72 personnes vivant ou ayant vécu dans la rue sont mortes à Bruxelles en 2016, selon le collectif “Morts de la Rue“. Le collectif note que ce chiffre est en nette augmentation depuis 2015 (55 décès). Il a même triplé depuis 2005.
Bruxelles n’est pas Mossoul, il n’a pas plu tous les jours des bombes sur la ville.
Bruxelles n’est pas Caracas, il y a partout des épiceries et des supermarchés qui regorgent de
nourriture.
Bruxelles n’est pas Gaza, les hôpitaux sont alimentés en électricité jour et nuit, et des équipes
compétentes se relaient dans tous les services.
Bruxelles n’est pas le Sahara, les rues sont animées, la circulation est dense et fait la fortune des
fabricants de feux de signalisation. Peut-être aussi celle de la police qui peut distribuer
quotidiennement une grande quantité de PV.
Bruxelles n’est pas un bidonville, c’est une ville riche, cosmopolite et une capitale européenne.
Et pourtant … 72 personnes sont mortes dans la rue en 2016 …
Avouons qu’à une époque tellement soucieuse de son environnement, ça fait un peu tache !!!
Alors, que fait la ville ?
Si elle prétend garantir la sécurité des citoyens par l’installation de caméras de surveillance,
l’organisation de patrouilles et le maintien de l’armée dans certaines zones stratégiques, il faut croire
que certains êtres humains sont moins « citoyens » que les autres. Leur condition (leur image ?) ne
permet apparemment pas que leur soit prodiguée l’attention que monopolisent les quartiers
européens, les zones touristiques et les temples de la consommation. Un bref entrefilet dans un
grand quotidien francophone ne contentera de relater que quelques personnes sensibles se sont
réunies pour planter un arbre à leur mémoire.
« Indignez-vous ! » écrivait Stéphane Hessel en 2010. Il y a de quoi en effet.
Source: Investig’Action