Pour 2025, Caitlin Johnstone souhaite une année pleine de clarté. Elle explique à juste titre que nos sociétés sont profondément malades parce que tout le monde sent bien que quelque chose ne tourne pas rond, mais difficile de mettre le doigt sur l’origine de nos problèmes. Et c’est voulu. (I’A)
Tout le monde sait que notre société est profondément malade. Vous pouvez le ressentir. Certes, il y a de grandes divergences sur ce qui ne va pas exactement. Mais tout le monde sent bien qu’il se passe quelque chose de bizarre et d’anormal.
La source de cette maladie n’est pas claire à première vue, et vous entendrez donc d’innombrables explications sur ce qui provoque spécifiquement ce sentiment de malaise en nous. Certains disent que c’est parce que nous n’avons pas assez de religion dans nos vies. D’autres disent que c’est parce que nous en avons trop. Certains disent que c’est parce que la moitié du pays suit la mauvaise idéologie politique. D’autres disent que c’est parce qu’il y a trop de transgenres et de migrants. Certains disent que c’est parce que l’humanité est intrinsèquement pourrie. D’autres disent que c’est parce que notre société est asservie par une sinistre conspiration de juifs, de francs-maçons ou de technocrates néomarxistes.
Tout le monde n’est pas d’accord sur la nature de notre problème, mais nous sommes à peu près tous d’accord pour dire que quelque chose ne va pas du tout.
S’il est si difficile d’identifier la source de notre problème, c’est parce que tout est fait pour la cacher. Nous sommes dirigés par des ploutocrates non élus et des managers impériaux qui s’échinent à ne pas apparaître comme nos véritables dirigeants. Ces oligarques travaillent sans relâche pour manipuler nos esprits à travers une propagande déguisée en bulletins d’informations et médias dignes de confiance. Cette propagande fait naître dans nos têtes des idées dont on nous fait croire qu’elles sont nées de notre propre initiative. Ces ruses fonctionnent parce qu’elles s’appuient sur les tendances égoïstes de notre psychisme, dont nous sommes largement inconscients.
Tout cela permet de fabriquer le consentement à un système qui ne sert pas les intérêts des êtres humains ordinaires, et dont la plus grande partie est cachée à la vue de tous. Nous nous trouvons dans une dystopie de manipulation mentale. Nous pensons, parlons, votons, travaillons, achetons, dépensons et nous comportons plus ou moins comme les riches et les puissants veulent que nous le fassions. Mais nous pensons que nous sommes libres – parce que les mécanismes de contrôle nous sont soigneusement cachés.
Dès que nous sommes en âge de penser et de comprendre, nos pensées et notre perception sont façonnées par les puissants à l’aide du système le plus sophistiqué de manipulation psychologique à grande échelle qui ait jamais été conçu. Nous vivons toute notre vie en nous imprégnant des récits du pouvoir sur le monde et la place que nous y occupons. C’est tout ce que nous avons toujours connu, et nous pensons que c’est normal. Il ne vient pratiquement jamais à l’esprit de quelqu’un de se demander comment sa vision du monde a germé dans sa tête ; pour la plupart d’entre nous, cela ressemble tout simplement à la vérité et au bon sens.
Mais parce que nous vivons dans un système conçu pour profiter aux riches et aux puissants au détriment des gens ordinaires, nous sommes tous parfaitement conscients que la situation actuelle ne fonctionne pas vraiment. À mesure que les abus et les injustices inhérents au capitalisme deviennent de plus en plus flagrants, ce sentiment que quelque chose ne va pas devient de plus en plus répandu et aigu. Ce mécontentement est actuellement canalisé par les puissants dans de faux mouvements populistes conçus pour amener le public à soutenir le statu quo tout en lui donnant l’impression de mener une révolution courageuse contre l’establishment.
Le public devient de plus en plus inquiet et agité parce qu’il sent que quelque chose ne va pas, mais il ne peut pas dire ce que c’est. Un peu comme un patient atteint de démence avec une infection des voies urinaires. Cette agitation prend des formes qui vont de la folie à la lucidité, des crimes de haine et des mouvements racistes aux manifestations populaires contre les génocides et à une prise de conscience grandissante qu’un monde meilleur est possible.
À ce stade de l’histoire, notre tâche consiste à essayer d’orienter cette agitation grandissante vers la salubrité et la clarté. Nous devons aider les gens à comprendre où sont les vrais méchants, mettre en évidence les manipulations et les systèmes violents qui sont en jeu, assurer à chacun que son sentiment croissant que quelque chose ne va pas est absolument correct, et l’aider à voir exactement ce qui est en cause.
À l’aube d’une nouvelle année, c’est à cela que nous devrions tous travailler pour aider l’humanité à trouver la voie d’un avenir meilleur.
Source originale: Le blog de Caitilin Johnstone
Traduit de l’anglais par GL pour Investig’Action
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