250 euros d'amende pour avoir manifesté devant l'ambassade du Mexique
Le 31 octobre, face à la militarisation du département de Oaxaca au Mexique et aux agissement des escadrons de la morts qui ont assassinés impunément de nombreux civils, dont un journaliste international, une organisation des droits de l'homme du Mexique a lancé par internet un appel international à se manifester auprès des Ambassades du Mexique dans le monde. A Bruxelles, une trentaine de personnes se sont rassemblées face à l' Ambassade du Mexique à Bruxelles pour exprimer leur opposition à ces massacres et à la militarisation des luttes sociales.
Voici l'adresse du bourgmestre de Bruxelles :
freedy.thielemans@brucity.be
4 mois après ce rassemblement, 13 des personnes présentes ce jour ont reçu un courrier de la part de la ville de Bruxelles leur annonçant qu'ils étaient passibles d'une amende de 250 euros sous prétexte de ce que que la manifestation n'était pas autorisée. Parmi elles des personnes de nationalité belge et étrangères, des syndicalistes, des juristes et un membre de la CRER (comité de soutien de l'UDEP à Bruxelles) .
Les personnes et organisations qui convoquent la conférence de presse s'insurgent contre cette grave limitation du droit d'expression et du droit constitutionnel à manifester, en particulier s'agissant de défendre les droits de l'homme qui est un droit des citoyens et un devoir des autorités qui transcende les frontières. Elles s'interrogent sur la désignation arbitraire par les autorités communales de coupables et responsables de cette manifestation dont le PV lui-même indique qu'elle est spontanée. Elles s'interrogent aussi sur le caractère intimidatoire de la décision des autorités bruxelloises, face à un rassemblement qui s'est déroulé pacifiquement et sans altérer le moins du monde l'ordre public, les manifestants ayant été invités par l'Ambassadrice du Mexique à rentrer dans l'Ambassade pour dialoguer et faire part de leurs inquiétudes et de leurs revendications.
Le présence de trois corps de police et leur attitude pose aussi question. Voyant que la manfestation n'altérait en rien l'ordre public, elles se sont montrées amicales et coopératives et n'ont rien demandé aux manifestants, sauf de se disperser après le dialogue avec le personnel de l'Ambassade, ce qui fut fait comme annoncé dès le début. Quelle est alors le sens de ce courrier répressif et menaçant 4 mois après les faits ?
S'il n'y a pas eu aucune perturbation de l'ordre public et de la circulation, au service de qui et de quoi agissent les autorités communales bruxelloises ? Cette attitude répressive représente-t-elle une contribution de l'administration du Bourgmestre Thielemans (PS) à la réduction des droits civils sous prétexte de la guerre au terrorisme ? Comment interpréter cette nouvelle atteinte au droit de manifester, alors même que les "altermondialistes "de Liège viennent d'obtenir un non lieu après une persécution judiciaire de longs mois.
Voici l'adresse du bourgmestre de Bruxelles :
freedy.thielemans@brucity.be
Paul Emile Dupret – Juriste au Parlement Européen – Groupe GUE/NGL
Selma Benkhelifa – Avocate au Barreau de Bxl.
CLEA – Comité pour la liberté d'expression et d'association
Info : Oscar Flores 0496 40 33 09