« Respirez librement, respirez enfin librement, c’est la prise de la Bastille du bipartisme, l’effondrement du système collaborationniste du PASOK et de la Nouvelle Démocratie. Ce n’est qu’un début, les forces du Mémorandum, les forces de l’occupation ont été délégitimées par le vote du peuple…
… Nous avons résisté à la guerre économique et psychologique, nous n'avons plus peur du chantage, car le peuple grec sait désormais que les sommes prétendument prêtées à la Grèce dans le cadre des accords illégaux passés avec la Troïka, iront dans les poches de ces rapaces des marchés et aux banques. Nous pouvons désormais les menacer, et c'est aussi un message adressé à la chancellerie de Berlin. Le cobaye a bougé, il a crié, il a dit « Non ». Si finalement ils décident notre dynamitage, nous dynamiterons aussitôt toute la zone euro. Nos agents au Ministère de l'économie, vomissent chaque jour davantage la présence des contrôleurs Allemands au sein de leurs services. Les Allemands sont encore là, mais ils partiront par un vol direct Lufthansa, au départ de l'aéroport d'Athènes. Par la même occasion, tous les médias contrôlés par les armateurs ou par les promoteurs BTP, viennent de recevoir aussi une raclée historique, les peuple a préféré les ignorer. Il ont été délégitimés, ainsi que toute la politique du Mémorandum avec, bon débarras, la lutte continue. »
Inscrits : 9.901.323
(seuil : 3 %)
Partis | Sièges | Pourcentage |
Nouvelle Démocratie (droite) | 108 | 18,87 % |
SYRIZA* (Gauche radicale) | 52 | 16,77 % |
PASOK (P.S.) | 41 | 13,19% |
Grecs Indépendants* (Droite) | 33 | 10,60% |
KKE* (P.C.) | 26 | 8,48 % |
Aube Dorée* (Extrême droite) | 21 | 6,97 % |
Gauche Démocratique* | 19 | 6,10 % |
LAOS (Extrême droite) | 2,93 % | |
Mouvement Écologiste | 2,90 % | |
Alliance Démocratique (droite) | 2,56 % |
(*) Formations politiques exprimant clairement leur opposition au Mémorandum
Non, l'époque du méta-mémorandum n'est pas encore venue. Pourtant, l'air d'un autre temps, d'un autre calendrier politique, a soufflé très fort. Cet air du temps est d'abord celui de la dignité. Depuis, notre instantané historique se déchire enfin comme il se doit, en deux morceaux. L'ancien système politique du bipartisme a reçu un coup mortel, tandis que l'improbable (?) nouvelle coalition des anti-Mémorandum, ne se réalise pas encore. Même ce Vénizélos de l'ultime PASOK vient d'admettre que « l'ancien bipartisme n'a plus la légitimité nécessaire pour gouverner ». Il propose donc l'idée d'un gouvernent « national de coalition non pas sur la ligne de fracture du Mémorandum, mais sur celle existante, entre forces favorables à l'Europe et les autres », d'autres « journalistes », lancent ainsi l'idée d'un gouvernement « technocrate, pour ainsi garder une certaine stabilité, indispensable aux reformes entreprises ». C'est une honte. Le grand journal du soir en France, a adopté (sur son site), le même syllogisme : « Percée des néonazis en Grèce, Vénizélos appelle à l'union nationale. L'effondrement des partis de gouvernement à l'élection législative pourrait empêcher la formation d'un gouvernement de coalition pour poursuivre la politique de rigueur dictée par l'UE et le FMI ».
Athènes 7 mai 2012 |
"Recherchant un gouvernement – effondrement historique des partis de gouvernement"
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Les masques tombent, sauf que les lecteurs du Monde ne le réalisent pas encore. La percée de l'extrême droite nazifiante en Grèce est aussi… un élément "rassurant" si on analyse la situation autrement. Car je peux supposer par exemple, qu'après une telle politique du choc, pareillement appliquée en si peu de temps à d'autres pays de l'Europe occidentale, l'extrême droite, serait en phase de devenir vraisemblablement la première formation politique dans ces pays. Je trouve donc, que pour l'instant en tout cas, la Grèce a plutôt bien résisté à cette percée de l'extrême droite. Ensuite, le syllogisme suggéré par les rédacteurs du grand quotidien français, contient involontairement et en filigrane, la seule analyse juste de la situation. Car le vrai problème n'est pas l'extrême droite, mais plutôt, la poursuite de la politique de rigueur dictée par l'UE et le FMI, et celle-ci, n'est plus une affaire grecque me semble-t-il. C'est ainsi que le fascisme bancocrate est plus dangereux à mes yeux que celui des « néo-nazifiants » de toute sorte, et pour une raison évidente : c'est précisément ce premier fascisme qui est à l'origine du second, ainsi les larmes de crocodile au journal du soir ou au sein des instances de l'U.E. sur la percée de l'extrême droite en Europe, ne peuvent émouvoir que les lobotomisés du raisonnement politique.
Voilà ce qui est déjà acquis ce lundi : pouvoir rêver. Tous les autres leviers, restent aux mains des bancocrates, sauf l'air du temps. Nos visages sont plus joyeux, exceptés ceux des adeptes du Pasokisme, plongeant très profondément dans leurs journaux ce matin. Le quotidien « Ta Nea » par exemple, qui a bien choisi son titre : « Le cauchemar d'un pays ingouvernable », mais « cauchemar », pour qui d'abord ? L'horizon demeure brouillé. Rien n'est définitif, sauf la fin du PASOK et de la Nouvelle Démocratie du Mémorandum. Tôt ou tard, on comprendra peut-être que pour se délivrer du Mémorandum, il va falloir se défaire aussi de l'Union Européenne, ainsi que de nos propres errements. En même temps, il faut bâtir une autre politique étrangère, plus équilibrée et moins exclusive. Ce n'est guère évident. Patience, l'avenir devient enfin incertain et chaotique. Bienvenue au pays d'Hésiode.
Source: Greek crisis now