Alors que le Mali vient d’être suspendu des instances de la Francophonie, le mouvement Intal qui œuvre pour la solidarité internationale et contre le colonialisme manifeste son soutien au peuple malien. Le renversement du président Ibrahim Boubacar Keita répond à la volonté du peuple qui souffre depuis des années du pillage des richesses du Mali et de l’ingérence étrangère. Le pays doit se reconstruire et il revient au peuple malien de choisir son destin.
La semaine du 10 août 2020 a été marquée par une mobilisation historique de la population malienne partout au Mali. Mais également en Belgique, en France, en Suisse, aux États-Unis, au Canada où beaucoup ont manifesté leur soutien au peuple malien en quête de justice et de souveraineté. Un peuple opposé à la politique de son président Ibrahim Boubacar Keita (appelé IBK), appliquant une gouvernance oligarchique répondant aux intérêts des multinationales étrangères avec la France comme chef de file pour l’Occident.
C’est dans ce contexte qu’est survenu le mardi 18 août 2020, le renversement du président Ibrahim Boubacar Keita par l’armée malienne qui non seulement ne dispose pas des armes nécessaires pour faire face aux djihadistes, mais qui en plus souffre du manque de nourriture. Alors que la France et le Mali sous le président déchu ont signé un accord de défense prévoyant que l’État malien est responsable des actes des soldats français (ex : si un soldat français commet des dommages collatéraux, le Mali en est responsable), les soldats maliens manquent cruellement de moyens. Ce renversement a donc été poussé par la volonté du peuple malien qui en a ras le bol de l’exploitation des richesses de son pays par les États étrangers, ainsi que par des soldats maliens qui veulent pouvoir se battre contre les terroristes et récupérer la souveraineté de leur territoire. Bien entendu, nous devons rester prudents sur la volonté de la direction de l’armée malienne qui devrait, pour une véritable souveraineté du Mali, suivre les intérêts de la population malienne.
À la suite de ce changement historique au Mali, le mouvement Intal réaffirme le respect de la souveraineté politique du Mali. Il n’appartient pas à la France ni à d’autres États étrangers de s’ingérer dans les affaires intérieures du Mali. En cela, nous demandons à la Belgique de ne pas suivre la France, d’imposer un soi-disant dialogue entre l’opposition malienne (appelée M5) et le président déchu. Le peuple malien ne veut plus de son président qui les plonge dans l’extrême pauvreté. Ne soyons pas dupes si la France demande ce dialogue, c’est parce que l’ancien président malien répondait à ses intérêts et donc à des intérêts géostratégiques (l’or, le pétrole…). En outre, actuellement, les différentes composantes de l’opposition malienne sont en pleine discussion. C’est évidemment une situation extrêmement compliquée, elle demande beaucoup de prudence et de sérénité pour éviter des affrontements dont la population serait la première à payer le prix.
Il est donc essentiel de respecter le choix du peuple malien en affirmant un soutien à son égard. Enfin, Intal s’oppose à toutes sanctions internationales qui auraient des conséquences dramatiques pour le peuple malien. C’est au peuple malien de choisir ses dirigeants et ses richesses lui appartiennent.
Intal lutte pour le développement souverain des peuples et pour la promotion de la solidarité internationale. Face au nécolonialisme de l’Occident et des institutions internationales au service des multinationales et des banques, le groupe Intal Congo est actif sur le terrain de la lutte décoloniale et de l’anti-impérialisme en Afrique.