Le premier trimestre de cette année 2016 s’est caractérisé par une série d’élections présidentielles organisées sur le continent africain. Au Congo, en Ouganda, au Niger et au Bénin, le peuple a été convoqué aux urnes pour élire son nouveau président. Dans les trois premiers cas, il n’y a pas eu de changement à la tête de l’Etat. Ainsi Sassou N’Guesso, Yoreni Musseveni et Mohamadou Issoufou ont été maintenus à la tête de leur pays respectif. Seul le Bénin a fait exception à cette règle de la continuité. (…) Au Bénin comme ailleurs, le peuple doit rester vigilant. Car subrepticement, la démocratie est en train d’être réduite à l’alternance ! Ainsi, au lieu d’être un moyen, c’est-à-dire une forme particulière d’organisation et de gestion de la cité en vue d’améliorer le bien-être des citoyens, la démocratie devient une fin en soi. Le plus important pour les dirigeants étant de se faire élire. Une fois élus, ils passent à autre chose et ne se souviennent de leurs électeurs qu’à la veille d’un nouveau scrutin… Dans une telle configuration, les citoyens doivent se mobiliser entre deux élections pour poser leurs exigences et tenir à ce que celles-ci soient inscrites dans le registre des priorités du président. Si tel n’est pas le cas, ces millions de femmes et d’hommes deviendront du simple bétail électoral auquel les politiciens font appel pour assurer leur arrivée au pouvoir.
Le Journal de l’Afrique n°20 by Investigaction
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Source : Investig’Action