Être palestinien, c’est être sœur de prisonniers, frère de martyrs, fille de déportés, mère d’assassinés, enfant de réfugiés, petit-fils de survivants de la Nakba.
C’est être cousin amputé, oncle blessé, tante exilée, amis disparus, voisins humiliés, frère brûlé.
C’est fêter la remise des diplômes loin de tes parents, voir le mariage de ta fille sur WhatsApp.
C’est enterrer tes frères par appel vidéo, rencontrer ton cousin pour la première fois à l’âge de trente ans, vivre séparé alors qu’on vit à 1heure de route.
C’est ne jamais avoir vu ton pays, c’est porter quatre passeports, mais aucun qui ne te laisse rentrer chez toi.
C’est grandir dans un camp de réfugiés, vieillir derrière un checkpoint, aimer dans un camp de concentration.
C’est être Jérusalémite avec une résidence toujours en suspens, chaque jour menacé d’effacement administratif.
C’est se réveiller sans savoir ce qu’Israël te prépare aujourd’hui : un checkpoint, le canon d’un fusil braqué sur ton front, un raid à l’aube, ta maison retournée, tes affaires piétinées, souillées, jetées par terre, tes plantes arrosées de l’urine des soldats qui occupent ton salon.

Etre Palestinien, c’est ramasser tes papiers et tes clés jetés dans la boue par un soldat qui rit en te regardant à genoux.
C’est la porte fracturée, le lit saccagé, les jouets de tes enfants écrasés, l’expulsion au nom d’une loi raciale, la confiscation au nom de la sécurité
C’est être étudiant arrêté, journaliste assassiné, médecin torturé, travailleur humilié, professeur déporté.
C’est quitter ton bureau en panique pour rejoindre la crèche de ton enfant, encerclée par des soldats armés. C’est entendre les bottes briser ton sommeil.
C’est aussi devoir écouter des experts occidentaux parler en ton nom, être considéré comme victime si tu es docile, acceptable. Être toléré si tu pleures devant le corps de ta famille massacrée à Gaza.
Être déclaré dangereux, terroriste, si tu oses relever la tête.
Être sommé de cesser d’être en colère pour « avancer vers la paix », c’est-à-dire vers ton éradication.
Être Palestinien, c’est survivre à la Nakba ininterrompue, porter le poids d’un génocide qui tue vite et lentement à la fois par les bombes, par les sièges, par les papiers administratifs, par l’attente qui étouffe.

C’est être blessé, amputé endeuillé, dispersé.
C’est voir ton existence réduite à une carte, une barrière, un permis.
Être Palestinien, c’est quand le goût du zaatar remplace la terre qu’on t’interdit de fouler.
Cette liste n’est qu’un fragment. Elle pourrait remplir des livres. Il suffit de vivre une seule journée avec un Palestinien pour comprendre que l’occupation n’est pas une frontière, c’est une condition.
Même en exil elle te poursuit : dans les papiers qu’on t’arrache, dans la maison que tu n’as jamais vue, dans la langue qu’on te vole, dans le soupçon permanent qui colle à ton nom.
Être Palestinien, c’est porter en soi le poids de la colonisation : une dépossession qui ne connaît ni répit ni frontière.

Source : Facebook
