La guerre entre Tel Aviv et le Hamas touche également les prisons. Le ministère israélien de la Sécurité publique a approuvé jeudi 19 Octobre une série de « nouvelles mesures répressives » contre les prisonniers palestiniens. Elles permettent l'emprisonnement de personnes en nombre « dépassant la capacité des cellules », avec des indications également concernant la « réduction drastique de la consommation d'eau, d'électricité et de nourriture ».
« Israël se venge des prisonniers palestiniens dans ses prisons », a déclaré sur al-Jazeera le président de la Société des prisonniers palestiniens, Daqoura Fares, qui a dénoncé « les abus brutaux commis contre eux, avec des centaines de prisonniers victimes de violences au cours de ces deux dernières semaines ».
Fares a indiqué que la prison du Néguev est devenue comme celle d’Abou Graib – créée par les États-Unis en Irak lors de l’invasion de ce pays en 2003 – c’est-à-dire un centre de détention où « la barbarie et les violences sont perpétrés quotidiennement contre les prisonniers politiques Palestiniens ». Des témoignages similaires proviennent également des prisons d’Ofer, Megiddo et Beer Sheva.
Selon les rapports d’Addameer – une organisation non gouvernementale palestinienne qui surveille les conditions de détention des prisonniers – Tel Aviv utilise les prisonniers politiques comme une forme de « représailles et de vengeance » et a lancé un appel à la Croix-Rouge internationale concernant « le respect des droits humains dans le prisons israéliennes ».
Ces deux dernières semaines – comme l’indique Addameer – les autorités de Tel-Aviv ont commencé à utiliser de nouveaux dispositifs de “perturbation par ondes sonores” – considérés cancérigènes – dans le but de limiter toute possibilité de contact des prisonniers avec le monde extérieur et de leur refuser toute information sur le conflit. Des appareils de nouvelle génération qui, en émettant un signal sonore continu, produisent un bruit assourdissant qui provoque « de graves maux de tête, des maladies chroniques et empêche également les détenus de dormir ».
Un nouveau durcissement du régime de détention par le gouvernement israélien, qui s’ajoute aux autres formes de torture déjà utilisées : les déportations répétées d’une prison à l’autre, la privation de sommeil, l’interdiction de rencontrer des avocats, des membres de la famille ou les limitations de visites, pour des raisons de santé, sinon pour des « conditions physiques graves ». Des pratiques également utilisées à l’encontre des femmes détenues – une soixantaine – avec des attitudes qui ont pour but “d’humilier et de mortifier leur propre condition féminine”.
Avant l’opération « Tempête d’Al-Aqsa », le nombre de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes était d’environ 5 300 prisonniers, qui est passé à plus de 10 000 en moins de deux semaines avec une campagne d’arrestations dans toutes les villes et villages de Cisjordanie.
Le Hamas a annoncé que la capture de prisonniers israéliens visait à « obtenir la libération des détenus palestiniens », dont la grande majorité sont en détention administrative. Une mesure qui permet à Israël d’emprisonner toute personne, dissident ou militant palestinien, pendant plusieurs mois, renouvelables indéfiniment, et sans avoir à notifier aucune accusation ou charge. Une pratique de masse définie par les ONG de défense des droits de l’Homme comme une « forme illégale de répression politique », étant donné qu’on peut « être emprisonné sans accusation précise et rester en détention administrative, sans procédure régulière, même pendant des années ».
Source : Investig’Action