L’administration Biden se prépare à ce que la guerre en Ukraine se transforme en un conflit gelé pendant des années, voire des décennies, à l’instar de la situation dans la péninsule coréenne, a rapporté POLITICO jeudi.
Des responsables US ont discuté de cette possibilité, y compris des options potentielles pour tracer les lignes d’un conflit gelé que les deux parties accepteraient de ne pas franchir. Le rapport indique que l’idée de geler les combats pourrait être un “résultat politiquement acceptable à long terme”.
L’administration envisage cette possibilité parce qu’elle ne s’attend pas à ce que l’Ukraine regagne beaucoup de territoires dans sa contre-offensive tant attendue. Selon POLITICO, les États-Unis s’attendent à ce que l’assaut “ne porte pas un coup fatal à la Russie”.
Un responsable US a déclaré que l’administration se préparait à soutenir l’Ukraine sur le long terme, que le conflit soit gelé ou non. “Nous planifions à long terme, que le conflit soit gelé ou dégelé“, a déclaré le responsable à POLITICO.
Ce soutien à long terme impliquerait de continuer à armer l’Ukraine et d’essayer de rendre l’armée du pays plus interopérable avec l’OTAN. Certains membres de l’OTAN cherchent à faire évoluer le statut de l’Ukraine au sein de l’alliance. Mais les États-Unis et les membres de l’OTAN en Europe occidentale sont réticents à ouvrir à Kiev une voie concrète vers l’adhésion. Toutefois, de nouvelles garanties sont attendues à l’avenir.
Selon POLITICO, ces nouvelles garanties pour l’Ukraine pourraient aller d’un “accord de défense mutuelle au titre de l’article 5 de l’OTAN à des accords d’armement avec l’Ukraine de manière à dissuader la Russie, comme cela est fait pour Israël”. Les responsables US ont déclaré qu’au minimum, l’OTAN s’assurerait que les armes de l’Ukraine soient compatibles avec l’alliance. L’OTAN mènerait également des entraînements conjoints avec les troupes ukrainiennes.
Étant donné que l’une des principales motivations de la Russie pour envahir l’Ukraine était son alignement sur l’OTAN et que sa principale exigence lors des négociations au début de la guerre était la neutralité de l’Ukraine, un conflit gelé impliquant que l’OTAN continue d’armer Kiev ne serait probablement pas acceptable pour Moscou. Bien que les responsables russes se soient montrés ouverts aux négociations, le Kremlin a déclaré qu’il pensait que les objectifs de la Russie ne pouvaient être atteints que par des moyens militaires.
Si le conflit reste figé sur les lignes de combat actuelles, l’Ukraine perdrait beaucoup plus de territoire que si elle avait négocié un accord avec Moscou peu après l’invasion. Mais les États-Unis et leurs alliés ont découragé les pourparlers de paix, et l’administration Biden ne montre toujours pas d’intérêt pour une solution diplomatique durable.
Source originale: AntiWar
Traduit de l’anglais par GL pour Investig’Action
Retrouvez sur notre boutique en ligne,
le nouveau livre de Michel Collon