Amérique Latine en bref : dérégulation, pauvreté et violence

Argentine : Licenciements publics et dérégulation

Le président argentin, Javier Milei, a annoncé qu’il ne renouvellerait pas les contrats des fonctionnaires signés après le 1er janvier 2023. On estime que plus de 7 000 personnes perdront leur emploi.

Milei a également officialisé la convocation de sessions extraordinaires du Congrès pour traiter 11 lois liées à la réforme de l’État en matière fiscale.

Le libertaire d’extrême droite a imposé un Décret de Nécessité et d’Urgence (DNU) qui abroge ou modifie 300 lois dans le but de déréglementer l’économie et de réduire les responsabilités sociales de l’État. Ce paquet de mesures néolibérales a suscité des protestations et des annonces de grèves dans les semaines à venir.

Mexique : L'”exode de la pauvreté” s’effectue vers les Etats-Unis

Au milieu de la nuit de Noël, une caravane d’environ 10 000 migrants a commencé son voyage depuis la frontière sud du Mexique vers les États-Unis. L’autoproclamé “exode de la pauvreté” est composé de migrants d’environ 24 nationalités.

En même temps, les autorités américaines et le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador discutent de nouvelles mesures pour contenir les migrations dans la région.

La migration devient régulièrement l’un des principaux thèmes des campagnes présidentielles américaines. Le Parti républicain a demandé un budget plus important pour la sécurité aux frontières et les expulsions en échange de son soutien à la guerre en Ukraine.

Colombie : Nouvelle vague de violence

Des autorités colombiennes ont donné l’information que le président colombien, Gustavo Petro, met en œuvre de nouvelles mesures pour aider à contrôler la crise sécuritaire dans le département du Cauca, où abondent les plantations de feuilles de coca et de marijuana.

Cette décision fait suite à l’assassinat de cinq indigènes et du maire de la municipalité de Guachené, Elmer Abonia Rodríguez, à l’approche de Noël.

L’objectif de Petro est d’éteindre complètement le dernier conflit armé interne du continent grâce à sa politique de “paix totale”, qui prévoit des pourparlers avec des groupes tels que l’ELN ainsi que des avantages pénaux pour les groupes qui acceptent de déposer les armes pacifiquement.

Bolivie : La candidature d’Evo Morales remise en question

La Cour Constitutionnelle Plurinationale (TCP) a décidé que le président et le vice-président de  Bolivie ne peuvent effectuer que deux mandats. Certains analystes soulignent que cette mesure vise à empêcher la candidature d’Evo Morales pour les élections présidentielles de 2025.

Evo Morales a fait valoir que la décision ne le disqualifiait pas, car la position exprimée sur la durée du mandat se trouve dans la partie “exposé” du texte et non dans sa partie “délibéré”. L’ancien président a pointé du doigt l’actuel président Luis Arce pour avoir tenté de bloquer son retour à la présidence.

Les deux dirigeants se sont opposés ces derniers mois et le secteur “Evista” du Movimiento al Socialismo (MAS) a exclu M. Arce du parti.

Equateur : Débat sur la crise énergétique

La Commission du Développement Économique de l’Assemblée Nationale équatorienne a commencé à analyser le projet de Loi sur la Compétitivité Énergétique proposé par le président Daniel Noboa.

A cet égard, la Ministre de l’Energie et des Mines, Andrea Arrobo, a déclaré que le projet est urgent car elle a reçu “un secteur en soins intensifs” et des coupures d’électricité constantes.

La ministre a affirmé que la mesure ne prévoit pas de modification des tarifs, ni de privatisation, mais plutôt une articulation avec le secteur privé pour garantir le service, bien qu’elle ait averti que l’État ne dispose pas des ressources nécessaires pour prendre en charge les investissements requis.


Veines ouvertes : Conférence tricontinentale

En janvier 1966, plus de 200 délégués de gouvernements et de mouvements révolutionnaires d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine se sont réunis à La Havane pour la Première Conférence de Solidarité des Peuples d’Afrique, d’Asie, connue sous le nom de Conférence Tricontinentale.

En pleine guerre froide, cette rencontre a signifié un grand pas en avant en ce qui concerne la Solidarité Internationale du Sud et l’articulation des luttes anticoloniales et anti-impérialistes. L’une des avancées concrètes fut la création de l’Organisation de Solidarité des Peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine (OSPAAAL).

Che Guevara résumerait plus tard l’esprit de cette conférence par la nécessité de créer “un, deux, trois, beaucoup de Vietnam”.

Traduit par Sylvie Carrasco.

Source : Investig’Action

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