Josep Borrel / AFP

La guerre et son festival d’impostures


Que font le président des Etats-Unis, le représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, la Cour pénale internationale pendant le nettoyage ethnique organisé par Nétanyahou et son gouvernement ? (I'A)

En pensant aux prochaines élections, le président Biden ne cesse de demander à Nétanyahou de la modération dans sa campagne de frappes meurtrières, tout en contournant le Congrès (deux fois durant le mois de décembre) pour l’envoi « d’urgence » de missiles à l’armée israélienne. A son tour, Josep Borrel déclarait le 15 novembre au nom de l’UE «…nous devons travailler à une désescalade à Gaza […] à des pauses dans les hostilités. Pause humanitaire, cessez-le-feu, trêve… le nom qu’on leur donne n’a pas d’importance… ».(1) Non, Monsieur Borrel, les noms, les mots importent. Vous parlez de « pauses » dans les hostilités, de surcroît au pluriel, cautionnant ainsi implicitement ces hostilités au lieu d’exiger le cessez-le-feu visant à préparer une solution politique.
Mais au sommet des impostures figure celle de Nétanyahou qui, tirant profit de l’attaque du Hamas, fait d’une pierre deux coups. Mettre en œuvre son vieux rêve de nettoyage ethnique du peuple palestinien tout en s’accrochant au pouvoir pour éviter les tribunaux qui l’attendent pour de lourds faits de corruption. Et ce, peu importe la mort de centaines de ses jeunes soldats et de dizaines de milliers de civils palestiniens.


Nous sommes donc en pleine ignominie. En attendant, le peuple gazaoui a le triste choix entre trois façons de mourir : sous les bombes, par la famine ou par les maladies. « Le nombre de décès dus à la maladie pourrait être plusieurs fois supérieur au nombre de morts résultant des opérations militaires » déclarait, au Financial Times, Martin Griffiths, le secrétaire de l’ONU pour les affaires humanitaires. De son côté le journal Le Monde titrant en une « Sous les bombes, Gaza menacée de famine », précisait que selon le Programme alimentaire mondial « Actuellement, 93 % des Gazaouis sont « en situation d’insécurité alimentaire aiguë ».

Selon l’UNICEF « plus de 5 350 enfants gazaouis, seraient décédés » depuis le 8 octobre.» Malgré ce chiffre et après 3 mois de bombardements, la Cour pénale internationale (CPI) épargne toujours Netanyahou, alors qu’elle avait déclaré Poutine criminel de guerre, en un temps record, pour avoir déplacé nombre d’enfants dont tous, sauf erreur, sont vivants. Vous avez dit, deux poids deux mesures ?


Source: investig’Action

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