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Pourquoi nul ne devrait se réjouir de la position de la Belgique à propos de Gaza

On n’en est qu’au début de 2024 et nous avons déjà une solide candidate au titre de « pire fête de l’année ». Ce titre devrait aller aux tristes célébrations qui marquent la façon dont la Belgique a assumé la présidence tournante de l’Union européenne.

La vaillante petite Belgique ne méritera qu’on l’applaudisse au cours des mois à venir que si ses dirigeants joignent les actes à la parole.

Petra De Sutter, la vice-Première ministre, s’est ouvertement opposée à la guerre d’Israël contre Gaza.

Elle a proposé que la Belgique soutienne la cause adoptée par l’Afrique du Sud – qui accuse Israël de violer la Convention sur le génocide – devant la Cour internationale de justice. Un peu plus tôt, elle avait déjà demandé que soit suspendu l’« accord de partenariat » qui sous-tend les relations de l’UE avec Israël.

Alors que la position de De Sutter est certainement meilleure que celle de bien d’autres membres de l’élite dirigeante en Occident, il conviendrait cependant de l’inciter à aller beaucoup plus loin.

On remarquera que ses commentaires des quelques mois écoulés n’abordent pas directement les investissements en Belgique de l’industrie israélienne de l’armement.

De Sutter est née à Audenarde (Oudenaarde), une commune située non loin de la ville flamande de Gand.

Cette même Audenarde héberge OIP, une firme appartenant au fabricant d’armes israélien Elbit Systems.

Cette vérité est fréquemment mise sous l’éteignoir.

OIP passe pour une importante contributrice à l’économie locale en donnant l’impression qu’elle est sortie du sol flamand comme le ferait une endive ou un chou. Lors du Salon du Bourget de l’an dernier – une importante foire aux armements – elle occupait un stand au pavillon belge, plutôt qu’au pavillon israélien où sa maison mère Elbit était représentée.

Freddy Versluys, le patron d’OIP, a longtemps prétendu que son usine d’Audenarde ne fabriquait pas de matériel pour Israël. Il est impossible, avait-il dit en 2013 déjà, d’obtenir des autorités flamandes les permis d’exportation requis.

Ses allégations sont toutefois contredites par les rapports officiels émanant de la Flandre, la région où opère OIP.

Le dernier rapport disponible dit qu’au cours de l’année 2022, la Flandre a accordé dix licences pour des exportations d’armes vers Israël.

La valeur totale de ces licences excédait 2 millions de USD.

OIP a été racheté par Elbit il y a plus de vingt ans. La firme a sans nul doute contribué à développer les activités internationales de sa maison mère et à découvrir de nouvelles opportunités en vue d’exporter des armes testées sur les Palestiniens.

Une affabilité certaine à l’égard des marchands de mort

Entre autres choses, OIP fabrique des équipements qui permettent aux snipers d’utiliser leurs carabines sous le couvert de l’obscurité, ou encore des caméras destinées à divers véhicules militaires et autres navires de guerre.

La firme produit également des lunettes de vision nocturne pour les pilotes des hélicoptères militaires. Ces lunettes font partie des équipements dont la Flandre a approuvé l’exportation vers Israël.

Les doléances de Petra De Sutter ces quelques derniers mois ne bouleversent en aucun cas l’affabilité générale affichée par la Belgique à l’égard d’Israël et de ses marchands de mort.

Philippe Busquin a été un homme politique on ne peut plus accommodant. Il a été le membre belge de la Commission européenne (l’exécutif de l’UE) de 1999 à 2004.

Nanti de cette capacité, il a facilité une participation plus importante d’Israël au programme de recherche scientifique de l’UE. Il en est résulté que les fabricants d’armes du genre d’Elbit Systems susmentionné ont tiré grand parti des subventions de l’UE.

Busquin a rejeté les appels en vue d’exclure Israël du programme à cause des injustices qu’il fait subir aux Palestiniens. Suite à une récente requête déposée au nom de la liberté d’information, j’ai appris que le Technionune université israélienne – avait applaudi Busquin d’avoir agi de la sorte.

Dans une lettre de 2002 – voir ci-dessous – le Technion remerciait Busquin pour son « soutien continuel et son attitude favorable envers la science israélienne ».

Le Technion assiste l’industrie israélienne de l’armement en développant de nouveaux outils destinés à tuer et à mutiler des Palestiniens. Tel était le genre de coopération pour laquelle Busquin déployait une « attitude favorable ».

La vaillante petite Belgique n’a jamais vraiment été solidaire avec les Palestiniens.

Tant que le pays n’aura pas cessé de commercer avec l’industrie israélienne de l’armement, il restera dans le camp des oppresseurs des Palestiniens.


Source : The Electronic intifada

Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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