Alors que les enjeux réels sont la plupart du temps survolés de manière légère et arbitraire, les médias occidentaux évoquent à peine les manifestations qui ont lieu contre la guerre au Niger. Nous abordons ces enjeux avec Denis Sindete mais aussi les causes profondes du djihadisme dans la région, peut-être à chercher par exemple du côté de la guerre en Libye voulue par Nicolas Sarkozy?
Nous interviewons Denis Sindete, rédacteur en chef de La Flamme (organe politique du Parti Communiste du Bénin- PCB) et président de l’ Association Béninoise de Solidarité et d’Amitié avec les Peuples (ABÉSAP).
En préambule, Denis Sindete nous confie les craintes récentes:
Les chefs d’état-major de la CEDEAO se sont réunis depuis jeudi au Ghana pour mettre au point les “dispositifs d’attaques ciblées” comme ils disent. Ils évoquent des attaques de 90 jours. Les contingents seraient fournis par la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Nigeria et le Bénin. D’autres pays comme la Guinée Bissau fourniraient aussi des contingents. Les attaques commenceraient dans trois jours selon certaines informations…
Comment qualifiez-vous la situation, coup d’Etat ou renversement ? Etait-ce prévisible? Quelles sont les reproches faits au au président Bazoum? Sont-ils légitimes selon vous?
Ce qui saute aux yeux de tout le monde, c’est dès que les militaires ont pris le pouvoir, ils ont mis en place un comité national de sauvegarde de la patrie et ont formé un gouvernement qui a l’effectivité du pouvoir politique au Niger aujourd’hui. Et c’est avec ce pouvoir que la France a négocié pour obtenir l’évacuation de ses ressortissants et ceux d’autres pays européens. C’est avec ce pouvoir que la CEDEAO négocie ou envoie des missions pour négocier la libération du président déchu ou sa remise au pouvoir.
Était-ce prévisible? C’est difficile à dire. Mais si on tient compte du contexte général de la région du Sahel avec toutes les horreurs que les puissances impérialistes, la France en tête font subir aux populations et à l’armée, alors qu’une multitude de bases militaires étrangères sont là, censées épauler l’armée pour en finir avec les djihadistes, mais sans succès depuis une dizaine d’années au moins, ce qui s’est produit était largement plausible. Si on tient compte qu’au lieu d’aider à enrayer l’insécurité, c’est au pillage des ressources naturelles qu’on assiste, avec la couverture des exactions des djihadistes par des troupes étrangères; si on tient compte des soldats nigériens qu’on massacre froidement avec la complicité ouverte desdites forces étrangères, on peut estimer que le coup d’Etat pouvait intervenir. Certaines personnalités avaient prévenu que les chefs d’Etat qui n’écoutent pas leur peuple ou l’étouffent feraient face à des militaires patriotes.
Autre élément, lorsqu’un chef d’État-major du Niger fait une mission au Mali pour discuter des questions de sécurité et à comment contrer les djihadistes vu les succès des forces armées maliennes sur ce terrain, et qu’on le limoge quelques jours après cette mission, il peut y avoir des raisons pour que des militaires soient offusqués devant ce qui apparait comme des manœuvres inadmissibles de la part du chef suprême des armées contre l’armée et le peuple en proie à la terreur des djihadistes. Il ne s’agit pas d’être pour ou contre les putschs. Il s’agit de constater qu’il y a une sorte de convulsion patriotique en œuvre dans cette région de nos jours, comme l’a dit le Président du Wapo-Opao – West African people organisation.
Les putschistes ont énuméré une série de griefs contre le président Bazoum. Ils ont évoqué les questions sécuritaires sur lesquelles il a failli, ils ont parlé de mauvaise gouvernance, de corruption, etc. Ces allégations sont corroborées et appuyées par des révélation ou des propos de l’ancien premier ministre et d’autres qui poussent les gens à leur demander où passent les fruits des ressources minières vendues ou pourquoi ils ne prennent pas l’initiative de transformer les ressources sur place.
En un mot pourquoi pas l’industrialisation du pays pour que les jeunes trouvent du travail au lieu d’aller mourir dans le désert ou dans la méditerranée sur les routes de l’exil économique.
On connait un peu les intérêts français au Niger mais il y a aussi une présence des Etats-Unis très importante. Quel rôle jouent-ils?
Les intérêts français sont multiples. Dit simplement ainsi, on ne met pas le doigt sur la réalité vivante. Les militaires français sont là pour sécuriser le pillage de l’uranium, de l’or et d’autres ressources, sans compter les perspectives en eau potable dont les réserves peuvent s’étendre sur plusieurs siècles. Et cela cache des convoitises, sachant que l’eau devient un enjeu majeur dans le monde désormais. Ils sont là pour protéger les pouvoirs qui se soumettent à cette domination et cette exploitation. Ils sont là aussi pour déposer ceux qui tentent de demander que le pillage diminue un peu avec l’augmentation un tant soit peu du prix d’achat de l’uranium. Ils sont là pour étouffer les protestations populaires contre le pillage et enfin pour laisser persister l’assassinat à petit feu des populations surtout des zones où l’uranium est exploité. Radioactivité élevée, déversement des déchets et poussière dans la nature, toutes ces choses qui empoisonnent et rendent malade à vie ou tuent les populations livrées à elles-mêmes sans aucune compensation ni sanctions de la société française en cause (Areva hier, Orano aujourd’hui).
Les autres puissances aussi ont des intérêts stratégiques, militaires et économiques au Niger. Le Niger occupe une place stratégique de par sa position au centre du Sahel et par ses ressources. Les USA ont au moins une base militaire au Niger à Niamey certainement et on parle d’un autre site à Agadez pour les drones. On parle d’une présence de 1.300 soldats. En fait, ils disposeraient d’une trentaine ou plus de bases en Afrique. Mais il faut compter aussi tout ce qui est logistique et services de renseignements et tout ce qui permet d’aller intervenir ailleurs et renverser des régimes qu’on estime pas démocratiques dans leur entendement. Bien sûr ces bases servent à tous les coups bas divers contre les peuples ou des personnalités gênant leurs intérêts.
En ce qui concerne les USA, ils obéissent à leur ligne directrice. Si tu ne peux pas vaincre, il faut coopérer. Ils savent que la situation est critique et que les enchères guerrières vont entraîner le départ non seulement des troupes françaises mais de toutes les troupes, y compris les leurs. Or, cela équivaudra aussi à revoir les accords économiques léonins, s’il n’y a pas un embrasement général de la région. Pour ne pas être accusés demain d’avoir attisé le feu, les USA disent soutenir les mesures de la CEDEAO et en même temps prônent les négociations. Comme s’ils se désolidarisent des va-t-en guerre. Ils diront qu’il s’agit de la realpolitik. Contrairement aux Français qui ne veulent pas comprendre que la conscience patriotique monte contre les crimes exécrables de la colonisation, de la domination et de l’exploitation sous toutes ses formes.
Peut-on parler d’indépendance de la CEDEAO, à quel point les décisions prises sont celles que souhaiteraient la France ?
Indépendance de la CEDEAO? Cela ferait rire. Il n’y a qu’à voir ce à quoi elle joue depuis quelques temps, violant même ses propres règles. Et obéissant aveuglément et sans la moindre honte aux diktats de la France et de ses alliés de l’OTAN en ce qui concerne les sanctions illégales et inhumaines contre le Mali et le Burkina par exemple. On voit actuellement de quelle indépendance il s’agit avec le cas du Niger. Avant même qu’elle se réunisse, la France dit soutenir toutes ses décisions. Et curieusement ou obéissant au doigt et à l’œil du maître, ses décisions sont presque identiques à celles prises ou annoncées par Macron: rétablissement de Bazoum, sanctions économiques, menace de guerre si les putschistes ne se plient pas à ces décisions. Tout cela dans l’oubli total des souffrances du peuple nigérien, de sa souveraineté et de son droit à décider de son sort. Tous les discours sur la paix, la coopération, le développement, la solidarité, l’assistance aux pays enclavés, aux peuples déshérités, aux communautés en proie au terrorisme, aux déplacés fuyant les guerres tombent ainsi à l’eau.
Et pour la première fois après la colonisation, on voit des pays dits indépendants et voulant coopérer pour le développement économique se coaliser pour faire la guerre à un pays associé sous dictée du principal colonisateur.
Il faut préciser comment se passent les préparatifs de guerre actuellement au Ghana par les chefs d’état-major: ils obéissent à trois voire grand maximum cinq chefs d’Etat qui agissent sans consulter leur parlement après la violation des traités de la CEDEAO. Et surtout contre la volonté des peuples qui majoritairement rejettent la guerre contre le Niger et appellent au dialogue et aux solutions diplomatiques. Il faut souligner que des manifestations ont eu lieu au Ghana ces derniers jours contre la guerre. Les chefs traditionnels se sont aussi exprimés pour la refuser.
On entend peu parler dans les médias français du rôle et des conséquences de la guerre en Libye voulue par Sarkozy, n’est-ce pas un élément fondamental dans la problématique djihadiste au Sahel?
Les médias français sont sommés par Macron de se taire sur les forfaits de la France en Afrique. La situation actuelle intervient peu après que les troupes françaises aient été chassées du Mali et du Burkina avec des preuves de leur incapacité à chasser les terroristes et de leur connivence avec les djihadistes. Laisser trop de liberté éditoriale aux médias pourrait les obliger à rappeler le rôle criminel de la France de Sarkozy, de l’Amérique d’Obama et des autres dirigeants de l’OTAN dans la guerre barbare contre la Libye et l’assassinat ignominieux de Kadhafi. Le rappel de ces faits soulignerait de plusieurs traits les origines de la crise sécuritaire au Sahel d’une part et la lumière sur les forfaits actuels d’autre part, montrerait de façon crue, le rôle dévastateur des troupes d’occupation françaises, onusiennes, américaines au Sahel et plus globalement en Afrique. Elles sont aussi responsables en RDC, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, etc. Il est à peine besoin de rappeler ici ce qu’elles ont fait en Côte d’Ivoire contre Gbagbo et le peuple ivoirien, avec des milliers de morts, au profit de Ouattara pour y préserver les intérêts de la France, ce qu’elles font au Congo avec des bandes de terroristes qui pillent et tuent pour que l’Europe et les USA et autres disposent du coltan, du cobalt, du diamant, de l’or du Congo à vil prix, pendant que les populations doivent fuir et errer dans leur propre pays. Tout cela, actualisé ou approfondi montrerait l’urgence du départ immédiat et sans une seule minute de répit des troupes étrangères d’occupation. Car, s’il y a quelque chose qui s’appelle djihadisme, il est créé, nourri et entretenu par la France et ses alliés. C’est bien visible aujourd’hui avec leurs propres actes qui mettent vent debout les jeunes partout au Sahel et en RDC.
Le président du Nigeria fait les Unes des médias mais le président béninois semble vouloir jouer un rôle également comme vous nous l’expliquiez via un communiqué de votre organisation. Quels sont les bénéfices qu’il peut tirer de son activisme?
Le président béninois Patrice Talon se met en avant en cherchant un rôle de premier plan contre le Niger. En fait, il veut se montrer comme le nouveau pilier de la Françafrique adoubé par Macron. Il veut prouver qu’il est à la hauteur et servir, comme ses devanciers du genre Ouattara et compagnie. Alors, il faut qu’il joue le va-t’en guerre sous les ordres des maîtres, après avoir cédé son pays comme terre d’accueil et couloir de transit (Niger-Bénin, Bénin-Niger) des troupes et armes françaises ou de l’OTAN. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une partie des troupes Barkhane chassées du Mali est désormais basée au Bénin, à Kandi, et qu’il y a eu des mouvements de transit de matériels et de troupes militaires français du Niger au Bénin à destination de la France. Toutes choses qui ont suscité des dénonciations dans le pays et sur lesquelles le Professeur Philippe Noudjènoumè (Premier Secrétaire du Parti Communiste du Bénin, Président de l’Alliance Pour la Patrie) a interpellé le président Talon et a pris position pour appeler le peuple à ne jamais accepter ces forfaitures. Tout comme actuellement, il appelle à ne pas suivre Talon et les dirigeants de la CEDEAO dans leur aventure armée contre le peuple frère du Niger d’autant qu’aucun intérêt stratégique des Etats africains ne peut la justifier.
Évidemment, le Président Talon lui s’exhibe parce que cela lui permet d’obtenir que la France ferme les yeux sur la dictature autocratique qu’il a instaurée au Bénin avec une gestion opaque et maffieuse du pays, la corruption endémique, la faim et les taxes et impôts iniques pour le peuple, les détentions arbitraires ou l’exil pour délit d’opinion. Ainsi, le chef d’Etat qui par sa politique despotique et calamiteuse est vomi à l’intérieur par le peuple, peut être fréquentable à l’étranger et ne pas être mis à l’index comme fossoyeur de l’économie de son pays et à la tête d’un pouvoir despotique clanique qui est un bourreau pour son peuple.
Mais tout cela peut apparaître comme des soubresauts de fin de règne dans un contexte général où les peuples veulent la fin de toute domination, la fin du pillage des ressources et leur mise à disposition équitable. Bien entendu sous une gouvernance patriotique et de probité que les mouvements protestataires en cours avec les jeunes à la pointe construisent empiriquement.
Au temps de la guerre de l’Otan à la Libye 2011, est-ce qu’il y a eu des manifestations en Afrique de l’Ouest et dans quels pays?
Il ne me semble pas qu’il y ait eu des manifestations en Afrique de l’Ouest lors de l’agression OTAN-France, USA…contre la Libye. La désinformation et la diabolisation de Kadhafi étaient si fortes qu’il était difficile pour beaucoup de gens de faire la part des choses. Ce sont les rebelles qui étaient mis en exergue comme des révolutionnaires libérateurs. En fait, il y avait deux types de mouvements sociaux contradictoires. Il y avait les mouvements insurrectionnels en Tunisie contre la dictature de Ben Ali avec à leur tête le Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie, des démocrates révolutionnaires et des patriotes; ils vont chasser Ben Ali qui a réussi à s’enfuir du pays. Il y avait également les mouvements insurrectionnels en Egypte, ils auront raison du dictateur Hosni Moubarak. De l’autre côté, il y a eu ce mouvement réactionnaire en Libye et dans la confusion, il était difficile au citoyen ordinaire de bien lire ce qui se passait. En plus, les chefs d’Etat africains étaient pour nombre d’entre eux alignés sur les positions de l’OTAN. Ceux qui s’y opposaient, n’étaient pas fermes. D’ailleurs Jean Ping qui était le chef de la délégation de l’OUA à Tripoli avouera dans le livre qu’il a écrit qu’ils avaient obtenu une solution négociée avec Kadhafi pour le partage du pouvoir avec les rebelles, quand les bombes de l’OTAN ont commencé à pleuvoir sur la Libye et ils ont dû s’enfuir de leur hôtel et de Libye. Les dominateurs impérialistes ne venaient pas sauver les Libyens. Bien au contraire, il fallait renverser le pouvoir de Kadhafi et le tuer pour anéantir le patriotisme et le panafricanisme libérateur en œuvre.
Aujourd’hui, tout le monde sait que l’objectif des puissances impérialistes avec la France et les USA en tête, c’est couvrir le pillage du pétrole libyen. Il fallait anéantir Kadhafi qui était sur le point de réaliser l’indépendance financière de l’Afrique avec la mise en place d’une monnaie autonome et une banque à cet effet. Cette agression a été aussi l’occasion pour la déstabilisation du Mali et du Sahel avec la constitution ou le soutien à des groupes rebelles ou terroristes pour la scission du Mali, etc. Pour qu’entre autres, la France réalise son vieux projet d’occuper la zone de l’Azawad qui regorge de nombreuses ressources minières et d’eau.
Vous avez participé à la création du Comité Benin-Niger, pouvez-vous nous expliquer comment est née cette initiative ?
Le Comité Solidarité Bénin-Niger, né à Cotonou le 7 août 2023 est un mouvement de Solidarité avec le peuple frère du Niger. Quand on parle de peuple frère, c’est profond. Il y a les mêmes peuples que les frontières artificiellement tracées par les colons séparent territorialement. Autrement, rien ne les divise. Pour l’anecdote, des députés nigériens dorment à Malanville et vont travailler à Niamey. Il y a des députés ou ministres béninois qui ont le Niger comme pays d’origine. Et les brassages sont tels qu’il faut vraiment chercher pour trouver une quelconque division entre les différents peuples qui vivent le long des deux frontières. Et dans la vision des pères fondateurs de l’OUA et du panafricanisme, tous les peuples doivent vivre en paix, conjuguer leurs efforts pour une indépendance politique, économique qui les rendent maîtres de leurs ressources pour le développement et le progrès social. Dans cette optique, la CEDEAO a été créée pour promouvoir l’intégration économique dans la région, l’idéale d’autosuffisance collective, un grand bloc commercial sur les 5,2 millions de km2 qu’elle couvre avec pas moins de 300 millions d’âmes. Elle est censée devenir la CEDEAO des peuples avec pour devise « CEDEAO des peuples : Paix et prospérité pour tous! » Dans ces conditions, l’embargo inhumain contre le Niger et la guerre envisagée, du reste, en violation du traité même de la CEDEAO sont inacceptables. On voit déjà les dégâts qui sont causés aux deux peuples et surtout aux peuples du Niger dont plus de 10 millions sur les 27 que compte le pays sont reconnus comme vivant dans l’extrême pauvreté. En plus, ce pays accueille des réfugiés venant du Mali, du Burkina et du Nigeria. Les décisions téléguidées par la France que la CEDEAO avalise ne font qu’aggraver les difficultés des populations. Mais, il ne faut pas ignorer que le port de Cotonou où passe une bonne partie des produits d’importation du Niger mais aussi son uranium, est une source importante de revenus pour le Bénin. A tout point de vue, les sanctions-là sont insensées et il faut dire halte dans l’intérêt des deux peuples. Donc, il faut absolument rouvrir les frontières pour ramener la circulation normale en vue des transactions régulières entre les deux pays, pour le bien-être des deux peuples frères. Tels sont les objectifs de Solidarité Bénin-Niger.
Pouvez-vous nous décrire les mobilisations populaires qui se déroulent actuellement contre la guerre ?
Les mobilisations populaires les plus fortes contre les sanctions et les menaces de guerre se situent au Nigeria dans son ensemble, avec une grève générale qui a été organisée. On rappelle que le Sénat a dit non au Président Tinubu en affirmant que le Nigeria ne doit pas utiliser ses ressources dans une guerre insensée. Même des chercheurs, des leaders religieux se sont élevés contre ces sanctions. Dans les sept États fédérés frontaliers au Niger, les manifestations ont été visibles. Ailleurs, dans d’autres pays comme le Bénin, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, il y a eu des prises de positions diverses, de communiqués, des déclarations et des mises en garde de la CEDEAO. Il s’agit d’organisations politiques, sociales, de collectif de rois, de chefs religieux, il y a eu aussi l’ancien président Gbagbo, etc.
Au total, les mobilisations populaires indépendantes les plus fortes dont j’ai connaissance ont eu lieu au Nigeria qui partage quand même 1500 km de frontière avec le Niger et où sévit Boko Haram. En un mot, la CEDEAO est isolée des populations et s’illustre comme une caisse de résonance de la France et de l’OTAN.
Source: Investig’Action
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