique regardent.
Le Christ regarde.
Vox populi, vox Dei. Le peuple a parlé. Allez-vous écouter ?
N’allez pas au Cameroun pour bénir les mensonges. Allez pour exiger la vérité. Ou n’allez pas du tout.
Respectueusement et urgemment soumis,
Project C – 17 novembre 2025
Eric Chinje (PROMOTER) – Arrey Obenson (PROMOTER)
« Alors tu connaîtras la vérité, et la vérité te libérera. » (Jean 8:32)
Source : Projet Cameroun
