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Gustavo Petro : Résister aux intimidations avec García Márquez

Un discours digne et sans concession du président colombien, Gustavo Petro, après avoir été victime de sanctions de l'OFAC américaine - l'Office de contrôle des actifs étrangers, dont une grande partie de l'activité est consacrée à faire respecter l'embargo sur Cuba.

Le Gouvernement de Donald Trump a annoncé la semaine dernière l’inscription du Président colombien, Gustavo Petro, sur la liste de l’OFAC, au même titre que sa femme, son fils et le ministre de l’Intérieur colombien. Il s’agit d’une liste sur laquelle Washington ajoute les personnes qu’il associe au trafic de drogue, impliquant des sanctions financières. Ces sanctions marquent surtout une volonté, des États-Unis, de rompre leurs relations historiques avec Bogotá.

Dans un discours mémorable, le Président colombien a répondu à ces menaces en brandissant un monument de la littérature colombienne et mondiale : Gabriel García Márquez, auteur de Cent ans de Solitude, de L’amour au temps du choléra et également prix Nobel de Littérature en 1982.


« J’appelle le monde entier à faire preuve de solidarité envers l’Amérique latine et la mer des Caraïbes ! De nombreux présidents se taisent, craignant la hausse des droits de douane dont ils sont menacés. Des présidents menacés, comme ils tentent de menacer le président colombien ! Les mafieux menacent les personnes libres, mais celles-ci, malgré les menaces, ne se taisent pas et ne se laissent pas intimider. »

« Je demande à l’humanité, en ce moment même, la plus grande solidarité avec les peuples des Caraïbes. Que la mer des Caraïbes, qui a apporté les ouragans de la liberté, soit un espace de paix, de rébellion peut-être, de réflexion, d’art ! J’ai toujours cru en Florence et en sa renaissance… Il y aura une nouvelle renaissance de l’art. Mais ce ne sera plus en Italie, mais dans les Caraïbes colombiennes, où est né Gabriel García Márquez ! »

« Qu’ils essaient de faire taire Petro par des menaces, et qu’ils censurent en même temps les livres de Gabriela García Márquez. Je l’ai dit à Trump : il y aura moins de consommateurs de fentanyl et de cocaïne s’ils apprennent à lire et lisent les livres de Gabriel García Márquez ! »

« Gabriel García Márquez, le Colombien, le Caribéen, enseignez-lui la liberté, enseignez-lui l’histoire, enseignez-lui avec de beaux mots à reproduire le même langage, la même histoire, les mêmes contes du peuple des Caraïbes, là-bas, là où ils tirent des missiles ! »

« (…) Peut-être que lorsque nous reviendrons aux États-Unis, car nous reviendrons, car la menace sera vaincue, nous arriverons chargés de livres de García Márquez dans cette même rue où j’ai pris la parole à New York, et nous les distribuerons gratuitement aux citoyens et citoyennes qui passeront par là. »


Discours traduit de l’espagnol au français.

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