Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas…

Communiqué de presse de l'ABP

Association belgo-palestinienne Wallonie-Bruxelles (Naïm Khader)

10 juillet 2006

Quarante-six Palestiniens tués depuis le début de l’opération israélienne « Pluies d’été ». Deux tiers d’entre eux sont des civils, selon l’organisation israélienne B’tselem. La seule installation électrique de la Bande de Gaza bombardée. En conséquence de quoi, pénurie d’eau. . Les ponts démolis par des missiles tirés de F16. Tous les passages fermés, pour les personnes comme pour les biens. Plus de cinq mille personnes attendant en Egypte de pouvoir rentrer chez eux, dont des malades, des vieillards et des enfants. Cinq cents autres bloqués dans des conditions précaires dans la zone frontière entre l’Egypte et Gaza. Les vivres viennent à manquer. Les hôpitaux en manque de médicaments indispensables. Les réserves de fuel épuisées, empêchant les générateurs de fonctionner. Des bombes soniques, considérées par Physicians for Human Rights comme une torture physique et psychologique, empêchant un million trois cents mille personnes de dormir. Et pour couronner le tout, le kidnapping de soixante-quatre membres du gouvernement ou proches de lui.

L’Etat d’Israël pratique la punition collective en violation du droit international. Et il continue à le faire en dépit des déclarations de Kofi Annan, en dépit des protestations des organisations de droits humains, de santé ou autres.

Tout le monde connaît le visage du soldat israélien fait prisonnier dans l’exercice de ses fonctions. Personne ne connaît le visage de tous les innocents assassinés.

Il faut d’urgence mettre fin à l’escalade de la répression, aux assassinats et à la destruction systématique de toutes les infrastructures de Gaza, comme le demande le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (S-1/Res.1).

Les responsables politiques belges et européens ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Il y a urgence à appeler à une réunion du Conseil de Sécurité et à mettre en place des mesures contraignant Israël à cesser toute opération militaire dans les territoires palestiniens, en vue d’assurer la sécurité des populations civiles.

En ce deuxième anniversaire de l’Avis de la Cour Internationale de Justice condamnant le Mur de séparation construit par Israël, nous rappelons l’appel de l’ABP au déploiement d’une force internationale de paix et d’interposition pour la sauvegarde des populations civiles de la région. La politique unilatérale du gouvernement israélien condamne toute solution négociée.

L’Europe et la Belgique se sont prononcées pour un Etat palestinien aux côtés d’Israël. Auraient-elles oublié la responsabilité qui leur incombe ? Elles sont responsables non seulement de ce projet mais encore de l’application de la IVe Convention de Genève, de celle l’Assemblée et du Conseil de Sécurité des Nations Unies et du respect de la déclaration des droits de l’Homme. Il est inadmissible que l’occupé soit sanctionné et que l’occupant ait les mains libres.

L’Association Belgo-Palestinienne demande instamment aux autorités belges de faire leur devoir et, face aux pressions américaines, israéliennes et autres, de faire preuve de courage politique. Les citoyens ne leur pardonneront pas leur silence et encore moins leur lâcheté. Des pressions doivent être exercées pour mettre fin immédiatement à l’opération en cours sur la Bande de Gaza. La Belgique doit montrer l’exemple et faire tout ce qui est en son pouvoir pour arrêter la politique de faits accomplis du gouvernement israélien. C’est pourquoi, en tant que membre de l’Union Européenne, elle doit peser de tout son poids au sein du Conseil des Ministres pour qu’au delà des déclarations, des actions concrètes et efficaces soient prises.

Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas. Israël commet un crime de guerre.

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