Esteban Evrard

La guerre commerciale est une guerre aux travailleurs

Je rejoins les analyses développées dans la résolution et particulièrement celle sur la guerre commerciale. Je crois qu’il faut continuer de marteler, dès qu’on en a la possibilité, que la guerre commerciale est une guerre aux travailleurs.

Intervention au Conseil National du 17 mai – Esteban Evrard – Pas-de-Calais

D’abord parce qu’on a raison. On a raison de ne pas tomber dans le piège qui serait d’appeler à la guerre – commerciale d’abord, mais la guerre quand même – avec les pays qui investissent dans leur industrie depuis 40 ans ; avec les pays où notre propre patronat a délocalisé nos productions ; avec tous ces pays qui nous ont maintenant dépassé en la matière ; comme si c’était de cette manière que nous pourrions sauver nos usines en France. Comme d’un coup de baguette magique. Ça ne tient pas debout.

Et en disant ça, on fait la différence avec tout le monde. Une différence de fond. Qu’on se souvienne ! Quand l’Union européenne entérinait, il y a moins d’un an, des taxes qui vont jusqu’à 50 % sur les véhicules produits en Chine, non pas seulement les véhicules chinois, mais bien les véhicules produits en Chine, qu’est-ce qu’ils disaient les nôtres ? Nos eurodéputés, de droite comme de gauche ? Eh bien, ils disaient : « C’est pas suffisant ! ». Et pour certains, il fallait même monter ces barrières à 100 % ! Comme si c’était ça qui sauverait notre industrie automobile. Comme si nous n’avions pas de problèmes de savoir-faire, pas de retard technologique. Comme si nos gigafactories fonctionnaient à merveille. Comme si le capital n’exigeait pas toujours plus de rentabilité chez nous. Comme si, enfin, l’industrie mondiale n’était pas interdépendante et qu’on pouvait la couper et la découpler comme ça, d’un claquement de doigt, sans que ç’ait des répercussions sur nos productions, sur nos gars dans les boutiques, sur les prix à la consommation. Tout ça ne tient décidément pas debout !

Alors, il a fallu que ce soit Trump qui tire le premier dans cette guerre commerciale pour que, tous autant qu’ils sont, ils révisent la position et reviennent en arrière. Nous sommes visiblement les seuls à avoir eu pour boussole, dans la période, les intérêts de la nation et des travailleurs.

Et c’est bien heureux. Maintenant, on peut mener une belle bataille pour la nationalisation d’ArcelorMittal. Et n’oublions pas que c’est nous, le Parti communiste, avec la CGT, qui avons imposé cette question de la nationalisation. Et il a fallu tenir bon, contre vents et marées, contre tous les grands journaux, contre toutes les forces politiques. Contre tous ceux qui nous expliquaient il y a encore 2 mois que le problème de la sidérurgie française venait de l’acier chinois ou de l’acier indien, sans jamais pointer le choix fait par la famille Mittal de délocaliser demain ses productions à chaud pour venir inonder le marché européen de brames d’aciers coulées à l’autre bout du monde. Et qu’il aurait peut-être bon cœur, en gardant chez nous quelques activités à froid, de laminage notamment. Personne pour expliquer, à part nous, qu’il voulait faire des grands ports de Dunkerque et de Fos-sur-Mer des hubs logistiques maintenant qu’il a épuisé notre appareil productif national.

Tout ça nous montre à quel point nous avons raisons, et il faut aller encore plus loin, de tirer le fil entre le développement industriel et la construction de la paix. Un pays sans industrie n’a pas d’avenir. Mais notre industrie n’a pas d’avenir sans nouvelles coopérations. Et ces coopérations sont impossibles dans un monde en guerre, où des murs de haines sont dressés entre les peuples.

Nous avons de quoi faire de cette bataille pour la nationalisation une bataille structurante, de long terme, opérante et efficace pour le Parti. Chacun s’en rend un peu plus compte chaque jour : l’industrie, c’est vital pour le pays, mais c’est aussi vital pour le Parti.


Source : lepcf.fr

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