La faillite morale de la plupart des membres du Congrès à propos de Gaza

La grande majorité des membres du Congrès ont refusé d’appeler à un cessez-le-feu à Gaza pendant les trois mois de massacres perpétrés par l’armée israélienne. Le Capitole reste un endroit amical pour le gouvernement israélien qui continue à recevoir des livraisons massives d’armes grâce aux contribuables américains.

« Israël ne serait pas en mesure de mener cette guerre sans les États-Unis qui, au fil du temps, ont fourni à Israël environ 80 % des importations d’armes du pays », rapporte Vox. La distance entre le Capitole et Gaza peut être mesurée par l’énorme décalage entre le discours standard de la politique américaine et le carnage terroriste qui détruit le peuple palestinien.

Le bilan humain s’élève à plus de 22 000 morts, plus de 85 % des 2,2 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés et la combinaison létale émergente de la faim et de la maladie pourrait tuer plusieurs centaines de milliers d’autres personnes.

L’impunité dont jouissent les dirigeants israéliens est rendue possible par le président Biden, qui ne souhaite manifestement pas de cessez-le-feu. On peut en dire autant de la grande majorité des membres du Congrès, dont les silences et les équivoques, quand ce n’est pas le zèle pur et simple, soutiennent le massacre de civils au nom du « droit d’Israël à se défendre ».

Les membres du Congrès, dont la rhétorique est aujourd’hui si facile dans les déclarations publiques pour justifier le soutien militaire massif et continu à Israël, ne seraient pas aussi complaisants s’ils devaient extraire leurs propres enfants morts des décombres.

À la mi-octobre, dix-sept membres de la Chambre des représentants se sont portés coauteurs de la résolution sur le cessez-le-feu présentée par Cori Bush, membre du Congrès, « appelant à une désescalade et à un cessez-le-feu immédiats en Israël et en Palestine occupée ». Le nombre de ces représentants francs n’a pas augmenté au cours des 11 semaines qui se sont écoulées depuis.

Ce que nous avons obtenu à la place, c’est le goutte-à-goutte, au rythme de la mélasse, de quelques autres membres du Congrès appelant à un cessez-le-feu. Certaines organisations anti-guerre font circuler ce qui est décrit comme « une liste croissante de membres du Congrès qui ont publiquement appelé à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ». Mais la base de ces noms – 56 membres de la Chambre des représentants et quatre sénateurs – varie de solide à fragile.

C’est le cas de mon représentant au Congrès, le député Jared Huffman de Californie, dont le nom figure sur la liste mais n’y a pas sa place. En guise de documentation, la liste fournit un lien vers un post de Huffman sur les réseaux sociaux datant du 19 novembre, dans lequel il déclare qu’un cessez-le-feu nécessiterait que « le Hamas libère tous les otages, désarme et abandonne le contrôle de Gaza » – en d’autres termes, une reddition totale du Hamas comme condition préalable à l’arrêt des massacres de civils par Israël dans la région.

Plusieurs autres membres de la Chambre des représentants, tels que Judy Chu (Calif.), Diana DeGette (Colo.), Teresa Leger Fernandez (N.M.) et Jamie Raskin (Md.), ont « appelé publiquement à un cessez-le-feu » uniquement avec des réserves et des conditions préalables – sans appeler le gouvernement israélien soutenu par les États-Unis à cesser immédiatement de tuer des civils palestiniens, quoi qu’il arrive. De nombreux membres du Congrès ont adopté des positions bien pires. Mais nous ne devrions pas être classés selon une courbe. Les électeurs ont besoin d’informations précises, afin qu’ils n’aient pas la fausse impression d’être représentés par un fervent partisan d’un cessez-le-feu. Même en incluant les noms les plus douteux qui ont été classés dans la catégorie des partisans du cessez-le-feu, la liste actuelle ne comprend que 13 % des membres de la Chambre et 4 % des membres du Sénat. C’est dire le chemin qu’il nous reste à parcourir pour mettre fin à ce qui équivaut à un soutien du Congrès à la guerre génocidaire d’Israël contre les Palestiniens de Gaza. Les manifestations contre le soutien des États-Unis à cette guerre ont pris la forme de grandes actions non violentes sur les ponts, les autoroutes, les gares, les aéroports, les campus universitaires, les assemblées législatives et bien d’autres lieux encore. Certains militants ont également affronté des membres du Congrès. Mais la plupart du temps, les partisans de l’impunité israélienne au Congrès ont été épargnés par les confrontations non violentes qu’ils méritent. Ces confrontations peuvent avoir lieu dans leur bureau au Capitole, mais il n’est pas nécessaire de se rendre à Washington.

Les sénateurs et les membres de la Chambre des représentants ont de nombreux bureaux dans leur état qui sont bien situés pour que la plupart de leurs électeurs puissent s’y rendre, faire du piquetage et perturber de manière non violente – en insistant sur le fait que le soutien à l’assassinat de masse à Gaza est moralement inacceptable.


Traduit par Brahim Madaci

Source : Antiwar

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