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Les médias nous font perdre la tête, même à propos des « otages »

Les médias ne nous font pas défaut. Les médias ne sont pas là pour faire du journalisme. Ils sont les propagandistes de leurs gouvernements. Et leurs gouvernements sont en train de permettre un génocide

Sur les médias sociaux, @zei_squirrel présente un autre de ses excellents fils de discussion sur l’utilisation par les médias occidentaux d’un langage trompeur pour manipuler l’opinion des lecteurs sur ce qui s’est passé à Gaza au cours de l’année écoulée.

Cette fois, il s’indigne de la façon dont l’agence Associated Press, ou AP, souligne dans ses reportages l’incapacité supposée de faire la distinction entre les « militants » palestiniens et les « civils » dans le bilan officiel des morts de Gaza – qui, de toute façon, est largement sous-estimé – pour insinuer le discours israélien selon lequel la plupart des morts de Gaza sont probablement des membres du « Hamas maléfique ».

Il parle à juste titre de blanchiment de génocide.

Mais je voudrais aborder un point parallèle concernant le langage utilisé par les médias occidentaux qu’il ne soulève pas ici, mais qui est tout aussi trompeur et aggrave le problème même qu’il examine.

Le double standard devrait être flagrant. Alors que l’AP et d’autres médias tiennent à faire la distinction entre les civils et les militants parmi les victimes palestiniennes pour suggérer qu’une proportion significative des morts sont en fait des militants, ils font exactement l’inverse lorsqu’ils parlent des Israéliens emmenés à Gaza par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre 2023 contre Israël.

Ce point est illustré par ce paragraphe, tiré du post de @zei_squirrel :

Le Hamas, une fois de plus, est cité comme ayant « enlevé » 250 Israéliens le 7 octobre. Ces Israéliens sont toujours décrits comme des « otages ». Mais nous savons qu’une proportion importante d’entre eux étaient en fait des soldats – des soldats enlevés ce jour-là dans les bases militaires qui ont mis en œuvre une occupation brutale et un siège de type médiéval de 17 ans sur Gaza. Aucun de ces soldats n’a été « enlevé ». Ils ont été « capturés ».

Aucun média n’a fait le moindre effort pour faire la distinction entre les civils israéliens saisis ce jour-là et les soldats israéliens. Tous les Israéliens emmenés à Gaza le 7 octobre se sont vu automatiquement accorder le statut de civil par l’utilisation du mot « enlevé », même si nous savons que ce n’est pas vrai, loin s’en faut.

De même, aucun effort n’a été fait pour expliquer que les Israéliens libérés par le Hamas étaient des civils, contrairement à nombre de ceux qui sont toujours détenus à Gaza – sans doute parce que le Hamas a préféré utiliser des soldats comme principale monnaie d’échange dans les négociations plutôt que des civils.

Pour quoi le Hamas négocie-t-il, au-delà d’un cessez-le-feu ? Pour le retour de plusieurs milliers de Palestiniens qui ont réellement été enlevés et traînés dans des camps de torture israéliens tels que Sde Teiman.

(Rappelons que l’occupation israélienne des territoires palestiniens a été déclarée illégale par la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction du monde. En droit international, Israël est l’agresseur incontestable. Le Hamas n’a pas « commencé » le 7 octobre. Israël « commence » depuis des décennies avec son occupation illégale. Les juges ont reconnu que les Palestiniens ont le droit légal de résister à leur occupation par la violence pour se libérer. Oui, lorsque le Hamas prend pour cible des civils israéliens, il commet un crime de guerre. Mais Israël, en tant qu’agresseur incontestable, n’est pas en mesure de faire respecter la loi dans les territoires qu’il occupe illégalement).

Alors pourquoi les médias ne font-ils pas la différence entre les civils israéliens « enlevés » et les soldats israéliens « capturés » dans leurs reportages ? Parce que le langage façonne fortement les émotions que nous ressentons face aux événements d’actualité.

Si la plupart des Israéliens restés à Gaza sont en fait des soldats et non des civils, les opinions publiques occidentales pourraient se sentir encore moins réceptives à l’argument selon lequel le massacre massif des Palestiniens, la destruction de leurs maisons et de leurs infrastructures et leur famine sont nécessaires pour assurer le retour des Israéliens. Ils pourraient plutôt insister pour que leurs gouvernements cessent d’armer le génocide israélien et imposent un cessez-le-feu.

C’est précisément ce qu’Israël ne veut pas. C’est précisément ce que les gouvernements occidentaux ne veulent pas. Et c’est précisément ce que les médias occidentaux ne veulent pas.

C’est pourquoi les médias ne font aucun effort pour savoir combien d’Israéliens à Gaza sont, en fait, des soldats. Même l’idée qu’ils ont le devoir de le découvrir les scandaliserait. Ils y verraient une justification du « terrorisme ».

Ainsi, alors que les médias insistent pour faire une distinction entre les civils palestiniens et les militants, entre les femmes et les enfants, d’un côté, et les hommes de l’autre (comme si chaque homme à Gaza était un combattant et donc une cible légitime), ils continuent à faire référence à tous les Israéliens détenus à Gaza comme étant « enlevés », comme étant des civils.

Les médias ne nous font pas défaut. C’est ce qu’ils sont censés faire. Ce ne sont pas des journalistes. Ce sont des propagandistes pour leurs gouvernements. Et leurs gouvernements sont en train de permettre un génocide.


Source : jonathancook

traduction: arretsurinfo

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