Discours de Aleida Guevara sur la solidarité, en compagnie de Michel Collon au festival ManiFiesta, le 25 septembre à Bredene, Belgique.
Chers amis,
C’est de Cuba, la plus grande île des Antilles, dans les Caraïbes, que je vous apporte un message de solidarité, de respect et de chaleur humaine. Nous disons toujours qu’on ne peut dire à personne ce qu’il doit faire, mais qu’on veut partager avec tous ce que nous pouvons faire, car nous sommes très orgueilleux de cela.
Cette île des Caraïbes qui vit économiquement comme un peuple dit du tiers-monde, a un système de santé qui permet de servir tous de manière égale, sans distinguer idéologie, race ou religion, sans demander qui tu es, sinon ce dont tu as besoin y de pratiquer une médecine préventive, produit de la communication avec ce peuple et, surtout, grâce à l’éducation à laquelle chaque homme et chaque femme est parvenu.
Ce peuple a réussi à atteindre un taux de mortalité enfantine de 4,8 pour mille naissances : nous disposons d’un médecin pour 151 habitants, mais ce qui est important pour moi, c’est que malgré les difficultés économiques que nous subissons en tant que pays soumis à un blocus par la puissance économique et militaire la plus forte de la planète, les États-Unis, nous sommes capables d’envoyer 39 339 collaborateurs de la santé à 74 pays dans le monde, dont 16 680 médecins. Ce petit pays peut donner l’opportunité à 23 646 jeunes de 105 pays et de 123 ethnies, d’étudier la médecine gratuitement aux côtés de nos jeunes.
De l’école latino américaine de médecine, il y a déjà 6 646 reçus et de nombreux jeunes médecins travaillent dans leurs pays, mais d’autres le font dans d’autres pays de notre Amérique, avec eux a été formée la brigade internationaliste des collaborateurs de la santé qui, aujourd’hui travaille aux côtés du peuple d’Haïti.
Actuellement, en tant que membres de l’ALBA – l’alternative bolivarienne pour nos peuples dans des pays comme le Venezuela, la Bolivie, l’Équateur, le Nicaragua – nous nous occupons de projets d’éducation luttant contre l’analphabétisme, en essayant de faire en sorte que nos populations puissent acquérir l’arme la plus importante de notre temps : l’éducation, afin que personne ne les manipule, ne les utilise, ni les trompe, pour que celles-ci soient réellement libres, comme l’a dit José Martí.
Nous travaillons dans des projets humanitaires, comme par exemple celui de rendre la dignité aux gens qui sont nés avec un problème physique ou mental, ou bien qui en ont acquis un au cours de la vie, en les emmenant chez les spécialistes dont ils ont besoin, en leur apportant des fauteuils roulants, des matelas et tout ce qu’il faut pour améliorer l'existence ; et nous visitons les lieux les plus inhospitaliers, les plus difficiles, apportant l’espoir d’un monde beaucoup plus juste pour tous, accomplissant ce que, il y a quelques années, le leader indiscutable de la Révolution cubaine, Fidel Castro a dit :
“Nous pourvoyons des milliers de combattants à la lutte contre la souffrance, la douleur et la mort pour aider la planète qui souffre de ce que l’on peut soulager …
Qui tombe malade de ce qui est guérissable … Et qui meurt de ce dont ils ne devraient pas mourir…”
Nous faisons tout cela parce que nous croyons que la solidarité est l’expression la plus fidèle de la tendresse des peuples, car nous savons que l’homme se sent plus heureux lorsqu’il est capable de donner sans se souvenir et de recevoir sans oublier ; parce que nous savons que seuls la solidarité et le respect entre nos peuples peuvent atteindre l’unité dont nous avons besoin pour avoir la force nécessaire afin de protéger cette planète où nous vivons et que l’on cherche à faire disparaître, au moyen de l’échange inégal entre peuples plus riches et puissants, et plus pauvres, par les guerres que l’on provoquent en utilisant des excuses ridicules et que personne ne souhaitent.
À cause de tout cela, et pour beaucoup plus, nous avons besoin de la solidarité, de l’unité et nous ne pourrons jamais oublier que nous pouvons atteindre seulement notre objectif si nous sommes capables de nous respecter en tant que peuples qui avons des cultures différentes, qui peut-être ne peuvent pas tout comprendre, mais qui peuvent toujours s'apporter de nouvelles choses pour améliorer notre vie.
Nous n’avons qu’une seule opportunité d’exister, ne la perdons pas. C’est maintenant, pendant que nous sommes en train de respirer, que nous pouvons changer ce que nous croyons nécessaire de changer afin d’améliorer le présent et l’avenir ; ne continuons pas à perdre le temps que nous avons, ne soyons pas indolents face à ce dont souffre la plupart de l’humanité. Freinons la désinformation et élevons la voix contre les injustices où que ce soit dans le monde ; être solidaire signifie être un être humain meilleur.
Luttons pour un monde plus juste pour tous. Jusqu’à la Victoire toujours.
Trad.: Dominique Gomis
Source : www.cubanismo.net